Samedi – 0h – Altar
Alors qu’Aerosmith investit les planches de la Mainstage 1, nombreux sont les festivaliers à s’être aventurés sous l’Altar pour assister au set des Suédois d’Opeth. On se rappelle d’ailleurs que lors de leur dernière venue à Clisson en 2014, il était également difficile de se frayer un chemin pour accéder à la tente. Cette année, malgré l’agrandissement de l’Altar, le même problème se pose puisque de nombreux fans assistent au set depuis l’extérieur de la tente, victimes du succès toujours grandissant d’Opeth.
Comme d’habitude avec le groupe suédois, c’est l’introduction de Popol Vuh qui ouvre le set, pendant que Martin Mendez (basse), Martin Axenrot (batterie) et Joakim Svalberg (claviers) investissent les planches et entament l’introduction de Sorceress. Les musiciens sont bientôt rejoints par Fredrik Akesson (guitare) et le leader Mikael Akerfeldt, qui recueillent des applaudissements nourris. Malgré la fatigue liée au deuxième jour qui s’achève, les festivaliers réservent un bon accueil au titre et au groupe. Toutefois, le chant de Mikael Akerfeldt semble sous-mixé, ce qui sera d’autant plus flagrant sur les parties growlées du second titre, « Ghost of Perdition », pourtant un classique d’Opeth.
Par contre, côté guitare, le son des soli du leader et de son acolyte six-cordiste est cristallin, ce qui ne gâche rien et permet aux fans de prog d’apprécier pleinement le concert. Malgré cela, on sent que le groupe est moins impliqué que d’habitude, notamment Akerfeldt qui plaisante moins qu’à l’accoutumée entre les titres. D’ailleurs le leader ne semble pas satisfait de jouer au même moment qu’Aerosmith, qu'il apprécie (notamment le titre "Mama Kin") et qu'il aurait, semble-t-il, souhaité voir.
Avec une heure de temps de jeu et des titres particulièrement longs, Opeth n’a pas le temps de balayer l’ensemble de sa large discographie et aucun titre antérieur à Deliverance ne sera joué. « Era » et sa rythmique chevauchante est certes un bon morceau, mais peut-être pas aussi entraînant que d’autres compositions plus anciennes du quintet.
Hormis « Heir Apparent » rarement interprété, on a l’impression qu’Opeth propose une setlist peu aventureuse, mettant plus en avant sa facette prog (« Sorceress », « Cusp of Eternity ») que death. Et même si c’est toujours un plaisir de voir le groupe suédois sur les planches, on sent la bande en roue libre, malgré l’excellent « Deliverance » qui vient conclure le set avec sa rythmique hypnotique de fin.
C’est donc un concert en demi-teinte qu’ont donné les Suédois, dont la tâche n’a pas été facilitée par un public sur les rotules en raison de l’horaire tardif et cette deuxième journée de festival éreintante.
Setlist :
Sorceress
Ghost of Perdition
Cusp of Eternity
Heir Apparent
Era
Deliverance
Photographies : © Thomas Orlanth 2017
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