"Ventus….
Ignis….
Terra….
Aqua…."
C’est sans difficulté (quoique les cours de latin soient un peu loin !) que vous aurez reconnu les quatre éléments constituants la matière. C’est aussi ainsi que Pathfinder a choisi de débuter son second opus Fifth Element, sorti le 26 mai dernier chez Sonic Attack, soit deux ans à peine après leur premier méfait.
Nous les avons en effet laissés à la conclusion de Beyond The Space, Beyond the Time avec un sentiment très positif. D’après les termes de la chronique de l’époque (disponible ici) c’était « un must have de 2010 ». Les polonais nous offraient un métal speed power symphonique de toute beauté, dans la droite lignée des classiques du genre, à savoir par exemple Rhapsody, qui depuis a connu bien des tourments. Le vieux roi italien à l’air de laisser son trône sans surveillance, et le jeune dauphin Pathfinder, avec du cran, du zèle et une réelle motivation de rajeunir le style tout en gardant les codes du genre se donnait toutes ses chances avec ce dit premier album.
Beyond The Space, Beyond The Time eut un succès sans précédent, autant par la qualité de ses compositions que par les talents conjugués des six membres du groupe (ainsi que du Moonlight Choir).
Revenons donc à cette première piste, une intro très classique mais somme toute prenante et très immersive, avec de nouveau une musique typée bo de film et qui nous emmène sans peine au cœur de cette nouvelle aventure de nos polonais.
Le second titre, et non des moindre est tout simplement le morceau éponyme, avec plus de 8min30 au compteur et qui fait le lien direct entre le premier album et celui-ci. Rappelez vous, le titre "Beyond The Space, Beyond The Time", une piste longue, dense, surprenante et magique ; et bien son petit frère n’a pas à rougir : "Fifth Element" est de nouveau un petit bijou que nous offre le sextet polonais. Le style de Pathfinder, immédiatement reconnaissable (oui, dès le second album) nous entraîne, avec comme d’habitude une batterie pied au plancher, des nappes de claviers omniprésentes, des riffs de guitares judicieusement posés et point supplémentaire par rapport au premier album : des chœurs sur la dernière répétition du refrain qui, je vous le garanti, vous transcenderont à chaque écoute. Personne ne peut en sortir indifférent. Petite astuce pour suivre l’album entier, retenez bien ces paroles du refrain, elles réapparaissent en clin d’œil plus d’une fois dans l’album :
"Metal is eternal
Like Earth, Fire, Wind and Water
Fifth Element in the space time
Ultra power for my brain.
Metal feeds my fantasy
Makes me master of my wild dreams
Like Earth, Fire, Wind and Water
Super metal arms my will."
Tant de maîtrise dès la seconde piste, une interrogation arrive alors : est-ce que le reste de l’album est du même acabit ? Ou est-ce un coup de chance et aurons-nous un Beyond The Space, Beyond The Time bis ?
Coupons court à tout suspens, ce Fifth Element est véritablement une petite pépite de ce qui se fait de mieux dans le métal power speed symphonique. Néanmoins cet opus est clairement plus orienté métal que son grand frère, avec des morceaux plus directs, parfois plus agressifs, mais toujours aussi maîtrisés.
Chaque piste fait mouche, de l’éponymique sus-citée aux agressives "Chronokinesis" et "March To The Darkest Horizons" en passant par l’inévitable ballade "Yin Yang".
Un mot sur cette dernière, elle n’a pas la carrure d’un "Undiscovered Dreams" mais sur la longueur il faut reconnaître que le duo Kostro-Agata est toujours efficace et permet de souffler au milieu de ce déluge de hits.
Vous venez de le lire, la dame Agata Lejba-Migdalska reprend du service sur cet album de Pathfinder et ce pour notre plus grand plaisir auditif : une voix toujours juste, posée aux endroits stratégiques, jamais à outrance, comme sur "The Day When I Turn Back Time", "Chronokinesis" ou "When The Sunrise Breaks The Darkness".
Pour rester sur les voix, parlons donc de Mr Simon Kostro, qui se joue de toutes les embûches en nous servant des voix criées, aigus et calmes avec une facilité déconcertante. Sans conteste une des clés de la réussite du groupe. Et si vous l’associez à celle d’un autre chanteur, comme par exemple Konstantin Naumenko (chanteur de Sunrise) vous obtenez "Ready To Die Between Stars".
Ce dernier morceau est un concentré 100% pathfinderien, les voix se répondent sur chaque couplet, sont magnifiées sur les pré-refrains avec d’autres chœurs pour exploser sur un refrain ultra fédérateur, rappelant le style "Emerald Sword" de feu Rhapsody. Rien n’est à jeter sur cette chanson, le pont symphonique avant la partie plus violente (adoucie par Agata) puis la reprise du refrain final est de toute beauté. Et attention, ouvrez grand les oreilles sur la fin, vous devriez retrouver un certain refrain précédemment cité (en sur-impression si l’on ose dire) qui vous refilera des frissons à de multiples reprises.
Difficile qu’est ma tâche à ce niveau de la chronique, où la quasi-totalité des superlatifs a été utilisé et sachant qu’il reste autant à décrire.
Cependant, impossible de ne pas vous parler de "Ad Futuram Rei Memoriam", qui réussi à combiner des couplets violents avec un refrain très addictif. Enfin, la conclusion "Vita", simple et sublime termine ce voyage au sein des éléments.
A ce propos, le thème de l’album est très fouillé et utilisé sur la quasi-totalité des compositions. Et autre point positif (décidément) celle de la production qui a été nettement amélioré.
En conclusion, que retenir de cet opus ? Tout !
A la question posée sur la chronique du premier album : Pourront-ils faire mieux et maintenir le niveau qu’ils se sont auto-imposé ? Oui !
Pathfinder réussit le tour de force de faire aussi bien que leur premier bébé, si ce n’est mieux. Tout s’emboîte impeccablement pour former une seule pièce conséquente qu’est Fifth Element. Il est donc à écouter en intégralité pour en saisir toute l’essence.
Quelques bémols tout de même, mais qui n'entâchent en rien l'ensemble, ce serait le titre "Vita", un peu trop long (voir bâclé sur la fin) et la petite faiblesse de "Yin Yang", mais on coupe les cheveux en quatre.
Enfin, et ceci n’engage que votre serviteur, je ne peux m’empêcher de comparer avec Rhapsody. Ce dernier a fait Legendary Tales là où Pathfinder a créé Beyond The Space, Beyond The Time. Et le mythique Symphony Of Enchanted Lands trouve son répondant avec Fifht Element. Le roi s’en est donc allé mais gageons que Pathfinder pourrait ramasser cette couronne très bientôt !
Nous verrons au troisième album si tout ceci se confirme !
The album of the year 2012 ? Pour moi c’est oui!
Nota: Sur la version européenne, la bonus-track est une reprise du thème du dessin animé des Mondes Engloutis. Pathfinder avait déjà prouvé qu’ils savaient faire une cover en reprenant "Moonlight Shadows" de Mike Oldfield. C’est confirmé avec celle-ci, qui nous permet de profiter encore un peu plus de cette excellente formation de l’Est.