Samedi - 22h55 - Warzone
Ce samedi à 23h, le Hellfest et son public ont eu la chance et l'honneur d'accueillir l'un des groupes les plus emblématiques du mouvement punk hardcore. Nous irons même plus loin en disant que les fous furieux de la Warzone sont prêts à en découdre devant Agnostic Front, groupe fondateur du hardcore new-yorkais, sévissant depuis trente-cinq ans maintenant.
Agnostic Front entre en jeu avec "The Eliminator", tiré de leur troisième album, Cause For Alarm (1986). Rien de mieux que de commencer par du old school et un gros circle pit. Comme sur CD, le changement vocal de Roger Miret entre les années 80 et aujourd'hui est marquant et quelque peu dérangeant sur les titres les plus anciens.
Même si ce style de chant très saccadé s'accomode bien avec les derniers albums, cela ne colle pas avec le style du bon vieux temps. Il est cependant impossible de lui en vouloir puisque rares sont les chanteurs qui gardent la même voix sur trente-cinq années de carrière.
Les Américains proposent une setlist qui sait faire plaisir aux fans qu'ils soient récents ou plus anciens. Après le vieux matériel, Agnostic Front enchaîne avec "My Life My Way", tirée de l'album du même nom sorti en 2011. Peu importe l'époque, chaque titre du groupe est d'une puissance incroyable en live et ça, le public de la Warzone en profite bien. On passe du mosh pit au circle pit d'une seconde à l'autre pour le plus grand plaisir de Roger qui n'a même pas besoin de réclamer du mouvement dans le pit.
Musicalement Agnostic Front propose du très lourd et du très varié, passant sur quasiment l'ensemble de sa discographie. En une heure de set, le combo de punk-hardcore aura le temps d'écouler seize de ses titres phares plus deux reprises.
Même si le leader charismatique d'Agnostic Front a le souffle extrêmement court et propose une prestation vocale très limite, sa présence sur scène n'est pas négligeable. Il arrive à faire bouger la foule dans la violence de "Friend or Foe" avec ce retour aux sources du premier EP sorti par le groupe en 1983.
Refrains punk et riffs hardcore est le créneau de la soirée et que demander de plus lorsque le groupe termine son set de la plus belle des manière avec la reprise de "Blitzkrieg Bop", chanson emblématique des Ramones. Encore une belle prestation sur cette Warzone qui est en train de nous faire vivre un weekend punk / hardcore phénoménal.
Photographies : © Thomas Orlanth 2017
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