Prends-en de la graine !
Stones Grow Her Name, le septième album du groupe finlandais Sonata Arctica, est sorti le 18 mai 2012 chez Nuclear Blast. Libéré de son étiquette "speed power mélodique", le combo du fantasque Tony Kakko surprend une nouvelle fois avec un album à contre pied qui élève les débats entre fans et journalistes. Afin d'en savoir un peu plus, nous nous sommes entretenus avec l'un des plus fidèles lieutenants du compositeur, le claviériste Henrik Kligenberg, qui nous donne ainsi quelques détails et révélations sur ce nouveau brûlot venu du nord.
Ju de Melon : Bonjour Henrik, l'album est donc sorti le 18 mai dernier. Quel est l'état d'esprit du groupe alors que vous recevez les premières réactions de fans après celles de la presse ?
Henrik Kligenberg : Nous sommes confiants et pensons avoir fait un très bon album mais bien sûr il y a toujours un peu de nervosité avant de savoir si les gens l'achèteront ou non. Mais bon, on finit par être habitué avec le temps, du moins un petit peu.
Dis-nous en un peu plus sur la signification de son titre Stones Grow Her Name...
En fait ce titre a pour origine l'un des vers de la chanson « Alone in Heaven ». En voici l'extrait : « stones grow dead names » … mais nous avons changé le « dead » car on pensait que ce serait trop sombre et mélancolique. D'autant plus que je pense que cet album a une tonalité bien plus positive que le précédent.
Il semble en effet assez différent de The Days of Greys, moins symphonique en somme, plus rock et « organique ». Avez-vous changé votre approche au niveau de la composition et de l'écriture ?
On s'est mis d'accord sur le fait de garder les choses le plus simplement possible et je pense que nous y sommes parvenus. Bien évidemment les deux Wildfire sont un peu plus complexes et torturés, mais globalement le reste est assez sobre disons. Ce qui différencie surtout ce nouvel opus du précédent c'est qu'ici Tony Kakko était déjà prêt avec des démos que nous avons donc directement travaillé tous ensemble. Nous avons ainsi eu plus de temps pour les arrangements et le travail de groupe.
On pourrait presque dire que ce nouveau disque est un parfait lien entre Reckoning Night et Unia en quelque sorte, es-tu d'accord avec ça ?
Oui, pourquoi pas, c'est une façon de voir les choses et cela me parait cohérent.
Unia est considéré par quelques fans comme le moins bon album de Sonata Arctica. Quel est ton point de vue à ce sujet ?
Unia est clairement l'album le plus complexe que nous ayons jamais fait, et à l'époque nous voulions vraiment réaliser un disque sur lequel nous pouvions repousser nos limites, faire quelque chose de différent, et il est clair que cet opus n'était pas fait pour plaire à tout le monde. Avec le nouveau, nous n'avons pas essayé de refaire les choses comme avant, se copier aurait été ennuyeux et sans intérêt. Notre but principal était de faire un album rock 'n' roll, et c'est ce que Stones Grow Her Name est à mon avis.
Parlons un peu des paroles, quelles sont les histoires racontées sur cet album ? Fictives pour la plupart ou en lien avec le monde réél ?
Un peu comme par le passé, la plupart des paroles sont imaginaires même s'il y a quelques liens avec des personnes réelles ou quelques évènements s'étant véritablement déroulés. Tony est cependant assez réticent en ce qui concerne leurs origines, il n'en parle pas beaucoup. Je n'ai donc aucune idée de ce que sont ces liens avec le vrai monde, même si je sais qu'il y en a quelques uns.
La chanson “Wildfire” présente sur Reckoning Night se voit ici attribuer deux suites. Est-ce que celles-ci étaient prévues depuis un moment dans la tête de Tony ? Comment l'histoire se poursuit-elle ?
Je crois que l'envie lui est venue un peu comme ça, subitement. Le pyromane de “Wilfire” fait son retour après ses premiers méfauts, c'est le point de départ de l'histoire. Je vais laisser à chacun le soin de lire les paroles et de découvrir lui-même ce qui se passe, je ne veux spoiler personne d'autant plus que la fin est très intéressante.
Y a-t-il d'autres chansons en lien avec d'anciennes présentes sur les précédents albums ?
Non, pas à ce que je sache. Maintenant pour celles-ci, on verra ce qui se passe sur les prochains disques...
“Cinderblox” semble être la chanson la plus étrange de ce nouvel opus. Comment est-elle née dans l'esprit de Tony ?
