Talvienkeli est un jeune groupe de metal symphonique lyonnais qui tourne depuis 2012 avec un EP au compteur. Aujourd'hui ils vont encore plus loin avec la sortie de leur premier album, Hybris. L'occasion pour le quintet de mettre à l'épreuve sa capacité à composer des titres explorant toutes les facettes d'un style qui leur est cher.
Talvienkeli voit les choses en grand, que ce soit musicalement ou dans la diffusion de leur musique. Avec une sortie en Europe, en Amérique et au Japon, le groupe vise au plus large d'entrée de jeu. Avec de telles ambitions, même un premier album se doit d'être prometteur, et c'est le cas ici avec Hybris. Le groupe lyonnais a du potentiel et le talent nécessaire pour composer des chansons prenantes, des ambiances enivrantes et nous faire voyager dans son univers épique. Ce voyage, nous le devons a une partie instrumentale symphonique très riche de la part de Pierre Cordier et ses claviers.
Mais ce n'est pas le seul créateur de richesse chez Talvienkeli. Camille Borrelly (chant) utilise sa voix de différentes manières tout au long de l'album et de ce fait, crée une variété vocale très intéressante. Tout d'abord le chant type opéra (sur « Atlas » par exemple) avec un enchaînement sur du chant parlé, comme si on nous contait une histoire (« Burning Flesh »). Sans oublier les parties plus rock et rauques (« Hybris Part II: Dégénérescence ») ou encore la douceur de "Raining Moon".
Après une première partie d'album assez calme, le combo nous emmène dans son registre plus violent à partir de « Immortal ». Ou encore le moment où Pierre Besançon (guitare) et Laëtitia Bertrand (basse) laissent parler leur fougue, même si cette dernière joue un rôle déjà important avec sa basse tantôt au son étouffé, tantôt claquant. Malgré son importance, la guitare reste secondaire sur le début d'album mais se débride sur les derniers morceaux et nous laisse entrevoir un potentiel plus important dans la variété des compositions de Talvienkeli.
Les Lyonnais ne se retiennent pas sur Hybris mais le manque d'expérience se fait encore ressentir sur quelques parties de chansons où les leads de guitare manquent parfois de fluidité. Avec l'expérience et l'assurance que Talvienkeli va acquérir avec cette sortie d'album puis les tournées qui vont suivre, de tels détails seront vites réglés. On regrettera en revanche d'avoir l'impression que Camille Borrelly retient parfois sa voix lorsqu'elle part dans le lyrique. Nous aurions par exemple aimé l'entendre vraiment se lacher sur « Atlas ».
Avec des compositions aussi riches et variées, il est tout de même difficile de s'arrêter sur de simples détails qui seront sans aucun doute retravaillés par la suite. Talvienkeli a réussi son pari et part à la conquête du monde avec ce metal symphonique teinté de progressif qui n'a pas manqué de nous imprégner de son univers visuel et musical. Peu d'écoutes suffisent à ancrer les mélodies les plus accrocheuses dans nos têtes, plusieurs écoutes seront cependant nécessaires pour capter tout ce que le groupe veut faire passer musicalement et saisir la richesse de chaque titre.
Hybris sortira le 14 avril en Europe, le 31 mai au Japon et le 9 juin aux USA.
Enregistrement : Studio RealSound (Italie)
Mixage : Fascination Street (Suède)
Tracklist
1. Atlas
2. Burning Flesh
3. Deadly Nightshade
4. The Explorer
5. Hybris Part I: Bienveillance
6. Hybris Part II: Dégénérescence
7. Immortal
8. Quill Of Dust
9. Raining Moon
10. Scream-Her