Entretien avec Tony Dolan, leader de Venom INC.

Interview Tony Dolan – VENOM INC.

[Scroll down for the English version of the interview.]

Nous avons eu la chance de parler avec Tony Dolan, leader de Venom Inc. Parfois, lorsque l’on fait une interview, on a la chance de pouvoir rencontrer des gens incroyablement gentils et intéressants. Tony Dolan est l’une de ces personnes. Que l’on aime les premiers pas de Dolan avec Venom et ses autres projets ou non, on ne peut que dire qu’il n’a rien à prouver. D’autres musiciens avec une carrière aussi longue est riche en événements vous toiseraient, mais Tony Dolan n’a jamais oublié d’où il venait. Cette interview et le nouvel album de Venom Inc., Avé, comme il le dit lui-même, est un moyen de remercier les fans et tous les gens qui ont rendu ce projet possible. Voici ce que Tony Dolan a à nous dire de ce nouvel album.

Vous jouiez déjà avec Mantas dans M:pire of Evil et vous avez commencé une tournée avec Abaddon en 2015 sous le nom de Venom Inc. pour jouer quelques anciens succès de Venom. Ma première question est : pourquoi avoir choisi le nom Venom Inc. et pas tout simplement Venom vu que vous avez joué dans le groupe jusqu’en 1992 ?

Tony : En fait, tout ça a été un accident. A la base, nous n’avions aucune intention de redevenir un groupe. On nous a invité à jouer au Keep it True Festival en Allemagne. On nous a suggéré de venir en tant que M:pire of Evil, et aussi de jouer quelques vieilles chansons de Venom si nous pouvions faire en sorte qu’Abaddon vienne jouer avec nous. Nous avons accepté. Et depuis ce moment, tout s’est enchaîné. Notre intention de base était de venir, faire ce concert, puis rentrer finir l’album de M:pire of Evil et continuer de tourner ensemble Mantas et moi. Mais c’est devenu de la pure folie. Les gens voulaient que l’on joue d’autres dates comme si nous étions un groupe légitime. Donc, nous avons accepté de faire une année de concert en pensant que ce serait tout ; que l’on irait seulement jouer quelques-unes des chansons de Venom, s’amuser avec les fans car nous n’avions ni disque, ni label et aucune pression. Cela n’avait rien à voir avec l’argent. C’était juste jouer de la musique à nos fans et passer de bons moments.

Mais dès que nous avons accepté cela, les gens ont commencé à demander : « Quel est le nom de votre groupe ? », donc Mantas et moi avons mis en commun quelques idées et Mantas a suggéré Iron & Steel car cela venait d’un single appelé Die Hard que Venom avait sorti et les agents et les tourneurs ont dit : « Non, non, non, non ! Vous devez vous appeler Venom en un sens. » Comme Cronos tournait toujours avec son groupe sous le nom de Venom, je ne voulais pas être comme un frère jumeau de ce groupe, je voulais trouver une sorte de séparation entre les deux groupes. Donc, nous avons décidé d’utiliser Iron & Steel, et on nous a dit de garder Venom avec ça. Abaddon avait designé le logo originel et a dit qu’il voulait utiliser ce logo si nous devions utilisé Venom. Je me suis dit : « Okay, eh bien … ça va être compliqué ! ». J’ai pris le temps de m’asseoir et d’y réfléchir : « Bon, Mantas et moi avons M:pire of Evil, Abaddon a son projet solo, Mantas vient juste de commencer un nouveau projet appelé Drill et parfois, je joue avec Atomkraft et fais des concerts par-ci, par-là. Alors pourquoi pas incorporer tout ce que nous faisons?!» Voilà d’où vient l’idée. Notre groupe allait devenir Venom Incorporate.

Venom a fait partie de tout ce que nous avons pu faire. Comme ça, nous avons pu utiliser le logo de Mantas et nous nommer Venom Incorporate Iron & Steel. C’est ce que nous avons fait, et on nous a imprimé le merchandizing  sans Iron & Steel, puis très vite on a retiré Iron & Steel, on n’a plus dit Iron & Steel du tout. Puis Incorporate a été abrégé en Inc. Nous avons changé l’artwork. Ensuite le Inc. est devenu de plus en plus petit! Nous n’avions pas du tout planifié ça. C’est juste que tout le processus a été mené par les fans, tout comme ce nouvel album. Ce sont les fans qui nous ont demandé de jouer. Les promoteurs, les agents, les fans, ils voulaient tous que l’on fasse ces concerts et nous avons dit oui. Voilà ce qui s’est passé. Nous n’avions aucun plan. Nous ne pensions même pas faire un album. Nous ne pensions pas que l’on serait toujours là à jouer si vieux, et nous ne réalisions pas à quel point ce serait amusant. Mais tout a été bien mené.

