Ghusa – Öswedeme

Après de nombreuses années de hiatus, le retour aux affaires de Ghusa avec la compilation 25 Years of Death metal en 2015 avait permis d’apprécier de nouveau le death metal à la suédoise pratiqué par L. Chuck D. (chant, ex-No Return) et ses compères. Öswedeme ne change pas la donne quant aux influences revendiquées par le combo, puisque le titre n’est autre qu’un acronyme pour Old Swedish Death Metal.

Pourtant, c’est avec la reprise (à la sauce Ghusa) d’un extrait de bande-originale de film, le thème de 28 jours plus tard composé par John Murphy, que l’opus s’ouvre. Le choix est osé mais s’explique par le fait que la formation démarre ses prestations live de cette manière. Mais dès « H » et « Project 9 », Ghusa remet les pendules à l’heure et propose sa recette à base de riffs pêchus, de disto grasse et de chant d’outre-tombe, à la manière des meilleurs albums d’Entombed, Grave ou Dismember.

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Pourtant, Ghusa aime surprendre et sortir des sentiers battus, en proposant notamment une excellente reprise de « Rewind it All » de Disbelief, ici sobrement renommée « Death or Glory ». Le titre des allemands prend ici une tournure légèrement différente de l’originale puisque L. Chuck D. apporte son timbre plus écorché que celui de Karsten Jäger, pour une reprise réussie et qui s’intègre parfaitement à Öswedeme.

Côté instrumentistes, on a ici affaire à des musiciens talentueux qui se mettent au service des compositions. Les leads de Vincent Bigaillon et Romuald Potel (guitares) savent se faire mélodiques (« Epitaph », « Sickening »), tandis que les rythmiques sont précises et efficaces (on pense notamment au tapping d’« Epitaph » qui est un vrai régal). Les plans de batterie de Pyromancer (Architect of Seth) ne complexifient pas inutilement les titres, sachant également aller à l’essentiel à grand renfort de double-pédale et de matracage de caisse claire (« Epitaph »).

Le chant de L. Chuck D. évoque parfois un Mikael Akerfeldt des débuts de Bloodbath (période Breeding Death et Resurrection Through Carnage), mais les parties vocales savent également se diversifier (le growl de « Brave New Hell » ou celui d’« Immortal » propose presque une approche blackened death). Si la production est massive et digne des albums du genre sortis au cours des années 90, les compositions sont toutefois aérées (« Flying in a Dark Dream », « In God we Fear ») et l’écoute n’en est que plus agréable.

Öswedeme propose ainsi dix titres (sans compter l’introduction) qui feront sans aucun doute leur effet en live. Là où certains groupes de l’âge d’or du sweden death peuvent parfois tourner en rond (Entombed A.D., Grave), Ghusa mise sur l’essentiel, à savoir des compositions accrocheuses (« Sickening », « In Gods we Fear », « Epitaph ») avec des influences revendiquées mais sans tomber dans le plagiat ou le mauvais hommage. Si l’on ajoute à cela un artwork particulièrement réussi, Ghusa a de grandes chances de séduire à la fois les amateurs de sweden death et ceux de death metal en général.

Note : 8,5/10
Photo promo : DR

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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