Samedi - 12h15 - Warzone
Le soleil est au plus haut, la chaleur est étouffante sur la Warzone, mais rien ne décourage les valeureux mais pas assez nombreux thrashers qui attendent Insanity Alert de pied ferme. Pour ceux qui ne connaissent pas encore le combo, il s’agit d’un groupe autrichien empruntant ses sonorités à Municipal Waste, en y ajoutant la folie barrée d’Ultra Vomit… Une mise en bouche parfaite avant le set des Français peu avant treize heures sur les Mainstage. Run to the pit !
Il est peu de groupes qui peuvent prétendre dérouler un set complet au Hellfest, a fortiori en milieu de journée. Mais Insanity Alert, avec ses titres ultra courts et percutants, est un habitué des temps de jeu condensés. Qui plus est, l’énergie dégagée est telle qu’après moins de quarante minutes, le public est toujours heureux de pouvoir se reposer un peu. En trente minutes, c’est donc quasiment une vingtaine de titres que le combo envoie à la face des lève-tôts qui ont fait le bon choix pour se remettre de leur Jäger-petit dèj’ !
En bon maître de cérémonie, le chanteur Heavy Kevy envoie la sauce dès les premières secondes, et se montre aussi déjanté qu’à l’accoutumée. Il revêt tour à tour masque de martien, pinces de crabe ou encore joint géant, dans un flux ininterrompu de débilité qui fait du bien au cerveau. Derrière lui, rien à dire : sous des airs de déconneurs puérils et immatures, les membres du groupe sont d’excellents musiciens, et font montre d’une technique et d’une maîtrise sans faille.
Les classiques d’Insanity Alert s’enchainent à la vitesse de l’éclair : on peut hurler comme un fou sur « Why Is David Guetta Still Alive? », ou encore aller jouer des coudes - et des épaules - dans le circle pit qui agite la fosse du début à la fin du concert. Rapidement, un épais nuage de poussière s’élève, sans pour autant calmer les ardeurs des moshers. Une bataille de parasols éclate au milieu du nuage, pendant qu’un thrasher assène des coups de crocodile gonflable à tous ceux qu’il croise dans le circle pit : du n’importe quoi, bienvenue chez Insanity Alert ! Et ce joyeux bordel n’aura de cesse jusqu’à l’habituelle reprise de cloture, modifiant le « Run To The Hills » de Maiden en « Run To The Pit ».
On avait adoré l’ouverture des Autrichiens pour Municipal Waste au Divan du Monde à Paris, on a également apprécié ce réveil efficace : quand diable un tourneur prendra le pari de faire venir ces fous furieux en tête d’affiche dans une petite salle ? On en redemande !