Obey The Brave – Mad Season

Obey The Brave. Un nom qui n'est pas inconnu dans nos contrées, aidé par de multiples apparitions scéniques. Pourtant, le groupe n'en est qu'à son troisième essai. Avec un second album, Salvation, assez ressemblant à son prédécesseur, les Canadiens avaient tout intérêt à modifier un tant soit peu sa recette. C'est le cas, et ça passe ou ça casse.

Ne pensez pas à une révolution majeure. Obey The Brave reste Obey The Brave et fait du Obey The Brave. Par là, on entend des riffs toujours reconnaissables et un tempo qui, s'il varie, garde une même sonorité. On retrouve cette familiarité sur "On This Ice" dans les lignes exécutées par les guitaristes.

Le groupe ne perd pas ses racines hardcore et livre des titres bien acharnés. "On Our Own" en est un exemple probant, avec sa rage d'entrée de jeu par un "Here We Go" lancé par Alex Erian. Les couplets sont résolument hardcore.

Globalement, on suit un même schéma, où le second couplet se veut plus long pour permettre un moment plus lourd et un mouvement bien hardcore après le second refrain. Mais le seul titre qui garde une vraie essence par rapport aux précédents opus est "Low Key", court et bien rentre dedans. Un véritable morceau digne du genre.

Car Obey The Brave a fait une While She Sleeps, c'est-à-dire prendre le pari d'introduire beaucoup plus de chant clair dans ses compositions. Et ce, à pratiquement chaque morceau. On en avait eu un aperçu avec "Drama", single surprenant mais entraînant. La mélodie était judicieuse, les "woohoo" intelligents. La rapidité était toujours de mise et le titre était très varié, entre des moments plus doux et un scream très lourd porté par un invité, Steve de Despised Icon (l'autre groupe d'Alex Erian).

Obey The Brave joue la touche du live avec des morceaux écrits pour être repris et chantés en chœur. L'omniprésence du chant en est la preuve vivante. Et ça marche, car au bout de deux écoutes, on se surprend déjà à chantonner les refrains. Pour autant, globalement, les douze titres de Mad Season donnent un rendu trop homogène.

Cependant, la recette a permis d'accoucher de petits bijoux, comme "Mad Season" qui est sans doute l'un des meilleurs titres du groupe, avec des riffs durant le refrain bien plus intéressants que ce que pouvait nous proposer le groupe à l'accoutumée. Obey The Brave, ne se contente pas seulement d'exécuter des riffs rapides mais forme une équation bien plus complexe.

Par ailleurs, à l'écoute de ce nouvel effort, on est surpris par certaines mélodies. "97 Again" est très proche d'un Blink-182 par moments, et "Feed The Fire" confirme cette impression avec une intro et des riffs à tendance pop punk hyper joyeux.

Mais la plus grosse surprise vient du onzième morceau. "RIP", un titre qui n'aura jamais aussi bien porté son nom. Car là, les Canadiens ont fait le pari d'une chanson rap avec un refrain digne d'un groupe de rap souhaitant mettre du "metal" dans sa composition. Cette colaboration avec le groupe de rap Loud Lary Ajust étonne.

En écoutant "RIP", on pourrait faire un rapprochement avec ce que proposait un groupe comme Nevada Tan. Et l'on a envie de répondre au chanteur qui répète "What the fuck is wrong with me ?" que, effectivement, "what the fuck is wrong with you, guys ?"

En somme, Obey The Brave a un peu changé son style en introduisant bien plus de chant à ses compositions. Cela donne un côté tubesque à chacun des morceaux qui se retiennent facilement.

Pour autant, à trop parier, le groupe se perd. Déjà considéré comme une formation aux morceaux trop homogènes, Mad Season ne va pas changer cette opinion. Plus encore, la prise de risque du groupe avec la chanson "RIP" va pour beaucoup être considérée comme ratée, gâchant l'ensemble de l'album et n'ayant pas lieu d'être.

Mais Mad Season, malgré une espèce d'uniformité, est entraînant, addictif et on sait que l'on va sûrement réécouter cet album à de nombreuses reprises.

Tracklist :
1. On This Ice
2. Drama
3. On Our Own
4. Mad Season
5. 97 Again
6. Les Temps Sont Durs
7. Low Key
8. Feed The Fire
9. The Distance
10. Way It Goes
11. RIP
12. This Is It

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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