Samedi – 21h50 – Altar
Auréolé du succès critique et commercial de In The Passing Light of Day, et malgré le renvoi de Ragnard Zolberg, le groupe de Daniel Gildenlöw était particulièrement attendu en ce samedi soir. Et pour cause, ce set coïncidait également avec le premier concert donné depuis le retour de Johan Hallgren (guitare) au sein du groupe, lui qui avait quitté la formation pour raisons familiales il y a déjà six ans. Et comme pour fêter le retour au bercail de son guitariste, Pain of Salvation démarre son set par « Full Throttle Tribe », une chanson ayant pour thème le sentiment d’appartenance à une tribu.
Pain of Salvation a toujours eu une relation particulière avec la France, surtout depuis l’intégration de Léo Margarit au sein du combo. D’ailleurs Gustaf Hielm (basse) s’amuse à compter en français sur les couplets de « Reasons », initialement scandés dans la langue de Shakespeare. Le leader taquine également gentiment son auditoire en le poussant à faire un « French scream » bien qu’il ajoute que personne ne peut rivaliser avec le public sud-américain.
On ressent une vraie sensation de partage et de générosité de la part du groupe, qui ne se contente pas d’aligner simplement les morceaux. Ces derniers sont d’ailleurs interprétés avec beaucoup d’implication de la part de tous les musiciens qui jouent sur les harmonies vocales (« Meaningless », « Reasons », « A Trace of Blood »). Le son est particulièrement puissant et ce dès les premières rythmiques saccadées de « Full Throttle Tribe » et « Reasons ». Au chant, Daniel Gildenlöw est toujours impérial et, même si le chanteur ne peut s’empêcher de minauder, il reste l’un des plus grands vocalistes du style.
Avec le retour de Johan Hallgren dans le groupe, on sent la formation réellement soudée, et le guitariste torse-nu prend possession de la scène qui semble lui avoir vraiment manquée. Côté setlist, les Suédois mettent à l’honneur In The Passing Light of Day, ce qui n’est pas pour déplaire aux fans étant donné la qualité de cet opus. Mais on apprécie également les extraits de Remedy Lane, un autre album plébiscité par les amateurs de Pain of Salvation. « Rope Ends » (issu de Remedy Lane) sonne d’ailleurs comme un prélude à l’évolution actuelle du groupe avec sa rythmique saccadée en introduction.
Mais Pain of Salvation n’oublie pas non plus les classiques de sa discographie, tels que « Ashes » ou « Linoleum » qui recueillent un beau succès à l’applaudimètre. Et pour conclure son concert riche en intensité et en émotion, le combo se lance dans l’interprétation d’ « On a Tuesday », le titre d’ouverture du dernier album. En alternant rythmiques violentes et destructrices avec les parties chargées d’émotion au piano, Pain of Salvation montre une nouvelle fois tout son talent de composition et d’interprétation.
C’est donc un très bon concert que le groupe a délivré, ne se reposant pas uniquement sur le charisme de son leader. Le retour de Johan Hallgren, l’alchimie qui se ressent au sein du groupe et la communion avec le public ont clairement fait de ce concert l’un des meilleurs moments du festival.
Setlist:
Full Throttle Tribe
Reasons
Meaningless
Linoleum
A Trace of Blood
Rope Ends
Ashes
On A Tuesday
Photographies : © Lionel / Born 666 - 2017
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