Solstafir (+Lodz) au CCO de Villeurbanne (22/06/2017)

La température était caniculaire en ce 22 juin dans la capitale des gaules. D'ordinaire habitué au climat polaire, Solstafir allait en faire l'expérience dans la salle surchauffé du CCO de Villeurbanne. L'Islande c'est une terre volcanique, et les secousses sismiques de Lodz allaient bientôt faire entrer en éruption le set des Islandais. Les litres de bières ont coulé mais vu l'ambiance torride qui régnait, c'était un moindre mal.

Lodz

Le combo lyonnais de Lodz nous avait laissé une très bonne impression lors du Lions Metal Fest premier du nom qui s'était déroulé le 15 mai dernier dans la commune de Montagny . Leur univers post rock et metal atmosphérique moderne nous avait littéralement envoutés, c'est avec une grande joie que nous avons sauté sur l'occasion pour les retrouver mais cette fois en première partie de Solstafir. La chaleur est insoutenable en cette fin de journée, les portes s'ouvrent à 19h30 pétante, tout le monde se précipite au bar avant que le quatuor gone n'entre en scène une trentaine de minutes plus tard.

Lodz 1

La disposition sur scène est plutôt originale. Le matériel des Islandais étant déjà mis en place, c'est sur les devants de la scène avec un Vince expatrié sur le côté gauche que Lodz fait son entrée. Comme pour briser le mauvais œil, c'est avec « Song For Chaos » que le set commence. Cette chanson issue de And Then Emptiness, leur premier EP, avait subi de nombreux problèmes techniques lors de la première édition du Lions Metal Festival. C'est sous des lueurs bleutés que l'on retrouve le bon son des régionaux de l'étape. L'alternace de rythme est énorme, les accords en semi acoustiques se mèlent aux riffs puissants et saturés tout comme le chant mélancolique d'Eric qui laisse place à ses screams soutenus par ceux de Ben en fin de morceau.

Lodz 2

La suite du set est une ode à leur dernier opus, Time Doesn't Heal Anything, paru le 17 mars dernier via Klonosphère. C'est d'ailleurs par la piste éponyme du titre de cet album que Lodz continue de nous délivrer des salves de riffs entrecoupées de sons mélodiques et ténébreux. Les chœurs d'Olivier apportent du relief au chant d'Eric sur « Shattered Dreams », il pousse même un bon gros unclear lors de l'outro de la même puissance et saturation que ceux d'Eric. « Negligence » et  « The Sound Of Deceit » clôturent ce set pendant lequel la fosse est restée bien timide, sans doute assommée par la chaleur étouffante qui a rapidement envahi la salle du CCO.

Lodz 3

C'est sous les flashs répétés des stroboscopes et les scream avec beaucoup de reverb du duo Eric/Ben que se termine la dernière chanson de Lodz. Ils viennent encore une fois de nous mettre une bonne claque en plein visage. Partant sous les ovations plus que méritées, ils nous laissent avec les patrons et  quelques litres de bière pour nous désaltérer.

Lodz 4

Line Up :

Eric: Chant, Guitare
Olivier: Guitare
Ben: Basse
Vince: Batterie

setlist:

1 - Song For Chaos
2 - Time doesn't Heal Anything
3 - Shattered Dreams
4 - Négligence
5 – The Sound Of Deceit

Solstafir 

Lodz n'a pas fini de quitter la scène que tout le monde se rue au bar ou à l'extérieur de la salle afin de pouvoir profiter d'un peu d'air frais avant de retourner dans la fournaise qu'est devenu le CCO Pierre Lachaize de Villeurbanne. La batterie de Vince est évacuée, un gros drapé reprenant le logo du groupe en toute sobriété est installé et les balances du groupe peuvent commencer. C'est derrière une batterie bien fournie, arborant fièrement une rune sur la grosse caisse, qu' Hallgrimur, le remplaçant de Guðmundur Óli Pálmason depuis 2015, commence ses balances. Il est rejoint par le reste du groupe qui en font de même, Solstafir a beau bourlinguer depuis un peu plus de vingt ans, ils font toujours leurs balances eux même.

