Metallurgicales 2012 à  Denain (09.06.2012)


Denain à l’extrême avec les Metallurgicales
 

La quatrième édition du festival metal de la ville du Nord a eu du succès, avec 1 200 spectateurs venus des quatre coins de l’hexagone pour assister aux prestations de groupes nerveux tels qu’Anthrax, Meshuggah ou encore Loudblast. Continuant l’aventure en la mémoire de son géniteur, le député Patrick Roy, les organisateurs voient leur festival grandir d’année en année.

Pour sa quatrième édition, les organisateurs du festival Les Metallurgicales de Denain ont opté pour des groupes plus extrêmes que l'édition précédente. "Un moyen de diversifier le festival", selon Kévin Roy, fils de Patrick Roy, député décédé le 2 mai 2011 qui est à l'origine du festival. "Cela n'empêche pas les gens de venir, puisque l'affluence augmente d'année en année" continue-t-il. Pour cette quatrième édition des Metallurgicales, qui aurait "un bel avenir devant lui", ce sont 1 200 metalleux qui se sont pressés vers la ville de Denain, pour assister à un festival original, gratuit pour les concerts de la scène extérieure, et payant pour la partie intérieure, "un souhait de Patrick Roy". Plus qu'un rendez-vous entre metalleux, ce festival permet aussi de "parler de la ville de Denain en bien". Déclarées "d'intérêt régional", les Metallurgicales n'ont pas fini de faire headbanger.

Loudblast

C’est à 17h que le groupe de death metal français Loudblast grimpe sur la scène intérieure du complexe sportif de Denain. Remonté comme jamais, le frontman Stéphane Buriez éructe comme jamais pendant que ses compagnons d’armes, dont Deviant de Arkhon Infaustus à la basse, enchainent riffs massifs et rythmiques destructrices.

Aidés par un son puissant, les quatre musiciens se démènent en beaux diables et arrivent à convaincre le public, qui remplit une bonne partie de la salle. Généreux en acclamations et applaudissements, les spectateurs ne manquent pas de former divers pogos, ce qui réjouira Stéphane Buriez, qui n’a pas peur de prendre la foule à parti et de la chauffer comme il se doit.

En fin de tournée pour leur dernier album, Frozen Moments Between Life and Death, le groupe le représente avec trois titres, présents en milieu de set. Leur album classique, Sublime Dementia, subit le même tarif, avec notamment le titre de clôture de concert, "My Last Journey".

Loudblast Metallurgicales 2012 Stéphane Buriez, La Grosse Radio

Accueilli comme il se doit dans sa région d’origine, Loudblast a convaincu les Metallurgicales en servant un death puissant et énergique, de quoi motiver le groupe à préparer son prochain album, prévu pour le début de l’année 2013.

Setlist :

Shaped Images of Disincarnate Spirits
Flesh
Presumption
Wisdom... (Farther on)
Emptiness Crushes My Soul
Neverending Blast
No Tears to Share
Frozen Moments Between Life and Death
Nosce Te Ipsum
Taste Me
The Horror Within
Cross the Threshold
My Last Journey

 

ANTHRAX
 

20h sonnent, et "Worship", l’intro du dernier album Worship Music se fait entendre. Anthrax entre alors en scène sous les acclamations du public, qui ne semble pas affecté par le changement d’horaire de dernière minute, qui a fait intervertir leur horaire avec celui de Meshuggah. Décidément remontée, la foule multipliera les mosh pendant tout le concert, et ne fatiguera pas jusqu’à la fin, en formant des walls of death sans que le groupe ne le demande.

Sur scène, c’est également la grande forme. Affichant une bonne humeur communicative, Joey Belladonna communique abondamment avec le public, en les remerciant, les invitant à faire les chœurs et en distribuant des canettes de Red Bull. Le guitariste rythmique et leader du groupe, Scott Ian, prendra également le micro pour chauffer la foule à blanc pendant le classique "Indians". Les membres du groupe affichent une bonne cohésion sur scène, ce qui laisse à penser que les divers errements de line-up de ces dernières années appartiennent au passé.

Côté setlist, le dernier album, Worship Music se fait voler la vedette par le classique Among The Living, à trois titres contre quatre. Ainsi, “Caught in a Mosh” succède à “Fight 'Em Till You Can't”.  Le groupe pioche essentiellement dans les classiques pour une setlist sans prise de risques, avec les reprises habituelles “Antisocial” de Trust, chantée en français par certains fans puristes, et “Got The Time” de Joe Jackson. Si “Only” était présente lors des concerts de 2011, elle a été retirée pour ne laisser place qu’aux titres de l’ère Belladonna.