C’est aussi pour ça que nous avons intitulé notre album Avé. Nous voulions qu’il ne soit pas seulement un album pour les fans, mais aussi pour chaque technicien, chaque chauffeur, chaque promoteur, tous les techniciens qui ont bossé avec nous sur les festivals et autres concerts, pour toutes les personnes qui ont fait partie de notre aventure, qui nous ont accueillis et été chaleureux dans tous les pays, ceux qui nous ont fait aller de l’avant et qui voulait que l’on en fasse plus. C’est un salut, un remerciement pour chaque fan. Cet album plus que n’importe quelle autre chose que nous avons pu faire est pour VOUS ! Il est pour les fans. C’est notre cadeau pour vous dire merci pour tout.
 

Donc le message dernière cet album est un remerciement, mais quel est le message de cet album au niveau des paroles ?

Tony: On peut voir cet album sous deux angles différents. Le premier est la musique, l’intensité des concerts. C’est sur tout ce que nous aimons quand nous sommes sur scène et sur les fans. Des morceaux comme ‘’Forged in Hell’’ et ‘’Metal We Bleed’’ sont sur ce que l’on ressent par rapport à notre musique et sur le fait que les fans font partie de nous. Vous êtes nos lumières, l’air que l’on respire. Ce sont des chansons sur nous et nos fans appréciant la musique. Et la chanson ‘’Black N Roll’’ sur l’album et un hommage à toute la musique que l’on aime comme Mötorhead, Judas Priest, ACDC, Jimmy Hendrix et Metallica. On s’est beaucoup amusés à l’écrire. Cette chanson célèbre la musique qui nous a inspirés et est plutôt sympa à écouter.

Le second thème de cet album est notre nature profonde en tant qu’être humain. Nous sommes des animaux particuliers sur ce petit morceaux de terre dans ce vaste univers. D’un côté, nous sommes capables de choses extraordinaires comme la poésie, la littérature, l’art, protéger les espèces en voie de disparition, sauver des enfants, transplanter les cœurs d’une personne à une autre, rechercher des remèdes contre le cancer, aider les gens à ne pas mourir de faim et sauver des réfugiés ; et d’un autre côté nous pouvons détruire notre planète, détruire des endroits, couper les têtes d’autres gens, immoler des personnes et détruire une ville en un instant. Je pense à Nagasaki, Hiroshima, Dresden….

Ce qui me fascine ce que quand on est tiraillé entre le bien et le mal, c'est nous qui sommes derrière tout ça. Nous sommes l’Histoire. Nous ne sommes pas des philosophes, mais cet album est un moyen philosophique de se pencher sur la nature humaine. C’est un peu : « Comment pouvons-nous faire ce que nous faisons ? » Se protéger fait partie de nos instincts primaires. Lorsque quelqu’un tue votre voisinage, que vous perdez votre famille, vos amis, vos frères et sœurs, votre mère, toutes vos relations…. Bien sûr que vous voulez vous venger. C’est un instinct primaire de se protéger et de protéger ceux que l’on aime. Mais cela mène à des guerres dont nous ne semblons pas pouvoir détacher le sol de tout le sang que nous avons fait couler.

