Phil Rudd à  l’Empreinte de Savigny-le-Temple (21/04/2017)

L’Australie est à l’honneur ce soir en Terre « Savigny », puisque l'Empreinte accueille Phil Rudd, ex-AC/DC, accompagné de Lex Koritni. La salle est remplie comme un œuf d’autruche et le public est chaud, lançant avant le début du concert des « oh-oh-oh-oh-ooooooh » à l’ancienne comme on savait le faire dans les 80’s.

 

Lex Koritni

Koritni


Lex Koritni est venu en voisin avec sa guitare acoustique pour ouvrir pour ses compatriotes. Il est pour l'occasion accompagné de deux locaux, l’un à la guitare l’autre au cajón (caisse de résonance). Le trio nous délivre un set acoustique des plus sympathiques, reprenant du Koritni et de bons standards comme « Beds are Burning » de Midnight Oil, ou encore l’entraînant et indémodable « Sweet Home Chicago » de Robert Johnson, pour faire plaisir aux plus anciens. Il faut reconnaitre que, lorsqu’on a du coffre comme ce gaillard de Lex, on peut se permettre de reprendre des titres intemporels sans paraitre ridicule. Accompagné des deux jeunes, il nous explique avec humour qu’ils n’ont répété que deux fois et on leur pardonnera les quelques imperfections qui n’entâchent en rien une mise en bouche des plus sympathiques.
 

Koritni

Phil Rudd


La batterie de Phil Rudd est bien mise en avant et suffisamment éclairée sur scène pour qu’on ne rate rien de la prestation de l’ancien batteur des Boys. Au préalable, elle a été réglée au millimètre grâce à la minutie (maniaquerie) du road manager au calot règlementaire de l’armée (de l’air) du Commonwealth. Pas l’air commode le garçon…

Les copains "musiciens" du fameux batteur ayant à peu près le même âge que lui (à l’exception du guitariste rythmique qui les accompagne qui doit être plus jeune) arrivent tranquillement sur scène avant qu’une ovation ne soit lancée lorsque Phil s’installe derrière son kit.
 

Phil Rudd


Le concert se déroule très (trop) vite, entre les titres tirés de leur album Head Job qui passent merveilleusement bien en live et les compositions d’AC/DC période Bon Scott. La rythmique et l’enthousiasme du public se ressent dans une salle où il fait rapidement très chaud. Ça transpire à grosses goutes ! Les morceaux comme « Sun Goes Down », « Repo Man » ou  « Forty Days » en rappel (seulement un) donnent réellement l’envie de bouger la nuque tout en tapant du pied.

Allan Badger au chant a tout de même du mal à tenir les notes hautes tout en postillonnant dans son micro comme un lama. On espère que le spectateur qui se trouve devant le pied de micro avait pensé à prendre un parapluie pour se protéger. A part Badger qui se déplace un peu sur la scène, nous faisant le coup de la guitare transparente lors des solos, les autres musiciens ne bougent pas d’un iota. En particulier Geoffrey Martin (ancien compagnon de centre de désintoxication de Phil), à la lead guitare dont le regard reste concentré sur une planche de la scène juste devant ses pieds, les yeux dans le vide.

Phil Rudd


La frappe de Phil Rudd est toujours aussi impressionnante en netteté (la tournée s’appelle d’ailleurs Back To The Beat 2017 European Tour). Elle est puissante, sans chichi et surtout bien mise en avant dans le mix laissant parfois le son des guitares (surtout les solos) assez loin derrière. Chaque intro à coup de cymbale, et particulièrement celles empruntées au répertoire d’AC/DC comme « Shot Down in Flames », « Up to My Neck in You » font mouche et balancent de l’adrénaline dans nos souvenirs d’ados.

Certains diront qu’il a pris un coup de vieux mais il n’est pas donné à tous le monde de remonter sur scène d’une manière aussi brillante après être passé par ses addictions qui ont abimé physiquement le bonhomme (il ne porte d’ailleurs pas son dentier sur scène car jouer de la batterie nécessite tout de même une certaine respiration soutenue)
 

Phil Rudd


Donc après toutes ses péripéties judiciaires et addictives, le public était heureux de retrouver un Phil Rudd en forme derrière ses fûts dans une salle comble. C’est vrai qu’il nous a manqué ces dernières années, et cette soirée fût un joli pied de nez à son ancien groupe, qu'il serait apparemment prêt à rejoindre, au cas ou...


Lionel / Born 666

Setlist:
The Other Side
When I Get My Hands on You
Lost in America
Crazy
Shot Down in Flames (AC/DC)
Sun Goes Down
Up to My Neck in You (AC/DC)
No Right
Repo Man
Head Job
Rock 'n' Roll Damnation (AC/DC)

Rappel:
Forty Days

Photos : © 2017 Lionel / Born 666
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.



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