Fin d'après midi sur le Lions Metal Fest, après les passage plus que réussis des combo de Bel O Kan, Deficiency, Lodz et The Oath, c'est au tour de groupes à portée nationale de faire leur entrée en scène. Voyage du côté de l'Alsace avec Mercyless, de l'entente franco-danoise avec Now or Never, de la Drome avec Necrowretch et retour à Lyon avec No Return.
Mercyless
Affichant une trentaine d'années au compteur au service du death metal, Mercyless nous fait l'honneur de fouler le sol du Lions Metal Fest. Le set débute avec une demi-heure de retard désormais, le fond est classique mais ultra efficace: le logo blanc du groupe sur un simple drapé noir. C'est sur une intro mêlant voix de chorale et son de clavier samplé qu'entrent en scène les quatre Alsaciens. Derrière son micro positionné de la même façon que Lemmy Kilmister, Max enchaîne les salves de growl guturales et percutantes.
Du bon death metal old school comme on les aime. Max, Gautier et Matthieu nous balancent à la tronche des riffs bien gras et saturés tandis que Laurent fait profiter à toute l'assemblée de sa rapidité à alterner caisses claires, cymbales et toms. Ce "Christianist" fut court mais intense. Toutes les autres chansons qui suivent sont redoutables d’efficacité. Les protagonistes restent statiques sur scène mais réussissent à galvaniser l'ensemble de la fosse en leur communiquant toute leur énergie grâce au son.
Les morceaux s’enchaînent sans réelle pause, Max les annonçant une à une par sa voix puissante et growlée à l'extrême. Ses solos ainsi que ceux de Gautier réussissent à animer gentillement la fosse qui à présent commence à être bien garnie. Seuls de violents headbangs sont réalisés dans les premiers rangs, pas l'ombre d'un pogo à l'horizon. Les cymbales de Laurent volent littéralement sous la brutalité des coups qu'il leur assène. Ces quarante minutes de set ont vraiment été trop courtes, on arrive déjà à la dernière chanson qui n'est autre que la pièce maîtresse de leur dernier excellent opus Pathetic Divinity. Son titre éponyme a le mérite de nous faire saigner les cages à miel. Quelle clôture mais surtout quel passage!
Line up:
Max Otero: Chant, Guitare
Gautier Merklen: Guitare
Matthieu Merklen: Basse
Laurent Michalak: Batterie
Tracklist:
1 – Christianist
2 – God Is Dreaming
3 – Substance Of Purity
4 – Infamy
5 – Without Christ
6 – Eucharistic
7 – Adoration
8 – AbjectOfferings
9 – Burned At The Stake
10 – Pathetic Divinity
Now Or Never
Du death au heavy hard rock il n'y a qu'un pas, et ce grand écart nous allons le faire maintenant. Sans aucune introduction la totalité du groupe arrive en trombe sur la scène qui, pour l'occasion, revet les couleurs de leur dernier album II. Formé par d'anciens membres de Pretty Maids (Ricky), Sultan (Ranzo) et Nightmare (Jo), Now Or Never montre qu'ils savent faire le show, à la sauce du bon heavy rock. Jo est une véritable pile. Il joue souvent avec son pied de micro mais surtout navigue comme un mort de faim sur la totalité de la longueur de la scène de Montagny.
Les morceaux s’enchaînent à un rythme effréné. De "Sonic Ecstasy" à "Feel Alive" en passant par "I Shall Remain"et "King For A Day" la moitié du set repose sur leur dernier album. A l'image de son frontman, le jeune bassiste Abel qui remplace depuis seulement trois mois Kenn Jackson fait profiter au groupe de toute sa fougue. Montant le plus clair de son temps au côté de Ranzo sur la plate forme accueillant la batterie, le benjamin du combo retourne à sa place par l'intermédiaire d'énorme jump. Ses nombreux face to face avec Ranzo, Ricky et Jo sont aussi à mettre à son crédit.
L'intégralité du groupe se présente sur l'introduction de "Princess Of Undiscover Land". Les riffs bien lourds et puissants s'enchaînent pendant que l'intenable Jo monte aux côtés de Ranzo pour jouer avec lui de la cymbale. Devant cette énergie débordante, le public réagit positivement. Avec son timbre de voix similaire à ceux de Bruce Dickinson et Klaus Meine, Jo nous martèle avec des refrains plus entêtants les uns que les autres. Pour la der des der, Gaetan, grand fan du combo monte aux côtés du groupe pour "Wind Of Freedom". Sortant sous les applaudissement nourris et les nombreux sign of the horns, Now Or Never s'éclipse avec la saveur du devoir accompli.