La question est « Que va-t-il se passer dans des millénaires lorsque des gens atterriront sur cette planète et voudront explorer la Terre à la recherche de belles architectures en se demandant  Waouh ! Je me demande qui a construit ça ? Je veux savoir de quoi ils avaient l’air. » Ils voudront peut-être prendre des échantillons de sol et peut-être qu’il sera aussi rouge que sur Mars car il sera gorgé de tout le sang que nous avons fait couler. C’est le danger de ce que nous laisserons derrière nous. C’est le côté sombre de l’humain, tout comme son côté lumineux. Cet album ne prêche rien, et n’est pas là pour donner un goût amer dans la bouche de tout le monde en montrant à quel point la fin est sans espoir. Il est plutôt là pour que les gens se demandent : « Comment allons-nous faire pour mettre fin à tout ça ? », « Comment allons-nous nous rendre compte que nous sommes peut-être tous divisés par une culture, une langue, de la nourriture, de la musique ou une Histoire, mais nous faisons tous partie d’une seule et même chose. Nous vivons tous sur le même tout petit bout de caillou. » Je pense qu’il y a toujours de l’espoir et que les prochaines générations ont le droit d’avoir toutes les richesses de nos différences et célébrer les bonnes choses que nous pouvons faire. Car nous faisons bien plus de bonnes choses que de mauvaises choses. C’est juste que lorsqu’elles sont mauvaises, elles le sont vraiment beaucoup.

Oui, et les gens ont tendance à bien plus se focaliser sur les mauvaises choses que sur les bonnes choses.

Tony: Exactement! Je ne dis pas que tout notre album vous dit: “Oh comme il fait bon d’être dans le jardin. Tout est beau, il y a du soleil dehors. Nous devrions tous faire un pique-nique !" Mais il y a un peu d’humour dans cet album. Il y a également un côté sombre qui dit : «Regardez toute cette merde». Du point de vue du prêcheur, de celui qui a fait couler le sang, de la guerre… Il y a quelques chansons comme ‘’I Kneel to No God’’ qui sonne anti-religieuse, mais je pense qu’elles le sont vraiment. Cette chanson nous dit d’être responsable.

Laisser dire qui que ce soit qu’il ou elle ne croit pas en Dieu et qu’il ou elle ne croit pas en Satan, car il ou elle ne rejettera pas la faute sur quelqu’un d’autre pour ses propres actions. Cette personne dit : « Je suis responsable de tout le bien que je fais, comme je suis responsable de tout le mal que je fais. Je sais prendre mes responsabilités. » Et je crois que c’est ce qu’une chanson comme ‘’I Kneel to No God’’ nous dit. Elle nous enjoint à dire : « Je ne me mets pas à genoux devant quelque chose que je ne peux pas voir, juste par ce que j’ai foi en le fait qu’elle existe. Je sais que j’existe et je sais que je peux être une bonne personne, être indulgeant, être empathique, être à l’écoute. Et je peux aussi être diabolique, une très mauvaise personne. » Et tous ces choix que nous faisons… Ce que je veux dire, c’est que bien entendu nous sommes influencés par ce qui se passe autour de nous, mais nous avons le choix d’être bon ou mauvais. Et un individu ne représente pas tous les autres. Je pense que nous traversons des temps incroyables. Nous sommes sur une planète extraordinaires et nous sommes en train de régresser jusqu’à une forme très primitive que nous avons passé des milliers d’années à fuir. Je pense qu’il faudrait que l’on s’arrête un instant.

La musique n’a rien de politique, et je pense que nous ne sommes pas là pour prêcher la bonne parole, mais de mon point de vue, j’espère qu’il y a assez d’espoir pour que les gens se rendent compte que nous avons des enfants et qu’ils vont hériter de cette planète. Elle devrait être leur monde, ils devraient passer d’aussi bons moments que nous. Et ils ne devraient pas avoir à réparer nos erreurs. Mais je suis toujours plein d’espoir.
 

C’est comme si nous retournions dans le passé et que nous nous concentrions plus sur les religions que sur les faits. Les gens préfèrent se cacher derrière quelque chose qui est plus grand qu’eux au lieu de prendre leurs responsabilités. C’est facile pour les politiciens ou les gouvernements en général de se cacher derrière tout ça. Les religions ne sont qu’un moyen pour faire passer autre chose, et les gens semblent être aveuglés.

