Existance – Breaking The Rock

 « Heavy Metal in your veins... Fury in your brain... »

Deuxième album pour ce jeune groupe français, Breaking The Rock donne dans un  heavy metal classique mais avec une production moderne et parfaitement interprété.  Existance est gardien de la tradition mais prouve que la passion, le feeling et le désir de bien faire peuvent suffir à satisfaire n'importe quelle soif de riffs et de puissance.

 


1. Le metal, le vrai, le « pur », celui qui fait headbanguer, se déguste entre potes autour d'un pack de binouzes plus ou moins fraiches, c'est tout un débat. Il y a les « false » et les « true », le reste n'est que détails, qu'en pensez-vous ?

2. Est-on prisonnier du souvenir du premier patch cousu avec amour par sa maman sur sa veste en jean sans manches ?

Vous traiterez ces deux sujets au choix.

Trêve de plaisanterie, certains groupes n'inventent rien, se contentent de pérpétuer un style en en modernisant le son, et le font bien. C'est le cas d'Existance, combo formé en 2008, et  cocorico, cerise sur le gâteau, ce sont des frenchies puisqu'ils viennent de Clermont, en Picardie. Existance est une histoire de famille liée à l'histoire du metal français puisque le guitariste-chanteur, Julian, n'est autre que le fils de Didier Izard qui a tenu le micro au sein de H-Bomb, l'un des groupes pilliers de la scène hexagonale des années quatre-vingt.

Cependant, s'il n'en reste pas moins très traditionnel, le style pratiqué par Existance est loin du metal « chanté en français » joué par le groupe du papa et d'autres illustres représentants de cette époque. Il s'agit de heavy metal, tout simplement. Ici on porte le cuir et le jean, sans aucun artifice ou  maquillage.

Musicalement, il en est de même, il ne s'agit pas de metal de « chasseurs de dragons », avec  choeurs de kermesse de la bière allemande ou de musique de panthères d'acier amatrices de  poitrines silliconées. Non, Existance n'est ni un groupe de true metal, ni de power mélodique symphonicomachinchose et ne donne pas dans le revival glam/grease mais applique, avec  soin, la recette mise au point par les glorieux ainés de la new wave of British heavy metal,  avec un soupçon d'aciérie teutonne et quelques ingrédients empruntés au hard US. On entend ce parfait alliage sur Breaking The Rock sorti en octobre 2016, faisant suite au déjà remarqué premier album Steel Alive de 2014 et au EP Existance de 2012.

Tout bon disque de metal, peu importe le style, est basé sur la maitrise d'un art : le riffing. En cela ce deuxième album des Picards remplit très bien le cahier des charges même si tout débute par une intro acoustique sur « Heavy Metal Fury », façon souvent classique d'introduire un album mais qui fonctionne bien ici et constitue cependant une parfaite entrée en matière. Tout comme le reste de ce titre bien rentre-dedans, un poil cliché (mais  parfaitement assumé), qui comporte aussi des soli en twin guitars dignes des plus célèbres  paires de six-cordistes du metal lourd. Du riff et des solos, il y en a en cascade sur cet album, notamment sur le titre éponyme « Breaking the Rock » qui avec ses plans de guitare superposés est une vraie cathédrale d'acier.

De même certains refrains virils scandés en chœur rappellent Accept, comme sur « Honest »  et « We Are Restless » qui sentent l'envie d'en découdre sur scène. Un lieu où Existance semble parfaitement s'épanouir si l'on en croit son actualité puisque le groupe est souvent sur la route.

Photo © 2017 Titi Metal/Thierry Duquenne
   Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe

 

On y entend aussi des influences hard US comme sur « Deserve Your Love », et son riff assez power metal, dont le refrain évoque le meilleur de Skid Row. De même, le heavy d'Existance est parfois épique comme sur « All is on Fire », un titre que nous pouvons situer entre Saxon et Manowar (sans les slips en peau de bête),et aussi sur  « In the Name of Revenge ».

Généralement un album de hard comporte au moins une ballade et en cela Breaking The  Rock tient ses  engagements avec « Sinner of Love » qui, malgré ses arpèges délicats, a le mérite de rester puissant et de ne pas tomber dans la mièvrerie FM. Julian fait d'ailleurs preuve de beaucoup de feeling sur ce morceau.

Cependant le meilleur titre (tube ?) de ce deuxième album d'Existance demeure sans  contexte « Marilyn (Icon of Desire ) », hymne dédié à l'égérie hollywoodienne qui a fait fantasmer des générations entières. Basé sur un riff accrocheur et un refrain efficace, sans oublier un solo sauvage, ce morceau peut être considéré comme un classique du répertoire du groupe. Le sample de l'actrice placé au milieu du titre est un gimmick bienvenu aussi. A ce propos même si le heavy pratiqué ici ne donne pas dans l'expérimentation, il y a parfois  quelques subtilités qui se font entendre cependant comme par exemple ces parties de basse  viverolvantes  placées en break de « In the Name of Revenge ». Ce qui est la preuve du soin apporté par le groupe au peaufinage de ses morceaux.

Breaking The Rock mérite une place (entre Denim And Leather et Balls To The Wall par exemple) dans toute discothèque metal respectable et est donc la confirmation que la France a tout à fait sa place sur la scène heavy traditionnelle. Nous pouvons souhaiter à Existance une carrière internationnale et... d'exister encore  longtemps.

 Liste des titres :
1. « Heavy Metal Fury »
2. « Honest »
3. « We Are Restless »
4. « All Is on Fire »
5. « Deserve Your Love »
6. « Sinner of Love »
7. « Marilyn (Icon of Desire ) »
8. « In the Name of Revenge »
9. « Pain in Paradise »
10. « Breaking the Rock »
 

Disponible sur Black Viper Records

 

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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