Après des débuts plus que réussis avec la réédition de leur premier EP de 5 titres Abstractions suivi d'une tournée britannique aux côtés de While She Sleeps, les quatre flamands de Bear ont par la suite confirmés tous les espoirs portés en eux avec les sorties successives de Doradus et Noumenon. Quoi de plus normal que de transformer l'essai avec cet ultime effort intitulé ///. Sa sortie le 7 avril a été précédée d'un Release Show en grandes pompes dans leur ville natale d'Anvers le 25 mars dernier. C'est aux côtés de Moker, Set Things Right, Dead End Path, Fractured Insanity, Everyone Dies Alone, The Scalding et enfin Walls que les belges ont présentés leur œuvre durant un show de près 9h.
Sans la moindre introduction, c'est le chant puissant en unclear de Maarten qui lance les hostilités de ce ///. C'est « Blackpool » qui assure le levé de rideau, Leander alterne les riffs tantôt saturés et grave tantôt aigus et harmonique tandis que Dries lui apporte de la profondeur avec une ligne de basse lourde et rythmée. Tout au long de ce premier morceau, le chant de Maarten n'est qu'une succession de growl puissants avec par-ci par-là de légers passages en clear soutenus par des cœurs. On retrouve cette structure de chant sur plusieurs autres chansons par la suite dont notamment « Hounds », « Masks » ou encore « The Oath ».
« Masks » est sans aucun nul doute le titre phare de ce dernier opus des quatre belges. Tout comme « Klank » qui suit en huitième position, le son instrumental qui l'introduit est saturé, étouffé et samplé puis les chevaux sont lancés dès le retour de la clarté des riffs et des blast. Mais ce qui le fait encore plus ressortir du lot, c'est le vidéoclip diffusé le 2 février dernier via la chaîne youtube de Basick Records qui l'accompagne. Bear a réitéré la même expérience que pour le clip de « Rain », issu de leur précédent album Noumenon, à savoir focaliser l'essentiel de ce clip sur la performance live du groupe tout en contant une histoire parallèle glauque à souhait. Ce que l'on retiendra de ce single, c'est le bon son clair et ultra-rythmé de Serch aux percussions et les « Show me your face ! » et « It's my Obsession ! » facilement audibles et mémorisables répétés à plusieurs reprises par Maarten. On a hâte de découvrir ce morceau dans la setlist de leurs futurs lives.
Délivrant un hardcore acidulé un peu plus proche du post hardcore qu'autre chose, Bear décide de prendre tout le monde à contre-pied en nous balançant en pleine face « Childbreaker » et « Knives Are Easy ». N'en déplaise aux puristes du style, Maarten laisse au placard le clear harmonique au profit du bon vieux growl tonitruant teinté de violence et de brutalité. La vitesse d’exécution de Serch sur ces deux chansons est assez hallucinante pendant que les riffs saccadés et stridents de Leander apportent du relief à la seconde.
« 7 » est un titre bien peu original pour la septième piste d'un album, mais le contenu sonore de celle-ci nous le fait bien vite oublier. On continue sur la lancée de l'outro de « The Oath » et on retrouve Dries où on l'avait laissé. L'introduction est un énorme mise en avant de sa technique de basse. Mais on ne se cantonne pas qu'à ce début, tout au long du morceau son gros son est bien plus présent, ce qui apporte de la lourdeur mais de la profondeur et de la gravité à la fois. Accompagné par la double pédale et les toms graves de Serch, la chanson se termine comme elle a commencée, avec le son de Dries et sa hache à quatre cordes.
« Construct.Constrict » et « Adjust.Adapt » clôturent de la plus belle des manières ce ///. Outre la similitude évidente dans la structure des titres de ces chansons, toutes deux sont animées par un son hyper haché et saccadé à outrance, ça promet de bon headbangs en live. Au beau milieu de cette marée d'unclear et de gros gros son, les riffs clairs et aigus de la gratte de Leander sort du lot. Il passe de ce son à un autre plus grave et saturé avec une facilité déconcertante. On fini en douceur l'album avec l'outro de « Adjust.Adapt ». En totale opposition avec la violence qui anime le fond et la forme de ce ///, une harmonie toute particulière nous est offerte avec l'utilisation de voix de choristes en clôture de ce dernier effort studio.
Animés par la rage du hardcore traditionnel qui les habite depuis leurs tout débuts, les flamands de Bear savent sortir des sentiers battus de leur style de prédilection sans oublier de garder leur identité . Deux ans après leur dernier album studio, Maarten et toute sa clique confirment leur notoriété naissante et commencent petit à petit a s'imposer sur la scène bondée du core européen.
Line up :
Maarten Albrechts : Chants
Leander Tsjakalov : Guitare
Dries Verhaert : Basse
Serch Carriere : Batterie
Tracklist :
1 – Blackpool (3:29)
2 – Hounds (3:59)
3 – Masks (3:45)
4 – Childbreaker (3:04)
5 – Knives Are Easy (3:35)
6 – The Oath (3:38)
7 – 7 (3:50)
8 – Klank (1:37)
9 – Raw (4:13)
10 – Contruct Constrict (4:00)
11 – Adjust Adapt (4:02)
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