Tony: Exactement! Et c’est devenu systématique. Goebbels, qui était le ministre de la propagande du Troisième Reich disait que : « Pour convaincre les gens de vous suivre, la première chose à faire était de créer un problème dont vous étiez la seule solution. Et même s’ils ne vous faisaient pas confiance à la base, ils viendraient vers vous pour la solution. » Mais pour ça il faut créer un problème que seul vous pouvez résoudre, et après ça les gens vous suivront pour le résoudre. Et si vous réglez ce problème, ils vous acclameront comme un héros et suivront tout ce que vous direz. Une fois, que vous êtes arrivés à ce point, vous les tenez et vous pouvez en faire ce que vous voulez. On peut voir que c’est ce qui se passe en ce moment sur la planète dans bien des endroits. Je ne donnerai pas de pays ou de personnes en particulier, mais nous savons tous que c’est ce qui est en train de se passer et c’est ce qui me préoccupe. On utilise les religions pour manipuler les gens. Ils utilisent la religion comme un outil pour monter les gens les uns contre les autres. Ils utilisent les embargos et les accords commerciaux et au bout du compte, ce sont les élus qui ont leurs propres agendas à suivre qui tirent les ficelles. Ils ne représentent absolument pas les gens des différents pays.

Et je ne suis pas sûre qu’ils se sentent concernés par les gens qu’ils gouvernent.

Tony: Absolument! Ce n’est pas important. Ils veulent que vous votiez pour eux et disent tout ce que vous voulez entendre, et une fois que vous avez voté pour eux, ils n’en ont plus rien à foutre. Ils font comme bon leur semble. Ils font toutes les choses qu’ils avaient déjà prévues de faire de toute façon. Ils avaient juste besoin que vous votiez pour eux, et une fois que vous avez fait ça, ils n’ont plus besoin de vous. Mais je pense que toute évolution a sa révolution. Par exemple, dans la musique, il y a eu Elvis dans les années 50, tous les anticonformistes des années 60, les Sex Pistols dans les années 70, Venom et a aussi eu sa part de révolution au début des années 80 car au lieu d’aller contre le gouvernement ou la monarchie comme l’ont fait les Pistols, ils sont allés sur un autre chemin. Ils sont allés directement contre la religion. Ils ont retourné le crucifix, craché sur la Vierge, et dit les choses les plus blasphématoires. Mais on peut voir ça comme leur envie de mettre un coup de pied dans l’idée que nous descendons d’une ère Catholique Romane.

Le catholicisme a été quelque chose de grand, et sous le catholicisme vous deviez vous sentir coupable pour tout. Vous étiez constamment en train de demander pardon et alliez à confesse dans tous les cas, comme si c’était la seule manière d’absoudre vos pêchers avant de mourir. Et je me suis dit : « Allez vous faire foutre ! Vous voulez que je fasse pénitence jusqu’à mes 70 ans, jusqu’à ce que je meure ?! Mais je n’ai rien fait ! » Je suis né sur cette terre, et si je fais quelque chose de mal, j’en prends la responsabilité. Je ne ferai pas pénitence parce qu’on m’a dit que je devais le faire. Je ne suis coupable de rien. Je pense que de nos jours, musicalement parlant, vous ne pouvez pas choquer les gens avec un album comme Welcome to Hell. Vous ne pouvez plus choquer les gens avec des paroles parce qu’après avoir allumé internet, en une minute, sur Facebook également, vous pouvez voir des actes horribles que des humains font subir à des animaux ou à d’autres gens. Ce sont des choses que l’on peut aussi voir aux infos.

Absolument ! Vous ne pouvez pas voir une photo de tétons, même si elle n’a rien de sexuelle, mais vous pouvez voir des gens torturer des animaux, ou des images des attentats avec du sang partout.

Tony : Oui, apparemment, c’est tout à fait acceptable ! Mais que faisons-nous? Comment cela est possible ? Vous savez, j’ai tourné la vidéo de ‘’Dein Fleisch’’ à Rome et je l’ai faite comme si c’était une étude sociologique de quatre minutes. J’ai demandé à ce qu’il n’y ait aucun plan sur des tétons, des sexes féminins ou masculins, mais il y a seulement un plan d’une femme de dos ou l’on peut voir son derrière. J’ai dû demander des autorisations spéciales à Facebook et Youtube pour pouvoir la partager, et je me suis demandé : « Mais pourquoi, putain ? »… et il y a deux jours, je me suis connecté à Facebook et j’ai vu la vidéo d’un homme en train de poignarder un autre homme 72 fois à mort parce que celui-ci avait violé la fille de deux ans de l’autre homme. Je me suis retrouvé à regarder ce jeune homme mourir en direct et je me suis dit : « Donc, on ne peut pas voir l’arrière d’une femme, mais je peux regarder ça ! » Il y a un sacré déséquilibre ici.

