Somnium Nox – Terra Inanis

Lorsque les gars de Somnium Nox ont déboulé sans crier gare au sein de la scène black australienne l’année dernière avec leur premier EP Apocrypha (un disque d’un seul titre de plus de 16 minutes), le petit monde du metal noir du pays des kangourous s’est vite mis en émoi devant la qualité musicale de ce missile de black atmosphérique redoutablement maîtrisé. Encensé par la critique et les fans qui ont d’ores et déjà classé Somnium Nox aux côtés des pointures du genre que sont Mesarthim ou Norse, le groupe revient maintenant avec un album (de seulement trois titres) intitulé Terra Inanis...

Mais loin de se reposer sur ses lauriers, Somnium Nox a repensé son projet tout au long de l'année écoulée avant de se lancer dans cette nouvelle aventure. En effet, même si Apocrypha faisait office d'une belle carte de visite pour le  groupe, Ashahalasin (chant) et Nocturnal (instruments), les deux têtes pensantes du projet ont décidé de le faire évoluer en y intégrant d'autres musiciens comme J.A.H à la gratte, Forge (Norse et ex-The Amenta) à la batterie ainsi que le claviériste Olkoth (Orgullo Nativo), pour permettre à ce Terra Inanis d'évoluer dans un terreau plus artistiquement ouvert.
De même, visiblement conscient que l'EP Apocrypha n'était pas exempt de tout reproche au niveau de la production, le groupe s'en est allé aux White Tombs Studios afin de permettre à ce nouvel album de dépasser de la tête et des épaules son prédécesseur et de transformer l'essai.
Autant le dire tout de suite : Terra Inanis est une pure réussite !

Ainsi, dès l'opener "Soliloquy Of Lament", Somnium Nox se place dans la droite lignée d'Apocrypha et déroule tout au long de presque dix minutes un black metal atmosphérique aux multiples facettes et aux structures à tiroirs sans jamais tourner en rond malgré parfois des plans et des mélodies redondantes et entêtantes.
C'est d'ailleurs là que se trouve le tour de force de la bande à Ashahalasin et Nocturnal puisque le groupe arrive sans peine à étayer et à développer une musique atmosphérique noire empreinte d'agressivité et de mélancolie autour d'un squelette de riffs plutôt simples. Pour ce faire, Somnium Nox saupoudre ici et là ses morceaux de didgeridoo, de clavier, de chants modulés, ralentit les tempos, les accélère pour au final, amener l'auditeur dans une sorte de vortex dont il sera difficile de se défaire !

Somnium Nox

Certes, même s'il est clair que les Australiens se démarquant du trve black rageur et nihiliste, ce Terra Inanis n'en reste pas moins agressif dans ses attaques et dans l'esprit qui s'en détache. De fait, malgré des passages plutôt aériens à l'image de "The Alnwick Apotheosis" ou de "Transcendental Dysphoria." au travers de captation organiques enregistrées dans des parcs naturels, le groupe prendra un malin plaisir à casser ces ambiances-là pour se diriger vers un black plutôt brut, de manière à prendre le fans à revers là où il s'y attend le moins.

Loin de vomir un patchwork musical infâme, on sent que Somnium Nox a peaufiné ses compositions dans les moindres détails, travaillant chaque note, chaque silence pour au final livrer un produit bien fagoté, audacieux et sans concession.
What else ?, comme dirait Georges...

Vous l'aurez compris : si Apocrypha posait l'année dernière les bases de la musique de Somnium Nox, Terra Inanis consolide un édifice plutôt solide et rajoute un énorme rocher à cet édifice encore en construction mais déjà bien bâti. Si ces Australiens-là continuent sur leur lancée, le groupe comptera indéniablement comme l'un des fer de lance du genre en Océanie... en attendant la conquête du monde !

NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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