En Suisse également, les trolls savent mordre et danser !
La Scandinavie est réputée pour ses trolls, petits êtres féériques, plutôt féroces et dangereux pour le voyageur isolé. Fort de ce riche folklore, ces créatures apparaissent donc presque systématiquement dans les œuvres nombreuses de la multitude de groupes aux influences black, païennes et folkloriques. Lorsqu’en plus, le nom d’un groupe inclus le terme « Troll », on peut quasiment parier sur un folk metal festif et quelque peu bordélique. Les Trollfest et Finntroll en sont les exemples parfaits, et nous ne citons ici que les plus connus. Musicalement, on peut également parier que tôt ou tard, l’influence humppa transparait, avec sa rythmique saccadée et joyeuse caractéristique de ce style de musique traditionnelle scandinave.
Trollort est donc passé inaperçu, en ce qui nous concerne, malgré l'attention toute particulière que nous portons à ce genre musical, car il faut bien avouer que de tenter de suivre l’actualité de toutes les sorties des très nombreux groupes de cette obédience demande déjà en soi un dévouement proche du fanatisme. La remarque est d’autant plus valable quand le groupe est suisse, un autre joli pays où le folk metal prospère. Eluveitie, ça vous rappelle quelque chose ? Même si on est clairement dans un autre style ici.
Il est très rare que nous chroniquions des albums si longtemps après leur sortie, mais disons que cela sera une forme de mea culpa de notre part, qui avons failli passer à côté de cette formation à l’avenir certainement étincelant ! Et puis, ce n'est pas au final pas très grave, car les trolls n'ont probablement pas la même notion du temps que les simples mortels.
En effet, si Trollort ne cache en rien ses influences majeures, à savoir leur presque éponyme Finntroll, il est évident que les compositions sont d’un très bon niveau. Et surtout, si on ressent clairement l’âme des Finlandais à travers leur musique, elle n’est en rien un vague recopiage, mais possède sa propre énergie. Et de l’énergie, les Suisses semblent clairement en avoir à revendre. Les morceaux, à l’image des excellents « The Last Hunt » ou encore « Blood Path », donnent envie de se secouer joyeusement dans tous les sens. Le combo sait toutefois également s’orienter vers des mélodies plus épiques, plus pagan et majestueuses, avec « Eternal Nights ». Cela prouve sans doute que le potentiel créatif est encore important et annonce de bonnes surprises à l’avenir.
Le chant de Norcrow est très convaincant et donne une puissance gutturale à l’ensemble, ce qui n’est pas un luxe lorsqu’on veut repousser plus loin les limites d’un style… Après Blood Fest Starts, leur premier opus datant de 2013, l’album Curse est clairement à classer parmi les œuvres prometteuses d’un genre musical qui a parfois du mal à se renouveler sans en casser les codes, riche en musiques festives et de chansons à boire ! En conclusion, ne faites pas comme nous avons failli le faire, à savoir passer à côté de cet excellent album au final très varié qu’est Curse !
Nous ne résistons pas à la tentation de vous mettre le sympathique clip de « The Last Hunt », même s’il risque de donner une images trop caricaturale de la musique du groupe, qui est bien plus riche que ce morceau « typique » !
Curse, sortie le 5 novembre 2016 chez Chamosoud Records.
Playlist:
01. Intro
02. Curse of Dawn
03. The Last Hunt
04. Blood Path
05. Troll Gringo
06. Eternal Nights
07. Octopus Rider
08. Shrääl öd Trollv
09. More Flesh for Fest
10. Outro
Thomas Orlanth