Vendredi - 12h15 - Temple
Rien que dans son nom, True Black Dawn assume son appartenance au black metal, genre qu’il pratique avec tant d’attachement. Et au moment où le combo investit la scène de la Temple pour une petite demi-heure devant un public majoritairement composé de curieux, tout dans son attitude (et son corpse paint) transpire l’appartenance à ce style musical et en rappelle par ailleurs la branche norvégienne des années 90.
Avec un leader en tenue sacerdotale, ankh renversée sur la poitrine, les Finlandais envoient sans discontinuer un black metal rageur et de facture fort classique, à grand coup d’accélérations et de blasts. Et comme pour s’inscrire totalement dans la démarche jusqu’au-boutiste, le groupe ne communique à aucun moment avec le public. Certes, cela fait partie de l’imagerie du groupe et du black metal en général, mais cela a pour effet de faire ressentir une prestation froide et dénuée de toute envie.
Si les musiciens sont techniquement très bons et montrent indéniablement une parfaite maîtrise de leurs instruments respectifs, on regrette un manque de variation flagrant dans les compositions, toutes issues de leur unique opus Come the Colorless Dawn, qui ont tendance à rapidement se ressembler. Et comme pour couronner le tout, les conditions sonores sont loin d’être optimales, dominées par la double grosse caisse de la batterie et les fréquences de la basse. Les spectateurs ont par ailleurs du mal à distinguer le chant âpre de Wrath dans cette déferlante de riffs, et certains festivaliers quittent précocement la tente.
Si True Black Dawn cherche à atteindre l’essence même du black metal et s’adresse principalement aux puristes du genre, on note une trop grande redondance dans l’art pratiqué par les finlandais. La comparaison avec le set de Deathcode Society, qui a foulé les planches de la Temple quelques instants auparavant, est largement à l’avantage de ces derniers, puisque True Black Dawn ne parvient pas à faire transpirer sa propre personnalité au sein de ses compositions, dont l’originalité fait finalement cruellement défaut.
Photographies : © Thomas Orlanth 2017
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