La nuit s'est abattue sur la petite ville rhodanienne de Montagny. Juste le temps de se restaurer avec une barquette de frite, un hot-dog et une bonne petite mousse parfaitement préparée par les membres du staff au top niveau, qu'il faut déjà retourner dans la salle où l'atmosphère électrique ne risque pas de descendre de sitôt.
All For Nothing
Seuls représentants de la branche hardcore, c'est au tour des Bataves de All For Nothing de prendre le relai. Passer derrière No Return et le bordel qu'ils ont foutu n'est pas chose aisée et pourtant, Cindy et ses quatre comparses vont faire plus que mettre le dawa. C'est une véritable guerre qui s'annonce dans la fosse. La pochette de Minds Awake – Hearts Alive n'en est que la prémonition. Avec une frontwoman dans la lignée de Eths, Walls Of Jericho où même Arch Enemy, All For Nothing sort facilement du lot avec une femme aux manettes braillant encore plus brutalement qu'un couillu.
Le show est à la hauteur de nos espérances. Tim, Ernst-Jan et Joost sont en perpétuels jump. Les riffs rapides, saturés et saccadés sont légion et la vitesse d’exécution de Roel à la batterie est tout simplement impressionnante. Derrière une batterie dénudée par rapport aux autres groupes qui les ont précédés, Roel n'a pas à rougir, loin de là. En même temps quand tu as besoin de vitesse et de percussions bien claires, à quoi peuvent donc te servir des toms graves?!
L'animation sur scène est à l'image de ce qui se passe dans la fosse. Sous les coups des riffs, jump, headbang et tours sur eux-même des membres du combo hollandais, la fosse leur répond en direct par d'énormes mosh-pit, pogos et circle pit. Ça sent le sang et la sueur dans le pit, mais l'intensité ne désemplie pas. Sept pistes de leur dernier opus sont balancées à la volée, d'une efficacité et d'une puissance impressionnantes. Les scream de Cindy enchaînés par ses nombreux jump marquent les esprits. Son petit tour dans le pit lors de la clôture de set par "Dead To Me" aussi d’ailleurs.
Avec No Return, c'est pour l'instant le groupe qui a le plus fait bouger la fosse. Sincèrement, qu'est-ce que c'est bon de vivre un live comme celui ci. Alors Cindy, Ernst-Jan, Tim, Joost et Roel nous tenons simplement à vous dire: dankjewel! Bent u welkom in Frankrijk!
Line up:
Cindy: Chant
Ernst-Jan: Guitare
Tim: Guitare
Joost: Basse
Roel: Batterie
Tracklist:
1 - Weapons Of Mass Deception
2 - Never Follow
3 - Push Through
4 - Luctor Et Emergo
5 - Overhaul
6 - At First Sight
7 - Burn The Lies
8 - One Spark
9 - The Other Side
10 - Far From Home
11 - Poison To My Soul
12 - Yet To Come
13 - Start At Zero
14 - I Will Arise
15 - Minds Awake/Hearts Alive
16 - Dead To Me
Darkane
On reste dans la partie nordique de l’Europe, mais cette fois on monte un peu plus haut, aux confins du cercle polaire. C'est au tour des scandinaves de Darkane de débarquer parmi nous. Forts de leur six albums et de leur presque vingt ans d'expérience, les cinq Suédois arrivent plus soudés que jamais sur une bande sonore philharmonique mêlant violons et violoncelles. Peter arrive le premier sur scène et vient se positionner derrière une batterie beaucoup plus fournie que le combo de hardcore les précédant. Ses premières percussions donnent le tempo et c'est parti avec "The Sinister Supremacy", l'occasion pour le frontman Lawrence de naviguer de bon gré sur toute la longueur de la scène.
Piochant allégrement dans toute l'étendue de leur discographie, seules cette première chanson, "Insurrection Is Imminent", "Mechanically Divine"et "Obstracized" sont issues de leur dernier opus. Nous livrant du bon thrash death dans les règles de l'art, le timbre de la voix de Lawrence se rapproche assez de celui de James Hetfield mais son bon unclear bien puissant et saturé met fin à toute comparaison. Christofer et Klas alternent les solo plus dévastateurs et techniques les uns que les autres sur chacunes des chansons formant ce set qui, marquera ce Lions Metal Fest premier du nom au fer rouge.
Aucun répit ne nous est accordé à l'image de l'enchaînement de "Fading Dimensions" et "Innocence Gone". Lawrence s'éclipse le temps des breaks laissant Peter marteler violemment ses caissons et Klas, Christopher et Jörgen nous balancer en pleine face des riffs bien lourds agrémentés de solos bien placés, nets et précis. Dès son retour c'est le carnage acoustique qui règne, le son outrageusement saturé se marie à la perfection avec ses growl rauques agrémentant par-ci par là ses chants clear.