C’est aussi de ça que j’essaye de parler dans cet album. Qu’est-ce qu’on est en train de faire ? Vous savez, on ne peut pas prêcher la bonne parole aux gens, ni les choquer, mais vous pouvez essayer de leur montrer ce que vous voyez. Leur dire : « Au lieu de blâmer un culte, prenez vos responsabilités ! Au lieu de laisser les gouvernements blâmer quelque chose qui n’existe pas pour nous distraire du fait que ce sont eux la sources de nos maux, prenez vos responsabilités ! » C’est troublant et inquiétant. Mais peut-être que nous avons besoin d’une nouvelle révolution. On devrait reprendre la Bastille. Ramener la guillotine pour les politiciens.

Pour les terroriser?

Tony : Exactement ! Terrorisons-les en retour ces bâtards !

Après avoir parlé du message que vous voulez faire passer avec cet album, parlons du processus de création. Quelle a été votre partie préférée dans la création de cet album ? Le composer, l’enregistrer, ou êtes-vous pressé d’aller en tournée pour jouer les nouveaux morceaux sur scène ?

Tony : Je pense que c’est ça. Nous n’avions pas du tout prévu de faire un album, mais quand Jon Zazula est arrivé… Vous savez, c’est lui qui a amené Venom inc. aux USA au tout début. Il est le propriétaire du magasin Rock’n’Roll Heaven Record, le label Megaforce Records lui appartient aussi, c’est lui qui a lancé Metallica, donc il est plutôt légendaire et je l’ai toujours vu comme mon gourou. Il est arrivé au moment où nous faisions tellement de choses que nous avons eu besoin d’aide. Donc, je lui ai demandé de l’aide mais il a d’abord dit non et puis finalement il a dit : «Okay, j’en suis !». C’est lui qui a dit que nous avions besoin d’un album, mais nous n’avions jamais pensé que nous en ferions un. Il nous a dit : « Si! Vous allez faire un album ! Donnez-moi des démos. »

Alors, Mantas et moi on s’est retrouvé pour faire des trucs ensemble, on lui a renvoyé et il nous a dit : « Okay, est-ce que vous êtes intéressés par certains labels ? » et j’ai dit : « Bien sûr ! », j’en avais quelques uns en tête, mais Nuclear Blast restait mon premier choix. Ensuite, il leur a envoyé les enregistrements et les retours ont été plutôt bons donc on a fait l’album. On avait quelque que chose comme un mois pour le réaliser. J’ai fait tout le artwork et Mantas n’a pas arrêté de créer des riffs. Il a tendance à écrire beaucoup! On a rassemblé toute la musique qu’on aimait tous les deux. On a tout envoyé à Abaddon. Il est directement allé dans son studio pour enregistrer les parties de batterie. Il a ensuite tout envoyé à Mantas et je me suis envolé pour le Portugal, où vit ce dernier.  On a créé les lignes de basse et fini les paroles. On a enregistré les voix. Mantas a tout mixé et masterisé et il a tout envoyé avec les artworks à Nuclear Blast, et le tour était joué !

Le retour a été époustouflant et on a été plutôt surpris de voir à quel point ils avaient aimé notre album. Il y a quelques semaines, Danzig nous a invité à jouer avec eux à un festival appelé Blackest of the Black à Silverado en Californie. Nous avons été honorés d’être là avec Ministry, Danzig, Suicidal Tendencies, Devildriver… là-bas on a joué ‘’Avé Satanas’’ sur scène… C’est toujours prendre un risque de jouer de nouvelles chansons car les gens ne les connaissent pas. Ils les entendent pour la première fois... en particulier sans album... car les gens n’ont pas encore la référence. Mais ça s’est superbement bien passé. C’était fantastique de pouvoir jouer cette chanson en live ! De là est né une nouvelle excitation, je crois. Je suis allé écouter ce que les gens pensaient du nouvel album. Ce qu’ils ont aimé, et ce qu’ils n’ont pas aimé, les sentiments qui sont remontés, car j’espère que cet album a éveillé des sentiments. Et je veux jouer ces morceaux en live parce que je sais que nous sommes un groupe taillé pour la scène et que quand on sort les chansons du studio pour les jouer en concert elles se gorgent d’une énergie totalement différente. Elles prennent encore plus vie et je crois que c’est ce qui me grise le plus. Nous allons commencer une tournée mondiale en septembre. Nous commencerons par Philadelphie, en Amérique du Nord, puis nous irons en Europe pour quelques concerts ; ensuite l’Amérique du Sud. On terminera pour Noël. Ensuite, après Noël, nous retournerons en Europe puis en Asie : la Chine, Singapour. Nous terminerons la tournée en Australie et en Nouvelle Zélande. Je veux seulement aller partout et jouer notre musique aux fans. Et peut-être qu’après avoir fini tout ça, nous ferons un autre album ! Qui sait !?

