John Garcia est un musicien attentif, calme qui sait apprécier les bons moments de la vie. Il est venu très souvent à Clisson pour y jouer avec ses différents groupes. Il aime prendre son temps, parler de la vie, de sa famille, de ses amis du Hellfest et de ses projets.
Lionel / Born 666 : Au Hellfest on a eu John Garcia plays Kyuss, Kyuss live !, Unida, Hermano, et cette année Slo Burn...
John Garcia : Le Hellfest est bienveillant envers moi. Ils sont très sympas et je suis toujours content quand je reviens. C’est un excellent festival. A chaque fois que je suis venu, ils se sont bien occupés de moi, j’ai une chambre à mon nom,… c’est un long voyage mais je suis fier de venir faire de la musique, jammer, monter sur scène ce sont des choses que j’adore faire.
Lionel : Au Hellfest il y a un autre musicien américain qui vient très souvent à Clisson, c’est Phil Anselmo.
John Garcia : C’est vrai, c’est un super festival où il faut être. C’est tellement bien d’y jouer…
Lionel : Qui allons-nous retrouver ce soir dans Slo Burn sur scène ?
John Garcia : Tous les musiciens originaux. Nous quatre comme il y a vingt ans.
Lionel : Vous n’allez jouer que les autres titres du EP Amusing the Amazing (rire) ?
John Garcia : Oui, ça c’est un point épineux. Tu sais, tu peux jouer quatre titres pendant une heure, mais il y a aussi d’autres morceaux qu’on avait aussi enregistrés par le passé et d’autres qu’on a réalisés il y a peu pour ces quelques shows que l’on fait. C’est beaucoup de boulot. C’est tellement énorme de pouvoir se retrouver, monter sur scène avec des amis, des vieux frères, c’est un véritable honneur de pouvoir le faire, …
Lionel : Et cette idée de reformer Slo Burn. Elle a muri depuis longtemps ?
John Garcia : On y pensait depuis deux ans. On a beaucoup parlé, savoir comment on allait faire. On a tous des engagements différents donc on a trouvé des moments libres dans nos emplois du temps pour le faire. Donc on y a travaillé depuis deux ans pour seulement quelques concerts, seulement une poignée de concerts. Les gens sont coincés par leurs emplois du temps mais on a été agréablement surpris. Tu sais, avoir seulement un EP quatre titres et se retrouver en headline sur la Valley et jouer juste après Aerosmith ce n’est jamais facile. C’est ainsi. La dernière fois c’était après Black Sabbath et c’était dur. Mais bon, on fait ce qu’on a à faire.
Lionel : Quelle a été ta première réaction quand vous vous êtes retrouvés entre amis pour faire revivre Slo Burn ?
John Garcia : C’était génial, tu sais ces mecs sont toujours de grands musiciens, même encore meilleurs qu’avant. On a muri. Je sais que je suis un meilleur chanteur maintenant et tu sais ce soir c’est notre dernier show. Personne ne sait si on le refera… (il n’y a eu que cinq shows). Cinq shows en seulement une semaine. C’est comme ça !
Lionel : Hier Monster Magnet clôturait la Valley. Dave (Wyndorf) est l’un de tes amis…
John Garcia : On se croise parfois et j’ai un grand, très grand respect pour Monster Magnet, c’est un grand groupe et Dave Wyndorf c’est Dave, c’est l’Homme ! Tu as eu l’occasion de l’interviewer ?
Lionel : Oui il y a quelques années à Paris. D’ailleurs à cette occasion je lui rappelais un concert complètement dingue auquel j’avais assisté qu’il avait fait pour le Jour de l’An à New York avec des stripteaseuses sur scène…
John Garcia : Ah oui ça c’était l’ancien Dave.
Lionel : Maintenant il va beaucoup mieux. On peut dire tout de même dire que lorsqu'on est musicien on reste jeune…
John Garcia : Oui. Tu sais tout ça est une question d’équilibre, la musique, la vie de famille, être père, être un époux, travailler à mi-temps tout en essayant d’enregistrer des albums, partir sur les routes pour promouvoir un album, travailler sur différents projets. C’est du boulot, ma vie est bien remplie et j’en suis heureux. Ma famille prend une grande place la dedans. Ma femme est l’équilibre de cette vie. Derrière la scène, personne ne voit que c’est grâce à elle que tout cela arrive. Elle me permet de faire ce que je fais. En plus elle a un travail. Elle travaille à l’hôpital, elle prépare le déjeuner, le dîner, elle fait les tâches ménagères, elle court tout le temps, c’est une vraie machine… et puis moi je suis là, prêt à jouer devant des milliers de personnes.
Lionel : Mais pour le barbecue, rassure-moi tu es toujours le chef (rire) ?
John Garcia : La première chose que je vais faire quand je vais rentrer à la maison, c’est d’allumer le bbq et tu as entièrement raison (rire). Juste à côté de la piscine. Il faut prendre du bon temps dans la vie. L’autre jour, j’ai emmené mon fils au jardin d’enfant, c’était génial. Redescendre doucement, prendre plaisir de l’instant présent. Ça fait 27 ans que je fais de la musique, une explosion musicale et là se retrouver ici, parler à nouveau avec toi c’est quelque chose que j’apprécie vraiment. Je profite de ces instants. Certains me disent que je ferai mieux de me rafraîchir dans ma piscine.
D’ailleurs cela me fait penser à quelque chose, il y a 45 minutes j’étais en train de diner autour d’une grande table et je voulais être tranquille. Ensuite deux vieilles américaines sont venues s’assoir et m’ont demandé si elles pouvaient s’assoir à côté et je lui ai répondu qu’il n’y avait pas de problème. Elles étaient assez âgées. Ensuite je me suis demandé si ce n’étaient pas les épouses des mecs d’Aerosmith…et soudain Joe Perry est arrivé de l’autre côté alors que je voulais être pénard dans mon coin… la semaine dernière je dinais avec les techniciens de l’hôpital et là je suis à côté du guitariste d’Aerosmith… C’est pour cela qu’il est toujours important de prendre son temps, je suis un mec chanceux.
Lionel : Tu vis toujours en Californie ?
John Garcia : Oui toujours dans le désert à côté de Palm Springs…toujours content d’échanger des trucs avec toi, parler de ma famille et pas toujours être obligé de parler musique…
Photos : © 2017 Lisa Brault & Lionel / Born 666
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