Solstafir 1

L'ensemble du groupe fait son entrée en scène sur la bande son « Nattfari » septième et dernière piste de Masterpiece of Bitterness sous les applaudissements en rythme de la fosse bien garnie, ce soir de semaine. Tout comme leur excellent dernier opus Berdreyminn, c'est « Sulfur-Refur » qui introduit le set des quatre Islandais. Après la très bonne ligne de basse de Svavar sous la même pénombre bleutée que Lodz, ça envoie les watts et la fosse part en headbang dès les premiers gros riffs. Le très attendu « Otta » nous est envoyé en pleine face, Saepor tombe déjà le haut et prend son banjo pour l'introduction. Par la suite, Aðalbjörn fait le reste du travail avec ses grosses séries de riffs lancées tantôt juste devant le premier rang, tantôt debout devant la grosse caisse.

Solstafir 2

Sostafir enchaîne avec « Love Is The Devil (And I Am In Love) », comparé au morceau précédent, le rythme y est beaucoup plus soutenu, les lignes de basse de Svavar sortent du lot tandis que les grosses séries de roulés à la caisse claire et la cadence de frappe hyper rapide d'Hallgrimur marquent les esprit. Malgré cela, ça ne bouge toujours pas beaucoup dans la fosse. Une autre chanson de Köld résonne, il s'agit de « She Destroys Again ». Pendant ce titre, Aðalbjörn continue son show, les jump, headbang et horns étant désormais légion. Et ça continue avec « Nattmal », les solos d' Aðalbjörn faisant mouche du  fait de sa présence la plupart du temps sur les devant de la scène, au plus proche du premier rang.

Solstafir 3

On avait hâte de voir ce que pouvait donner « Isafold » en live, et bien on a été servi. La performance au chant d' Aðalbjörn en introduction, tout comme le break à la basse de Svavar, sont tout simplement énormes. Les guitares se déchaînent, la fosse aussi. Pour cette première date en France (le lendemain ce sera au tour de Toulouse), tous les protagonistes prennent bien leur temps entre chacun des morceaux afin de se rafraîchir en cette période de canicule mais aussi pour accorder leurs instruments avant la chanson suivante. Expliquant avec un ton grave le sens de « Necrologue »,  Aðalbjörn rend hommage à un proche qui s'est suicidé il y a près de dix ans. Svavar s'assoie pour ce morceau qui, beaucoup moins rythmé que les autres, se charge d'émotion et se clôture par l'énorme solo de Saepor en break.

Solstafir 4

Après ce morceau empreint de gravité à la limite de la balade, Solstafir revient avec son style de prédilection avec une ultime piste de Köld : « Pale Rider ». Les guitares sont levées bien haut après les riffs et les solos qui nous ont été livrés en plein visage. « Fjara », la chanson emblématique du combo islandais résonne et le public s'emballe littéralement. Il fait chaud, l'atmosphère est irrespirable mais tout le monde a gardé des forces pour voir  Aðalbjörn à genoux devant le premier rang et Svavar rejoindre Saepor pour une outro tonitruante.

Tout le monde pensait que c'en était fini, mais que nenni. Solstafir prolonge le plaisir avec « Goddess Of The Ages » issu encore une fois de Köld et là c'est le  Aðalbjörn show. Il fait hurler le public, met brièvement une casquette militaire, va faire un tour dans la fosse pour taper des grands check, reprends sa gratte et en compagnie de Saepor qui termine à genoux de fatigue, nous livre une outro sur un plateau d'argent.

Solstafir 5

C'est après un long moment de communion avec son public et une bonne série de révérences que les quatre Islandais nous quittent. Dans la continuité de leur prestation livrée au Download, ils ont réussi à faire bouger les foules pour faire vivre la musique en chacun de nous. Encore une soirée pleine de réussite à mettre au crédit de Garmonbozia Inc et Sounds Like Hell Productions, les prochaines seront, pour sûr, du même acabit.

Solstafir 6

Line up :

Aðalbjörn Tryggvason : Chant, Guitare
Svavar Austmann : Basse
Saepor Marius Saeporsson : Guitare
Hallgrimur Jon Hallgrimsson : Batterie

Setlist :

Nattfari
1 – Silfur-Refur
2 – Otta
3 – Love Is The Devil (And I Am In Love)
4 – She Destroys Again
5 – Nattmal
6 – Isafold
7 – Necrologue
8 – Pale Rider
9 – Fjara
10 – Goddess Of The Ages

Crédit photos:

Un grand merci à Anthéa Photography Concert d'avoir gentillement accepté l'utilisation de ses superbes clichés. A très bientôt dans le pit !



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