En parlant des nouvelles chansons en tournée… J’ai une question stupide à vous poser…

Tony : Bien ! bien !

Je voulais savoir si vous n’en aviez pas marre de jouer ‘’Black Metal” et "Countess Bathory” à tous les concerts, juste pour faire plaisir aux vieux fans?

Tony :  Je me rappellerai toujours de Lemmy disant : « Eh merde ! On a tellement d’autres bons morceaux que ‘’Ace of Spade’’. Ce n’est pas le seul album qu’on ait fait ! » Il disait ça car les gens lui demandaient toujours de jouer ‘’Ace of Spade’’. Mais quand vous avez quelques chansons légendaires que les gens veulent entendre, il est difficile de ne pas les jouer. La magie du catalogue de Venom est que nous avons plein de chansons que les gens veulent entendre. Ils disent : « Je veux vraiment entendre ce morceau, et celui-là ! » Mais à chaque fois que l’on ajoute un morceau, il faut en enlever un autre. Mais les gens ne veulent pas qu’on enlève des chansons. Ils veulent que vous ajoutiez des chansons sans en enlever ! Mais si l’on continue comme ça, les concerts dureront deux putains de jours ! C’est aussi le genre de trucs qu’on peut trouver répétitif. Et oui, ça peut devenir ennuyeux de jouer les mêmes morceaux encore et encore. Mais aucun de nous ne voit les choses ainsi. Car, on ne joue pas deux fois le même show. On peut avoir les mêmes chansons dans différents sets, mais le public, la salle, l’endroit, le pays, ou la partie du pays, l’accent, la langue changent et même le temps et la nourriture changent… Et comme tout ça change, vous jouez ces chansons à des personnes différentes, avec une énergie différente. Donc, à chaque fois que nous jouons ces chansons c’est comme si on les jouait pour la première fois à ces gens. Du coup, ce n’est jamais barbant. Et c’est même plutôt drôle de savoir que les gens vont aimer entendre ces chansons.

Il y a quelques mois, nous avons joué au SWR Barroselas au Portugal et ce qui a été génial c’était de voir que c’était bondé. Nous avons joué notre set, mais je savais, parce que j’avais parlé à des gens avant de monter sur scène, que beaucoup d’entre-eux avaient très envie d’entendre ‘’Black Metal’’. Ils en auraient presque pleuré. On a donc regardé le public, on a vu tout le monde péter un plomb, pogoter, s’amuser avec de grands sourires aux lèvres, tout en sachant que dans quelques minutes on allait arriver à la chanson qu’ils attendaient désespérément. C’est vraiment grisant. Et quand vous annoncez la dite chanson et commencez à jouer et que le public devient dingue c’est « waouh »… La musique est un bon moyen de mettre un sourire sur le visage des gens. Vous les voyez chanter avec vous, sortir de la salle en sueur et heureux, c’est vraiment génial ! Du coup, ce n’est jamais ennuyeux de jouer les chansons que les gens veulent entendre. Cela vous rend humble. Mais c’est aussi un moment magique d’être sur scène et de ne plus pouvoir s’entendre chanter le refrain de ‘’Countess Bathory’’. C’est incroyable ! Je chante le plus fort possible et je ne peux pas m’entendre parce qu’il y a toute une foule qui chante. C’est une expérience inoubliable !

Et quand vous jetez un oeil à votre carrière, qui est immense, que pensez-vous de ce que vous avez accompli ?

