Les amateurs de metal industriel peuvent ajouter à leur répertoire The Silverblack, groupe formé par le chanteur Claudio Ravinale (connu pour être la voix de Disarmonia Mundi, The Stranded et 5 Star Grave), le multi-instrumentiste et producteur Alessio Nero Argento comme claviériste (leader de NeroArgento, et claviériste de The Stranded) et enfin le multi-instrumentiste Zombie Sam (entre autre guitariste producteur de Zombie Sam).
Après avoir sorti son premier album auto-intitulé en 2014 via AExeron Media / FiXT, le groupe se renforce avec Ivan King (Vita Museum), Rob Gaia (5 Star Grave, Airborn) et l'artiste modèle danseuse Nisha Sara. Le nouveau groupe enregistre alors onze nouvelles pistes (produites comme d'habitude par NeroArgento chez AExeron Studios) pour le deuxième album intitulé The Grand Turmoil.
Les Italiens se qualifiant eux-mêmes comme très ouverts d'esprit, écoutant du black metal à la pop, du death metal, en passant par l’industriel, du hardcore en faisant un crochet par l’electro-body-music, il n’est pas étonnant que ces différentes influences se retrouvent à travers leurs titres. Dès l’écoute des premiers morceaux on peut constater que ce mélange des genres présente tout de même des caractéristiques qui font l’originalité du groupe: on retrouvera principalement la présence marquée des claviers, de nombreuses interventions électroniques, presque « cyber », le tout nappé par un panel de voix plutôt étendu.
A travers les musiques, une prédominance électronique se dégage nettement avec des sons maîtrisés, et parfois presque « retros » pouvant nous rappeler la musique du jeu Tetris tout droit sortie de nos GameBoy (« King-Size Vandalism », « Retaliation » ou « Fragmentary Blue »). L’utilisation ingénieuse des samples n’enlève pas aux musiciens leur doigté et leurs capacités techniques, le côté instrumental étant mis en avant avec des solos de guitare très techniques que l’on peut retrouver dans « Anymore » ou le super combo batterie-guitare de « King-Size Vandalism ».
Toutefois, le réel point fort de cet album réside dans le travail et l’étendue de la gamme vocale: certains titres, tels que « Retaliation » ou « Fragmentary Blue », sont marqués par une voix gutturale, très différente du chant clair avec un scream poussé de « Make It Worth the Grime » ou « Attic Hime ». Dans un registre opposé, on distinguera une voix beaucoup plus sensuelle et susurrante dans « As Good as Dead », mais c’est dans « Might Get Worse Before It Gets Better » qu’on est confronté à un véritable pêle-mêle sonore: entre cris déchirants, hurlements tonitruants, et une voix dédoublée comme si un démon s’exprimait, ce morceau fait partie des titres phares de cet album.
Deux autres morceaux se dégagent avec l’intervention d’une voix féminine: si dans « Attic Hime » elle apporte peu d’intérêt, hormis le contraste qu’elle peut créer en featuring avec le scream de Claudio Ravinale, le chant féminin en fond de « Fragmentary Blue » apporte une véritable dimension mélodique qui donne sa saveur au dernier titre de cet album.
Pour terminer, la pochette d’album constitue l’élément le plus décevant de cet opus ; présentant un dessin qui met en scène Nisha Sara en tenue plus que légère, munie d’une batte de baseball sur un fonds post apocalyptique tout droit sorti des illustrations de Kiev Jankowski, la thématique laisse un arrière-goût de déjà-vu... En soi cette composition est plutôt bien réalisée, le tableau étant bien exécuté avec une perspective respectée et des couleurs sombres bien harmonisées. Toutefois, au regard du son qui se dégage des morceaux, on aurait pu espérer une pochette plus accrocheuse avec davantage d’originalité, nous changeant de l’éternelle figure féminine sexy prête à en découdre... Une mise en avant des membres du groupe, ou à défaut une réelle scène post apocalyptique aurait également été appréciable.
Les membres de The Silverblack, initialement réunis pour le fun, sans objectif particulier, ont rapidement voulu donner à leur projet une assise plus structurée avec davantage d’ambition et on peut dire qu’avec cet album le pari est réussi ! Ils ont réellement su développer un son qui leur est propre en piochant dans des styles divers et variés mai surtout avec la palette gutturale multiple ! Amis férus de metal, d’electro, ou de découvertes, ne passez pas votre chemin sans écouter The Grand Turmoil !
1. The Grand Turmoil
2. Anymore
3. King-Size Vandalism
4. Retaliation
5. Make It Worth the Grime
6. As Good as Dead
7. Attic Hime
8. Pyromanservant
9. Great Expectations
10. Might Get Worse Before It Gets Better
11. Fragmentary Blue