Guns N’Roses : Larger Than Life
C’est dans un Bercy presque plein que les musiciens de Guns N’Roses ont pu en mettre plein la vue aux spectateurs présents. Au programme : trois heures de show, effets pyrotechniques à gogo, chanteur en voix et musiciens qui mêlent talent et rock n’roll. Pour ouvrir le bal, ce sont les français de Shaka Ponk qui ont été mis à contribution, en donnant un show énergique et riche en effets visuels déjantés.
Shaka Ponk
C’est sur une intro toute en montée en puissance que les musiciens de Shaka Ponk font leur entrée sur scène. S’installent alors le clavier Steeve en kilt, le batteur Ion torse-nu, les guitariste C.C et bassiste Mandris au look de rockeurs lambda, pour ensuite laisser au frontmen Frah et Samaha Sam le centre de la scène pour chauffer Bercy comme il se doit.
Les deux vocalistes arrivent à capter l’attention de la foule chacun à sa manière. Intrprétant des chorégraphies travaillées, comme l’imitation de mouvements de singes en début de concert, le chanteur et la chanteuse assurent le show de manière très énergique. Tel un pantin désarticulé, Frah met en scène les chansons avec une folie très communicative pendant que Sam joue les séductrices. Un problème de taille gênera les deux artistes : Leurs voix sont très en retrait dans le mix, ce qui ne permettra pas d’apprécier leur performance comme il se doit.
Le son sera le point handicapant du groupe tout le long du concert. Très imprécis, il rend difficile la compréhension des compositions, et fait de la guitare et de la basse une bouillie sur laquelle arrive à surnager tant bien que mal le clavier. Le batteur arrive à tirer son épingle du jeu et sa frappe dominera tout le concert, permettant au public d’apprécier au moins le groove et l’énergie des chansons.
Si le groupe perd au change sur le plan sonore, il gagne sur le plan visuel. La scène est agrémentée d’un écran rond en son centre qui diffuse des animations minutieusement travaillées, représentant Mr. Monkey, la mascotte du groupe, bougeant dans diverses positions au rythme des chansons. Chaque titre a ses animations propres, toutes étudiées et travaillées, ce qui donne un show unique et inattendu de la part d’un groupe en première partie.
Avec un show travaillé et rythmé, Shaka Ponk arrive à convaincre les fans de Guns N’Roses malgré le décalage d’époque et de style musical. Au carrefour des genres, le groupe n’en finit pas de monter, et ne rate pas l’exercice de la première partie malgré les difficultés sonores.
Setlist :
Shiza Radio
Reset After All
Hombre que Soy
Twisted Mind
Hell'o
Sex Ball
Let's Bang
Photo prise par Luciole-GDS, utilisée sous licence Creative Commons.
GUNS N’ROSES
Après une attente d’1h30, les lumières s’éteignent pour laisser sur les écrans apparaître le logo "GN’R" en images de synthèse. Vient ensuite DJ Ashba, debout au sommet de la scène, qui joue sur sa guitare l’intro du titre « Chinese Democracy », pendant que le groupe fait son entrée, sous le tonnerre d’applaudissements du public, qui redoublent quand entre en scène la vedette de la soirée, Axl Rose.
En bon frontman qui se respecte, il danse sur rythmes rock n’roll de la trentaine de compos que le groupe sert au public parisien. S’il n’a plus vingt ans et a perdu son attitude destructrice, Axl se démène sans problème et sans s’essouffler. Mais le plus impressionnant reste la voix du rockeur, qui chantera sans fausser sur l’ensemble du concert, en se permettant quelques tenues de notes fort appréciables et de légères libertés sur certains titres, comme "Knocking on Heaven’s Door", prolongée pour faire participer la foule. Communiquant assez peu, il se fend néanmoins de quelques incartades humoristiques, comme des sanglots surjoués à la fin de "Don‘t Cry".
Côté musiciens, tout est réglé au millimètre. L’amélioration de certains est notable, comme DJ Ashba qui n’éprouve plus aucune difficulté sur "Sweet Child O’Mine", les deux autres guitaristes Ron Thal et Richard Fortus se montrent exemplaires aussi, en se passant la balle à trois lors des solos, pendant que le bassiste Tommy Stinson et le batteur Frank Ferrer assurent l’ossature rythmique de chaque morceau. Pour les arrangements, deux claviers sont mis à contribution : Dizzy Reed et Chris Pitman. Seul le dernier restera en retrait pendant la totalité du show, s’occupant uniquement d’ornements musicaux minimes. Chaque musicien aura son instant de gloire avec des compositions instrumentales comme "Mi Amor 2.0" de DJ Ashba, ou de véritables chansons comme "Glad To Be Here" de Ron Thal.
Le show de Guns N’Roses est ainsi bien rôdé, articulé de manière à ce que chaque membre puisse se reposer à un moment dans le concert sans temps mort. Les huit membres tournent, et parfois quittent la scène pour mieux se retrouver. L’ambiance est chaleureuse, chacun se sourit, se fait des blagues et se montre complice envers l’autre. Axl Rose a donc réussi le pari difficile de stabiliser le line-up du groupe, après qu’il a subi de nombreux changements (14 membres ont été dans le groupe avant les musiciens actuels).
Dans la setlist conséquente de ce concert de trois heures, la part belle est faite aux albums Appetite For Destruction et Chinese Democracy, qui sont représentés par sept titres. Du premier, on retrouve les habituels classiques "Welcome To The Jungle" ou "Paradise City", et du second les désormais indispensables "Madagascar" et "Better", mais aussi "Shackler's Revenge", qui n’était pas présent dans le set de 2010. Il en est de même pour "Estranged" et "Civil War", tous deux tirés de l’album Use Your Illusion II. De nombreuses reprises sont également de la partie, qu’elles soient habituelles comme "Live And Let Die" de Paul McCartney & The Wings, ou propres à cette tournée, comme la reprise de "BabaO’Riley" de The Who au piano par Dizzy Reed.
Avec ce gros show à l’américaine, à grand renforts de pyrotechnie et de confettis, Axl Rose a montré que son groupe, maintenant rodé, assure parfaitement les concerts aux durées conséquentes. Guns N’ Roses avance et ne démérite pas en ce début de tournée française réussi haut la main.
Setlist :
Chinese Democracy
Welcome to the Jungle
It's So Easy
Mr. Brownstone
Sorry
Rocket Queen
Estranged
Better
Richard Fortus Guitar Solo
Live and Let Die (reprise de Paul McCartney & Wings)
This I Love
Shackler's Revenge
Motivation (Tommy Stinson au chant)
Baba O' Riley (Dizzy Reed Piano Solo)
Street of Dreams
You Could Be Mine
Mi Amor 2.0 (DJ Ashba Guitar Solo)
Sweet Child O' Mine
Another Brick In The Wall part 2 (Instrumental Jam)
Goodbye Yellow Brick Road/Someone Saved My Life Tonight (Axl Rose Piano Solo)
November Rain
Glad to Be Here (Ron Thal au chant)
Don't Cry
Civil War
Instrumental Jam
Madagascar
Nightrain
Rappel :
Instrumental Jam
Knockin' On Heaven's Door (reprise de Bob Dylan)
Waiting On A Friend
Patience
Chip Away the Stone (Instrumental jam)
Paradise City
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Photos : © 2012 Nidhal Marzouk / Yog Photography
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