Haunting The Chapel #5 aux Trinitaires de Metz (27-28.02.17)

En Lorraine, le Haunting the Chapel, c'est le festival d'hiver à ne pas louper ! La musique extrème prend possession de l'ancienne chapelle des Trinitaires le temps d'un weekend, de quoi ravir les fans du genre.

Cette année, Damage Done prod a frappé fort, avec des têtes d'affiches dignes des plus grands festivals : L'esprit du Clan, Black Bomb A ou encore Fleshgod Apocalypse. Malheureusement, les soucis de santé du batteur de Fleshgod Apocalypse les empècheront de terminer la tournée. Ils seront remplacés au pied levé par les italiens de Nightland, et assurerons tout de même une signing session le samedi soir.

Jour 1

Lightmare

Il est toujours difficile d'ouvrir pour un festival. Ce soir, c'est Lightmare qui endosse ce rôle. Le premier morceau démarre en trombe avec un son plutôt péchu et des lignes de chant assez catchy. Puis le groupe se présente « on s'appelle Lightmare et on fait du metal de daron ». Le ton est donné : le groupe est là pour s'amuser, sans pression et surtout avec humour. Le groupe mélange les genres, on ressent les influences multiples, allant du heavy au glam, avec quelques touches de thrash. On est étonné d'entendre ce genre musical aux trinitaires, plutôt habitué aux genres extrèmes à l'instar du death ou du black metal. Pas grand chose à redire sur ce groupe local, les membres jouent bien, même si ça n'est pas parfait, et pour son premier concert avec le groupe, le chanteur gère très bien ses vocalises. On sent que le groupe n'est pas encore tout à fait à l'aise, ni habitué aux concerts, mais il aura su ouvrir les hostilités et chauffer la salle pour les suivants.

The Nazmen

On reste sur le ton de l'humour avec le prochain groupe : The Nazmen. Dans un style un peu plus brutal, les nazmeniens ont clairement pour objectif de nous en mettre plein les dents. Les morceaux sont très lourds, la batterie très présente, et le chanteur en impose par sa prestance. Le groupe se définit comme du « groove » metal, et il est vrai que ça groove pas mal : un mélange étonnant entre hardcore et de heavy, avec parfois des passage plus lents. Le set est très rythmé, très variés, avec une reprise improbable et drôle de "Bird" des Trashmen, et un featuring avec la sœur du chanteur, alias "La Connasse", qui impressionne par la puissance de son growl, encore plus dense que celui de son frère. The Nazmen est un groupe inclassable, détonnant et surprenant. Avec un premier EP en 2015, on attend une suite.

L'esprit du Clan

L'esprit du Clan, c'est le genre de groupe que tout le monde connait, qu'on voit en tournée très souvent, mais qu'on a jamais vraiment pris le temps d'écouter. Pourtant, les Français font partie du paysage metal depuis plus de 20 ans.  Avec leur dernier album Chapitre VI, les Parisiens ont une nouvelle occasion d'écumer les scènes françaises, là où ils préfèrent être. Sur album, leur vision du metalcore est déjà assez précise et frontale, mais en concert, le groupe se révèle. Les musiciens sont des chirurgiens du style, avec un chanteur charismatique ; ils ne semblent former qu'une entité. Le set est habilement construit, piochant dans les albums les plus emblématiques, sans en mettre un en avant plus que l'autre. Ainsi, nous avons le droit a un "Celeste" magistral et à un "Révérence" mythique, qui sauront renverser les foules, pourtant timides au début du set. L'Esprit du Clan fait partie de ces groupes que l'on aime ou l'on n'aime pas, il n'y a pas de demie mesure possible, tant le groupe a su construire sa propre identité depuis toutes ces années. Ils ne sont pas particulièrement engagés, ni particulièrement déjantés, ils suivent leur voie et restent humbles, et c'est ce qui rend leur musique unique.

Black Bomb A

Au tour des headliners d'entrer sur scène. Depuis la sortie de leur dernier album Comfortable Hates, le groupe passe son temps sur les planches. Pour le coup, le combo est particulièrement déjanté, grâce notamment au duo Arno et Poun au chant, l'un très aigu et l'autre complètement à l'inverse, qui rajoute du rythme à ce joyeux bordel. Amateur de hardcore, le groupe a su séduire depuis des années le public, particulièrement les plus jeunes, avec ce côté décalé et léger, ponctué de violence et d'humour. Tout ce joyeux mélange de thrash, neo et hardcore est plutôt détonnant et fonctionne tout aussi bien sur album que sur scène. Sur scène, les musiciens sont des piles électriques, difficiles de les suivre du regard. On se demande comment ils peuvent assurer, et puis on se rappelle que la scène est leur deuxième maison. Le foule compacte pogote joyeusement, surtout lorsqu'arrive les emblèmatiques "Beds are Burning", "Burn" ou "Mary".

