Dimanche – 23h30 – Mainstage 1
La présence de Linkin Park au Hellfest avait déjà fait couler beaucoup d’encre à son annonce mais ce n’est rien par rapport aux commentaires que nous avons pu lire sur la toile à la suite de la sortie de One More Light. Alors que les dernières sorties du groupe étaient à des années lumières des premiers opus, ce nouvel album a tellement fait débat qu'on se demande bien s’il n’a pas été écrit et enregistré par Mike Shinoda et Chester Bennington uniquement. Revenons ensemble sur ce concert controversé.
A la suite de la prestation de Linkin Park et après le retour à la vie civilisée, nous avons pu voir sur internet qu’une partie du public avait hué le groupe, que des objets avaient été lancés vers Chester Bennington quand celui-ci occupait l’avancée de scène, etc. Autant vous dire tout de suite que nous n’avons rien vu ou vécu de cela à notre positionnement, de même que nous ne qualifierons pas cette prestation de catastrophique comme beaucoup ont pu le dire/écrire. Car hormis les titres tout aussi catastrophiques les uns les autres de One More Light, c’est toujours un immense plaisir de se prendre les vieilleries dans les cages à miel. Oui, Linkin Park n’avait peut-être pas sa place sur l’affiche du Hellfest au vu de sa musique assez éloignée du reste de l’affiche (encore que si l'on regarde certains ovnis sur la Valley, la différence est toute relative) mais non, Linkin Park n’avait en aucun cas l’obligation de changer sa setlist juste pour faire plaisir aux quelques puristes qui subsistent. La nouvelle ligne de conduite musicale du groupe est assumée jusqu’au bout avec One More Light et il est donc normal que celui-ci soit au cœur de la tournée qui suit sa sortie.
Et au final, quand on décortique de plus près la setlist, One More Light est autant représenté que Hybrid Theory et Meteora. Quatre titres de chacun de ces trois opus et un groupe qui pioche dans toute sa discographie sans exception, aucune.
Ouvrant son concert sur ‘’Talking To Myself’’, Linkin Park jette un petit froid sur le Hellfest. Le public est très calme et il le restera d’ailleurs durant la majeure partie de la prestation sauf pour les incontournables qui émailleront la dernière partie du concert. On bénéficie d’un très bon son permettant à nouveau de juger de la faiblesse des compositions du dernier album et surtout de l’absence totale de guitares et de basse. On verra à de nombreuses reprises les musiciens se promener sur scène parce que la guitare n’est pas incluse dans la composition, assez bizarre surtout sur l’entièreté d’une chanson.
Lors du passage à Bercy en 2015, on avait déjà pu apprécier les titres des derniers opus qui prenaient une autre dimension sur scène en étant beaucoup plus puissant que la version studio. Cela va se confirmer ce soir avec "Wastelands" notamment ainsi que "The Catalyst" même si ce dernier morceau sera amputé de son troisième couplet et de son breakdown.
Dès le retour des titres plus anciens, le public s'agite et scande les paroles à tue-tête. "One Step Closer" fera son petit effet dans notre périmètre et on peut voir que Chester Bennington a encore de beaux restes vocalement même si bien sûr, ce n'est plus la même puissance qu'au début des années 2000. Même la version piano de "Crawling" fait son petit effet et offre une nouvelle vision à un titre joué des centaines et des centaines de fois en concert. Peut-on vraiment reprocher au groupe de changer un titre si la lassitude de jouer encore et encore la même chose est présente ?
Même si la fosse se vide au fur et à mesure des titres, il y a encore beaucoup de monde devant la Mainstage 1 en ce soir là. Les souvenirs des années collèges sont vivaces et c'est une bonne manière pour ceux n'ayant jamais vu le groupe de revivre ces années là l'espace d'un concert. D'autant plus que la fin du set sera une avalanche de vieilleries entre "In The End", "Faint", "Numb" en version Linkin Park + Jay-Z et enfin "Papercut" qui ne sera entrecoupé que du single tiré de One More Light, "Heavy". Quel bonheur de retrouver ces titres si iconiques.
Ce concert de Linkin Park aura en tout cas fait énormément parler que ce soit avant le festival, pendant la prestation et après sur les réseaux sociaux. Identique à celle proposée une semaine auparavant au Download Festival, elle n'aura pas été aussi catastrophique que tout ce qui a pu être dit. Linkin Park a changé de voie en laissant presque totalement de côté les guitares pour une musique beaucoup plus accessible et calibrée FM. Ce choix est dommage pour ceux qui suivent de très près la formation mais avec seulement quatre titres de One More Light sur vingt-et-un morceaux de la setlist, on ne peut pas non plus dire que le combo ait renié son passé et son public.
Setlist:
Talking To Myself
Burn It Down
The Catalyst (sans le troisième couplet et le breakdown)
Wastelands
One Step Closer
Castle Of Glass
Good Goodbye
Lost In The Echo
New Divide
Invisible (outro ‘’Remember The Name’’)
Breaking The Habbit
Crawling (version piano)
Leave Out All The Rest
From The Inside
What I’ve Done
In The End
Faint
Numb
Heavy
Papercut
Bleed It Out
Photographies : © Nidhal Marzouk 2017
Toute reproduction interdite sans l'autorisation du photographe