Line up:
Jo Amore: Chant
Ricky Marx: Guitare
Abel Cabrita: Basse
Ranzo: Batterie
Tracklist:
1 – Sonic Ecstasy
2 – I Shall Remain
3 – Reach Out
4 – Now Or Never
5 – King For A Day
6 – Princess Of Undiscover Land
7 – Feel Alive
8 – Wind Of Freedom
Necrowretch
Un vent gracial et satanique s'abat à présent sur le Lions Metal Fest. Le drapé au fond morbide affiche fièrement le logo du combo valentinois, logo se composant de la croix de l'antéchrist, ça annonce d'emblée la couleur. Revendiquant depuis un peu moins de dix ans un style putrid death le son de ce trio va être diamétralement opposé à celui du groupe qui les a précédés. "Sprawl Of Sin" résonne et c'est le règne de la double pédale d'Ilmar qui commence. Le growl rauque et profond de Vlad nous plonge complètement dans l'ambiance ténébreuse de Necrowretch.
Ilmar arbore des peintures sombres sur son visage blême. Son regard possédé lorsqu’il frappe de façon frénétique ses fûts finit de nous immerger dans les abysses. Vlad et Desecrator font voler leurs longues chevelures en l'air sous l'intensité des riffs saturés qu'ils balancent violemment à nos esgourdes. Leurs nombreux solos sur les breaks de "Even Death May Die" finissent de mettre le feu aux poudres de la fosse qui commence à être vraiment bien garnie.
Vlad est impressionnant vocalement. Ses growls tenus dans la longueur lors de "Satanic Slavery", "Putrid Death Sorcery" et "Even Death May Die" montrent à quel point le gars à du coffre et des tripes. Ilmar fait tourner de nombreuses fois ses baguettes entre ses doigts avant de nous livrer sur un plateau d'argent des salves de blast aux petits oignons pour finir en beauté ce passage de Necrowretch qui, aura réussi à motiver la foule pour les locaux de No Return.
Line up:
Vlad: Chant, Guitare
Desecrator: Chant, Guitare
Ilmar: Batterie
Tracklist:
1 - Sprawl Of Sin
2 - Satanic Slavery
3 - Tredeciman Blackfire
4 - The bells Of Evil Schism
5 - Goat Headed
6 - The Anthropomancer
7 - Bestial Rites
8 - Putrid Death Sorcery
9 - Even Death May Die
No Return
Il y a du lourd, du très lourd qui va débarquer sur les planches de la scène du Trait d'Union de Montagny. Et c'est un lieu spécial pour Mick Caesare. Il joue à peine à 500 mètres de là où il habite, sa famille et ses amis sont présents parmi tous les metalheads s'étant déplacés en nombre pour cette première édition du Lions Metal Fest. Avant que le set ne commence, le maire de Montagny monte sur scène afin de remercier le public de s'être déplacé pour l’événement mais surtout pour remercier Mick et tous les membres de son orga qui se sont cassés la tête pour que le fest ait lieu dans les meilleures conditions.
Après l'avoir vu courir partout pendant près de neuf heures avant le passage de No Return, on ne peut que saluer bien bas la débauche d'énergie que Mick nous envoie à la face. Il met du cœur à l'ouvrage tout comme ses quatre compagnons d'arme qui savent ce que c'est pour lui de jouer à la maison. Le thrash death distillé depuis maintenant bien 28 ans est redoutable d’efficacité et de technique. Malgré les nombreux changements émaillant l'histoire du groupe, le line-up est maintenant bien en place et ça se ressent en live. Alain nous gratifie d’exceptionnels solos pendant les break et bridge, David martyrise sa pauvre batterie pendant que son frère, lui, joue de concert avec Geoffroy sous les yeux ébahis de la totalité des personnes s'étant déplacées pour l’événement.
Mick fait preuve d'une grande prestance et de charisme sur scène. Ses nombreuses demandes de horns, hurlements, applaudissements en rythme et circle pit sont toujours suivies par la fosse qui s'en donne à cœur joie. Nous demandant de montrer à ses parents ce que c'est de "foutre le bordel" le set de No Return se clôture avec "Vision Of Decadence" titre de leur mythique Psychological Torment. Remerciant une énième fois le staff technique, les bénévoles et surtout le public de s'être déplacé en ce samedi plus qu'humide dehors, Mick et sa bande nous laissent en sueur, les oreilles bourdonnantes, les épaules endolories mais avec la promesse que ce qui va suivre va nous "botter le cul!".
Line up:
Mick Caesare: Chant
Alain Clément: Guitare
Geoffroy Lebon: Guitare
David Barbossa: Basse
Joël Barbossa: Batterie
Tracklist:
1 – Stonger Than Ever
2 – Inquisitive Hegemony
3 – News Items
4 – Submission Falls
5 – Paint Your World
6 – Virus
7 – Sworn To Be
8 – Rising
9 – Vision Of Decadence
Du lourd a été envoyé en cette fin de journée à la salle du Trait d'Union. L'ami Mick Caesare ne s'est pas moqué de nous. Sortant à peine de son set magistral avec ses potes de No Return, on a pu facilement le retrouver dans la fosse pour apprécier les groupes internationaux qui ont écris ce troisième et dernier chapitre du Lions Metal Fest volume 1.
Crédit photos:
Un grand merci à Olivier de Yog-Sothoth Photography pour ses super clichés du fest.