A la base elle était prévue pour être un bonus track. Elle a été une des dernières à être écrite car nous avions besoin de matériel supplémentaire pour les éditions limitées, Tony l'a donc composée très rapidement. Or à un moment tout le monde dans le groupe s'est mis à l'adorer, on ne pouvait donc pas ne pas la faire figurer sur l'album. C'est l'histoire d'un groupe de gars en prison qui réalisent en parlant que c'est la même fille qui les a menés à être incarcérer... vraiment un trip hilarant et déjanté !
Parlons du chant, comment Tony a travaillé ses lignes sur cet album ? Il s'essaye même à quelques tentatives extrêmes sur “Somewhere Close to You”...
Tony a enregistré ses parties chez lui, comme avant. Cette fois par contre il a reçu l'aide d'un ami nommé Masi Hukari qui a ainsi pu réécouter ses prises et faire quelques commentaires.
Si on te dit qu'il y a un côté “Dream Thieves” dans la mélodie de cette chanson justement, comment le prends-tu ? (rires)
Oh peut-être, je ne sais pas trop. En fait si tu le veux vraiment tu trouveras toujours quelques ressemblances avec nos vieux titres, si on cherche à tout prix une comparaison c'est inévitable.
Sur le précédent album, le morceau “Flag in the Ground” était né d'une vieille démo. Y a-t-il d'autres chansons dans ce cas sur ce nouveau CD ?
Pas vraiment, ou du moins aucune de cette période aussi ancienne. Il y a une mélodie sur “Wildfire II” qu'on retrouve sur la première partie, le reste a été écrit pour cet album sur ces deux dernières années. “Only the Broken Hearts” était à la base destinée à quelqu'un d'autre mais Tony a fait l'erreur de nous la faire écouter, du coup il n'a pas pu ne pas la mettre sur l'album car on l'a adorée ! (rires)
Parlons des bonus track sur les éditions limitées, y aura-t-il quelques surprises à ce niveau ? Lors de son interview avec La Grosse Radio Metal en 2009, Tony Kakko nous avait parlé d'une reprise d'Alice Cooper (“Hell Is Living Without You”) mais on ne sait pas ce qu'elle est devenue...
En fait cette reprise est sortie sur un album caritatif pour les victimes du tsunami au Japon, il doit toujours être disponible sur Avalon/Marquee – notre label en Asie. Pour ce nouvel opus, nous avons réalisé une reprise de Genesis mais nous ne savons pas encore où et quand on la sortira. En tout cas elle était cool à faire !
Parle-nous de la prochaine tournée à venir avec quelques dates en France au programme dont La Grosse Radio Metal sera partenaire.
On démarre dès cet été lors des festivals estivaux et ensuite il sera temps d'entamer la tournée en automne dans divers salles européennes dont françaises. L'an prochain nous irons au Japon, puis en Amérique du Sud et du Nord, bref nous sommes occupés pour deux bonnes années je pense. Si tout se passe comme prévu nous ferons ensuite une pause avant de travailler sur un nouvel album en 2014 ou 2015.
Que peut-on attendre de Sonata Arctica à l'avenir ? Avez-vous quelques idées en tête sur la prochaine direction musicale ou c'est toujours en mode “le futur nous le dira” ?
Qui vivra verra, nous sommes plus dans cette optique sans plan précis pour l'instant. Nous verrons bien où nous en serons dans deux ans lorsque nous travaillerons sur les premières démos de Tony, j'espère qu'il aura encore des idées assez folles... et le connaissant bien, je suis persuadé qu'il nous reviendra avec de nouvelles idées que nous expérimenterons tous ensemble avec grand plaisir.
Quelle est la playlist musicale de Henrik Kligenberg en ce moment ? Des nouveautés ou de vieux classiques ?
Je dois avouer que je n'écoute pas beaucoup de musique en ce moment. La plupart du temps je suis occupé à travailler sur différents projets donc lorsque j'ai un peu de temps pour moi je sors du contexte musical. En tournée, j'aime bien écouter du Pantera, Metallica, surtout avant les shows. Le soir dans le tour bus je préfère des trucs plus cool comme Tom Waits ou Frank Zappa. Quand je suis en voiture, je favorise mes vieux albums de Deep Purple et Jimi Hendrix... en gros des rucs que j'écoute depuis plus de 20 ans.
Merci beaucoup pour ces réponses, à bientôt sur scène !
Aucun problème, merci à toi !!