Clôturant leur set par la clef de voûte de leur premier opus Rusted Angel, le quintet suédois laisse la place bien chauffée à Onslaught. Au vu du mur de horns et de poing levés qui accompagnent la sortie de Darkane, on peut d'ores et déjà dire que le public a apprécié à sa juste valeur le show. Le public est chauffé à blanc et le thrash n'a pas encore fini de faire vibrer les quatre murs de la salle de Montagny.
Line up:
Lawrence Mackrory: Chant
Christofer Malmström: Guitare
Klas Ideberg: Guitare
Jörgen Löfberg: Basse
Peter Wildoer: Batterie
Tracklist:
1 - The Sinister Supremacy
2 - Fading Dimensions
3 - Innocence Gone
4 - Insurrection is Imminent
5 - Mechanically Divine
6 - Chaos vs. Order
7 - A wisdoms Breed
8 - Layers of Lies
9 - Ostracized
10 - Third
11 - Convicted
Onslaught
Les couleurs de VI l'ultime album des Britaniques d'Onslaught est clairement affiché. Les enfants chéris de Bristol arrivent progressivement sur la scène accusant maintenant un retard d'un peu moins d'une heure. Au vu des petits problèmes techniques ayant émaillé cette journée, ce retard est somme toute globalement minime. Gérer onze groupes comme cela a été fait relève d'une organisation de fer: chapeau à tout le staff du fest. Mic torse nu se positionne en premier derrière sa double grosse caisse bricolée pour l'occasion avec une partie de celle de The Oath. Les sirènes hurlantes se taisent, tout ce beau monde est bel et bien en place. Seul manque à l'appel Sy qui bien rapidement déboule en trombe sous les riffs percutants et saturés de ses compagnons d'armes.
Le son thrash old school des 80's retourne complètement la fosse du Trait d'Union. Onslaught arrache tout sur son passage, c'est une machine de guerre qui une fois lancée ne peut plus s'arrêter. Tel une sulfateuse Mic enchaîne les blast à un rythme hallucinant. Prenant même le temps de faire tourner ses baguettes entre ses doigts lors de "Demoniac", il affiche une décontraction déconcertante au vu de sa prestation hyper technique et soutenue à laquelle on a le droit ce soir. Les breaks alternant les solos de Nige et Iain font des dégats et la bonne ligne de basse de Jeff sur l'intro de "Flame Of The Antichrist" nous fait chavirer littéralement.
A l'instar de Darkane, Sy s'éclipse nous laissant avec ses quatre compères. Se rafraîchissant dans les backstage pendant que ses acolytes nous démembrent, il fait sont retour pour la fin de chacun des morceaux, les clôturant avec des poussées de chants tenues nettes et sans bavures. Sa puissance vocale est impressionnante. On comprend mieux pourquoi les Britanniques sont en tête d'affiche de cette journée plus que réussie. Ils animent allégrement la fosse, les circle pit s’enchaînent sur "Fight With The Beast" et "The Sound Of Violence", les horns sont bien haut levés à la fin de chacun des treize morceaux et les jumps et pogos sont monnaie courante.
Les anglais se payent même le luxe de nous faire "Thermo Nuclear Devastation" en guise de rappel. Le morceau a 32 ans d'âge, il est toujours aussi redoutable d’efficacité. Ne jouant que "66 Fucking 6" issue de leur dernier opus ils nous ont sorti l'artillerie lourde, fédérant la totalité de la salle avec des chansons qui se sont inscrites dans le temps. Leur passage d'un peu plus d'une heure se termine. Les cinq British prennent le temps de quitter les planches finissant la communion avec leur fidèle public qui les suit depuis maintenant tant d'années.
Line up:
Sy Keeler: Chant
Nige Rockett: Guitare
Iain GT Davies: Guitare
Jeff Williams: Basse
Mic Hourihan: Batterie
Tracklist:
1 – Let There Be Death
2 – Metal Forces
3 – Fight With The Beast
4 – Demoniac
5 – Flame Of The Antichrist
6 – Killing Peace
7 – The Sound Of Violence
8 – Destroyer Of Worlds
9 – 66 Fucking 6
10 – Power From Hell
11 – Burn
12 – Thermo Nuclear Devastation
La première édition du Lions Metal Fest s'achève à présent. Nous tenons à remercier Mick Caesare en premier lieu, sans qui rien de tout ceci n'aura été possible. Merci aux bénévoles du staff qui ont réalisé un boulot titanesque et toujours avec le sourire, merci à tous les groupes de nous avoir régalé avec des sets plus énormes les uns que les autres. Merci au staff technique d'avoir géré le son et l'installation de chacun des groupes présents et merci à Mr le maire et toute l'équipe municipale de Montagny d'avoir sauvé le festival de la noyade en mettant tout ce beau petit monde au chaud et au sec dans cette belle salle du Trait d'Union. On a hâte de se retrouver l'année prochaine pour écrire le second tome du Lions Metal Fest.
Crédit photos:
Un grand merci à Olivier de Yog-Sothoth Photography pour ses super clichés du fest.