Le public sort épuisé mais heureux de ce premier jour de fête. Demain, changement d'ambiance avec une soirée sous le signe du death metal !

Jour 2

Malgré l'annulation de Fleshgod Apocalypse, le public est venu nombreux pour cette deuxième soirée du Haunting the Chapel. La soirée commence par une signing session des membres du groupe (d'ailleurs déjà reprogrammé en Lorraine pour le 10 mai), de quoi donner envie de se déplacer et de découvrir les groupes de la soirée.

Nihilism

Le ton est donné avec les lorrains de Nihilism, qui nous balance leur gros death méchant dans la tronche. Avec une ambiance lourde et pesante, le groupe vient nous présenter leur premier album « Beyond Redemption »ainsi que quelques inédits. Il est agréable de voir l'évolution de ce groupe, qui met beaucoup de cœur à l'ouvrage et qui ne cesse de se perfectionner. Le son de guitare est lourd et gras, et malgré quelques lignes de chants un peu hésitantes, Seb nous emporte avec son growl bien maitrisé et son regard intense. Les musiciens sont très concentrés, mais il en faut pour tenir la distance à coup de poignet pour les uns et de double pédale pour l'autre. Clément, dernier arrivé dans le groupe, fait preuve d'une précision chirurgicale derrière les futs qui fait plaisir à voir. Comme à son habitude, Nihilism fait participer sa communauté, en invitant Julien du groupe Dehumanize sur scène pour deux morceaux. Le jeu scénique manque un peu de spontanéité, mais vu l'enthousiasme du public, le groupe n'a plus à faire ses preuves.

Ophidian Spell

S'en suis Ophidian Spell, un groupe alsacien qui mélange les genres, sur fond death metal mélodique, ponctué de notes sympho. Les guitares et le chant sont bien plus clairs que celles de leur comparses lorrains, ce qui permet d'entendre une autre facette de ce genre riche en nuances qu'est le death metal. Après 6 ans d'existence, le groupe a sorti son premier album en 2016, et on peut sentir toute la maturation, la reflexion autour de cet galette. Le set est très bien orchestré, alternant dans les rythmiques, les mélodies et les ambiances pour nous offrir un spectacle plus que convaincant. On sent les différentes influences s'intégrer dans un ensemble plutôt cohérent, les alsaciens n'ont omis aucuns détails. Et même si le jeu scénique colle plus avec du hardcore qu'avec du death, on apprécie le tout sans rechigner. Belle découverte.

Nightland

Pour palier l'absence du groupe de tête d'affiche, Fleshgod Apocalypse, les Italiens de Nightland ont répondu de suite présent pour cette soirée. Avec deux albums en 6 ans d'existence, le groupe montre sa détermination à percer, et cela se ressent sur scène. Le groupe mélange un son puissant sur fond de riff plus heavys, soutenus par des samples électroniques et symphoniques. Les jeux dans les rythmiques et les mélodies est assez intéressant pour le genre.  Un mélange qui en a surpris plus d'un mais qui n'a pas tardé a remporté l'adhésion du public. Le frontman Ludovico (guitare /chant) est très charismatique et donne un coté théatral à la prestation. Un ensemble de musiciens d'un haut niveau, qui enchaine les titres avec puissance et précision. Les premiers déçus n'auront sans doute rien à redire sur le groupe.

Carach Angren

Avec l'absence de Fleshgod Apocalypse sur les planches, les Néerlandais de Carach Angren ont endossé le rôle de tête d'affiche sans sourciller. D'ailleurs, beaucoup de monde s'était déplacé pour cette prestation, a en juger par la foule compacte devant la crash barrière, attendant patiemment l'arrivée du groupe. Avec une ambiance glauque et malsaine à souhait, on ne peut qu'apprécier la performance. L'accent est clairement mis sur la théatralisation des morceaux qui s'y prètent parfaitement, tant ils sont puissants et majestueux. En plus d'un travail d'horloger sur les musiques, les rythmiques, les sonorités, en 12 ans, le groupe a su harmoniser le jeu de scène et la setlist afin d'offrir un véritable show à ses fans. Clavier mobile et retractable, pied de micro en forme de faux, maquillage, backdrop immense, ajouté au charisme et à la précision des musiciens, il n'est pas difficile pour Carach Angren de faire vibrer les fans du style.

Encore une édition du Haunting the Chapel largement réussie, malgré les petits inattendus de dernière minute. Damage Done prod prouve chaque année son sérieux et sa motivation à contenter la grosse fan base de metal Lorrain. Vivement l'année prochaine !

Merci à Damade Done Prod pour l'accréditation
Crédits photo: Des Photos au Poil



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