Anthrax Metallurgicales 2012, La Grosse Radio

Servi par un son puissant, le groupe peut sortir à loisir ses compos thrash et fun à la fois, avec un chanteur bien en voix, qui, malgré le poids des années, arrive toujours à tenir les notes aigues, pendant que le guitariste Scott Ian et le bassiste Frank Bello tiennent la rythmique, et rattrapent ainsi le batteur Charlie Benante, un peu à la traine par moments. Côtés solos, c’est Rob Caggiano qui les assure avec une maîtrise sans faille.

Rarement de passage en tête d’affiche en France, Anthrax a su réunir du monde et convaincre les festivaliers qu’il était capable de tenir sur la longueur. Après avoir donné rendez-vous au public au concert de Motörhead en novembre, au cours duquel ils assureront la première partie, les membres ont rendu hommage à Ronnie James Dio en jouant un petit extrait de "Long Live Rock N’Roll", musique dont ils portent fièrement les couleurs.

Setlist :

Worship (Intro)
Earth on Hell
Fight 'Em Till You Can't
Caught in a Mosh
Antisocial (reprise de Trust)
The Devil You Know
Indians
Got the Time (reprise de Joe Jackson)
Medusa
Among the Living

Rappel :

Be All, End All
Madhouse
I Am the Law

MESHUGGAH

Par Karnogal
 

C’est donc finalement Meshuggah qui assurait la tête d’affiche des Metallurgicales, surement un grand regret pour les fans d’Anthrax. Bien évidemment les amateurs du groupe de metal expérimental suédois étaient aux anges. En attendant de voir les cinq techniciens monter sur scène, le public peut découvrir la scène installée pour leur venue, décorée par de grandes toiles aux couleurs du dernier album, "Koloss". Autre étonnement, la batterie de Tomas Haake est épurée de quelques tomes, mais connaissant le niveau du bonhomme, toute confiance peut lui être accordée.

23h, la salle est plongée dans le noir, les lumières viennent se mêler à une légère fumée mettant tous les spectateurs dans une atmosphère à mi-chemin entre l’hypnotisant et le déroutant. Une ambiance collant parfaitement à la musique du quintet qui arrive sur scène sous les cris et les applaudissements. Sont-ils heureux d’être là ? Nul ne le sait puisque les lights sont réglées de façon à ce que le public ne voit que leurs silhouettes. Meshuggah ne perd pas de temps en palabres et ouvre avec "Demiurge", titre issu de leur dernier album "Koloss". La foule crie, une partie pogote, une autre hurle, le reste écoute et admire ces « ombres ». Visuellement et musicalement la prestation s’annonce à l’image de la bande : exigeante. Le son n’est ni trop fort ni trop faible, les lumières suivent le rythme avec une synchronisation impressionnante. La fin du premier morceau annonce également les premiers départs, car malgré la qualité technique irréprochable de Meshuggah, il est évident que la formation ne plaira jamais à tout le monde, dommage.

Le très énergique "Combustion" vient enrager un peu plus la foule. Le chanteur Jens Kidman fini par prendre des nouvelles des festivaliers, sobrement. S’enchainent alors proprement les différents morceaux, le solo de guitare de "Do Not Look Down" est joué avec une virtuosité impressionnante. Arrive un interlude façon son et lumières vertes d’environ cinq minutes avant que les cinq zikos reviennent sur scène pour envoyer, entre autres, le combo "In Death-Is Life" et "In Death-Is Death" tous deux issus de l’album Catch Thirty Three. Tout de suite après suivra le légendaire "Bleed" qui viendra redonner un coup de fouet au public qui commençait à être totalement hypnotisé par la prestation.

Meshuggah Metallurgicales 2012, La Grosse Radio

Fini par arriver l’heure du rappel et les "fous" montrent enfin leurs visages tout souriant et lèvent le pousse vers la fosse, à priori ils sont contents d’être à Denain ! Le bon vieux "Future Breed Machine" et son solo oriental sera le premier pas vers la fin de la soirée. Le dernier morceau avant le rappel est un cadeau pour les fans de Chaosphere, quelque peu oublié dans cette setlist, et c’est donc "New Millenium Cyanide Christ" joué avec rage qui vient clore le show, avant que le groupe ne revienne pour deux titres. Chacun salue le public, jette médiators et baguettes, puis s’en va. Seul Tomas Haake reste seul et stoïque face à des festivaliers probablement encore tout secoués par la qualité de la prestation.

Le mot qui vient à l’esprit en sortant d’une telle performance scénique est probablement "propre". Meshuggah a, pendant 1h20, joué son mélange death-prog-destructuré avec une efficacité et un sérieux redoutable. Certains fans reprocheront surement une trop grande abstraction des albums Chaosphere ou Nothing, mais salueront une prestation à l’image de leur groupe : maitrisée, technique et impressionnante.

Setlist :

Demiurge
Combustion
Lethargica
Do Not Look Down
The Hurt That Finds You First
Mind's Mirrors
In Death - Is Life
In Death - Is Death
Bleed
Rational Gaze
New Millennium Cyanide Christ

Rappel :

Future Breed Machine
Dancers To A Discordant System

 



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