Motionless In White – Graveyard Shift


Trois ans après Reincarnate, Motionless In White est de retour en 2017 avec son quatrième opus. Avec un premier titre teaser au coeur de l'été dernier, "570", sorti au cours du Vans Warped Tour, le combo de Scranton aura fait patienter son public de très nombreux mois avant d'annoncer officiellement la sortie de Graveyard Shift. Alors que vaut cette nouvelle cuvée et comment elle se compare face aux précédentes ? Eléments de réponse.

On aurait presque cru que cet opus n'allait jamais voir le jour tant Motionless In White a pris son temps depuis l'année dernière après avoir annoncé que quelque chose était dans les tuyaux. Un premier élément de réponse à cette attente est le départ de Josh Balz (claviers/synthés) après presque dix ans dans le groupe et qui a du secouer l'écriture et l'enregistrement de cet album. Et puis on notera aussi que Graveyard Shift est le premier album des Américains chez Roadrunner Records après trois albums chez Fearless Records. On change de niveau chez MiW et cet album a toutes les chances de propulser le combo vers les sommets.
 


"570" en juin 2016 et puis c'est "Eternally Yours" qui débarque au coeur du mois de février dans un style diamétralement opposé permettant aux fans d'apercevoir à quoi ressemblera la mouture nouvelle génération concoctée par Chris Motionless (chant) et sa bande. Deux titres différents mais deux véritables pépites. Le soufflet retombe un peu avec la sortie de "Loud (Fuck It)" car le morceau n'accroche pas l'esprit. Rassurez-vous, il n'est pas le signe que les Américains n'ont sorti que deux bons titres sur cet album, c'est juste le titre le plus faible des douze. Car oui, Graveyard Shift, est un album  pratiquement sans défaut qui se laisse écouter facilement avec toujours ce petit goût de reviens-y !

Avant de s'attaquer en profondeur au décorticage de cet album, notons que les trois singles sont parmi les quatre derniers morceaux de l'album. Alors que la majorité des groupes mettent les singles au tout début et sont plus souvent en roue libre vers la fin, Motionless In White choisit la solution inverse.
 


Graveyard Shift s'ouvre sur "Rats" et son intro aux synthés avant que la déferlante de riffs nous tombe sur le coin du visage. Impossible de ne pas faire un rappel avec les précédents efforts du combo, ni de ne pas remarquer la forte ressemblance entre le chant clair de Chris Motionless et celui de Marilyn Manson. C'est toujours aussi frappant et on sent que le frontman aime bien jouer sur cet aspect pour tromper son auditoire. Ce premier morceau est un bon indicateur de ce que nous réserve ce quatrième opus avec peu de temps morts, une alternance chant clair/chant crié sur chacun des titres, un synthé toujours aussi présent que ce soit en tant qu'élément central ou alors en support des guitares, des refrains qui restent en tête et des moments construits pour décrocher des mâchoires dans le pit.

KoRn a toujours été une influence forte de la musique de Motionless In White et Graveyard Shift ne déroge pas à la règle. Ce n'est donc que partie remise que de voir le frontman du célèbre combo neo-metal, Jonathan Davis, venir poser sa voix sur le morceau "Necessary Evil". Après Dani Filth sur Reincarnate, c'est une sacré montée en niveau pour Motionless In White. Pour l'album numéro cinq, on vise Marilyn Manson ?
 


Au coeur de cet album, Motionless In White fait un clin d'oeil à son précédent opus avec un "Not My Type: Dead As Fuck 2", suite logique de "Dead As Fuck" sur Reincarnate. Ce n'est pas la première fois que le combo fait des parallèles entre ses différents albums en terme d'histoire notamment et c'est toujours intéressant à relever. D'autant plus que ce morceau est le plus drôle de l'album sur le plan des paroles faisant notamment écho aux films Halloween dont Chris Motionless est un grand fan.

Si chaque morceau vaut le détour sur ce Graveyard Shift, quelques titres se démarquent de la meute. On pensera notamment à "Soft" qui porte très mal son nom puisque ce morceau est le plus violent de l'album avec notamment en plein milieu la ligne vocal "suck my middle fucking finger" avec ensuite un "blergh" que n'aurait pas renié Sam Carter d'Architects tant il est puissant et crade. "The Ladder", "Hourglass" ainsi que les deux singles "570" et "Eternally Yours" sont aussi au rendez-vous des titres à ne pas manquer sur cet opus.


Si vous n'aimiez pas Motionless in White avant cet album alors celui-ci ne changera pas votre avis. Par contre, si vous aimiez quelques titres et que vous saviez qu'il y avait un réel potentiel, alors cet album est pour vous. On sent que le combo a pris son temps, ne s'est pas précipité pour sortir un album afin de surfer sur le succès de Reincarnate et au final on se retrouve devant nous avec douze morceaux homogènes et en même temps assez uniques pour ne pas lasser l'auditeur. Motionless In White évite les moments "cringy" au maximum et lorsque le sextet baisse le ton sur le titre final "Eternally Yours', c'est magique et cela clôt à la perfection l'album.

Avec un peu plus de dix ans de carrière et un quatrième album sous le coude, Motionless In White est à un moment charnière de sa vie et cet album a toutes les qualités pour être celui qui va propulser le combo de Scranton dans une autre dimension ! 

NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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