Acedia Mundi – Speculum Humanae Salvationis

D’emblée, il faut le préciser, c’est une grosse claque qu'Acedia Mundi nous envoie, et pourtant Speculum Humanae Salvationis n'est que leur premier album. Ce dernier sort chez Throats Productions. Tu aimes le black metal mais tu veux aller plus loin avec une destructuration musicale bien organisée comme tu aimes l’écouter avec Deathspell Omega ? Alors cette intro d'Acedia Mundi « Spreading Venom in the Hearts of Children » te rassurera dès les premières secondes.

Ensuite ça cogne fort avec « Ab-Jection »! Du « True » tu en auras, la voix complètement destructurée va suivre les riffs dans une ambiance des plus glauques suintant le malsain. Voix, riffs de guitare dissonants, mid-tempo (parfois) se croisent au détour d’un moment d’apaisement avant que la machine ne reprenne de plus belle. Ici on a affaire à un black metal des plus rustiques allant directement à l’essentiel avec les riffs bien old school. Il en est de même sur « Ceux qui Marchent » : la même veine haineuse et gluante en mode abattage de chênes à la chaine.

Acedia Mundi


« Deconstructing My Soul » propose un mid-tempo en guise de hors d’œuvre avant que le rouleau compresseur de riffs ne vienne tout chambouler. C’est de la musique de die hard, parfaite pour se retourner la tête à coup de 8,6. Les mecs ont du talent et maîtrisent leur business car chaque changement de rythme ou de riff vous transcende immédiatement.

Parfois on se sent englué, prisonnier de cette avalanche musicale. Je n’ose imaginer l’effervescence dans le pit s’ils devaient jouer « Nos Qui Non Electi Sumus... » sur scène...On est proche de l’asphyxie avec des guitares stridentes, avec des passages encore plus violents et spartiates sur « From Sodom to Magog ». A la limite du faux avec une voix de femme suppliante collant au thème.

Avec un chant grégorien à l’appui, une voix parlée suivie d’un déferlement rythmique : « The Saddist Is the Saddest » allie rythme trainant et la voix écorchée avec au niveau guitare une  cisaille de médiators. Sans oublier des passages calmes afin de recharger les batteries.

L’album se termine par une boucherie des plus inquiétantes avec « ... Sumus Fex Dei », avec toujours ce traitement old school sur les guitares rendant le tout des plus malsains.

De plus, et il est important de le souligner pour ceux qui aime son travail que l’album a été enregistré, mixé et masterisé aux Hybreed Studios (Temple of Baal, Azziard, Moonreich, Ave Tenebrae, etc.) par Andrew Guillotin à l'exception de la basse, enregistrée chez Johan Bijaoui. Le travail de la production a su mettre en avant ce black metal résolument moderne qui s'inspire de l'univers de la psychanalyse, « des souffrances de l’être au monde, du désir charnel sans règle, de la frustration à savoir que l’on veut ce qu’on ne peut pas avoir ».

 

Lionel / Born 666

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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