Tony : A côté de la musique, j’ai aussi fait quelques films, et de la télévision. Un jour, quelqu’un m’a dit : « Vous avez eu une carrière d’acteur, mais vous n’avez pas eu beaucoup de succès. » Et je lui ai dit : « Qui a dit que je n’avais pas eu beaucoup de succès ? Je n’ai jamais eu l’intention d’être Tom Cruise. Je n’ai pas voulu avoir une carrière cinématographique comme d’autres acteurs. » J’ai eu une opportunité. J’ai accepté cette opportunité comme un challenge et j’ai réussi ! Ensuite, j’ai voulu faire un programme télévisé et je l’ai fait. J’ai pensé que ce serait sympa de faire un film et j’en ai fait quelques-uns. Cela me fait penser au jeune garçon que j’étais quand j’avais quinze ans avec plein de vinyls, les admirant tout en souhaitant qu’un jour j’aurais un disque à moi que je verrais dans ma collection. J’avais même une pochette en carton vierge où j’avais mis mon artwork et écrit mon nom et celui de mon groupe et je l’avais placé dans ma collection. Comme ça, quand je cherchais un truc à écouter, je me disais : « Oh, tiens ! C’est mon disque ! » Mon exploit a été de faire ce disque.

Tout le reste après ça a été du bonus. Si j’avais seulement fait ce disque, eh bien, c’était mon but. Si j’avais fait seulement un film, cela a été mon but aussi. Un programme télévisé… Cela a été mon but d’en faire un. Être sur scène dans une pièce de théâtre, ça a été mon but ! Et si j’avais eu la chance de jouer une pièce de Shakespeare avec la Royal Shakespeare Company, cela aurait été mon but et mon ultime aventure. Et je l’ai fait ! Vous savez, quand les gens mesurent le succès ils le mesurent en commodités comme une maison à Malibu, ou le nombre de belles bagnoles que vous avez. Mais je ne conduis pas de belles voitures. Les voitures ne m’intéressent pas ! Je n’ai pas besoin d’un yacht. Je ne sais pas naviguer ! Si je veux aller la plage, je me trouve juste un coin sympa. Je n’ai pas besoin de posséder une île. Vous pouvez être submergés par l’argent et le succès. Mais le réel succès et de se donner des buts à atteindre et de les atteindre peu importe qu’ils soient petits ou grands. Le plus important c’est que vous réussissiez.

J’ai fait tout ce que je voulais faire. Cela ne peut pas être mesuré en termes de finance, cela ne m’intéresse pas. L’argent va et vient. Vous en avez, puis vous n’en avez plus. Je suis plus intéressé par le fait de m’amuser, apprécier la vie, ne pas s’inquiéter, faire en sorte que tout aille bien et que je sois en bonne santé, rencontrer des gens ! Rencontrer des gens, des cultures, étreindre la planète, le monde. En gros, faire partie de cette planète et l’apprécier pour tout ce qu’elle a d’incroyable ! J’ai eu une longue carrière et j’ai fait les choses les plus incroyables, et je suis tellement reconnaissant de pouvoir recommencer maintenant en étant plus vieux et plus sage. Je peux prendre le temps de vraiment apprécier les choses. C’est une super opportunité. Normalement, on a qu’une seule chance, donc en avoir une deuxième est phénoménal et j’en serai toujours reconnaissant. Et tout se déroule à merveille, donc je dois remercier les fans car c’est pour eux que nous faisons tout ça. J’en suis vraiment très reconnaissant.

J’ai une dernière question qui peut être un peu difficile à répondre. Si vous deviez choisir seulement un mot pour définir ce qu’est Venom Inc. pour vous, quel serait-il ?

Tony : Respect.

Pourquoi avoir choisi le mot « respect » ?

Tony : Parce que NOUS, en tant qu’équipe, nous nous respectons les uns les autres. Nous respectons nos capacités. Nous respectons notre amitié. Nous nous soutenons. Nous respectons notre sphère privée. En tant que groupe, nous respectons l’industrie qui nous a donné l’opportunité d’être un groupe. Nous respectons les gens de cette industrie que ce soient les traiteurs, les chauffeurs, les techniciens, les roadies, les promoteurs, les agents, les labels, tous ceux qui nous mènent devant nos fans. Nous respectons tout le monde faisant partie de cette aventure. Ceux qui nous suivent depuis le début, ceux qui suivent notre musique, tout ceux qui nous mènent jusqu’à aujourd’hui. L’honnêteté et le respect sont les deux choses sur lesquelles nous nous sommes fondés. Donc, oui, le premier mot à me venir à l’esprit est « respect ». Le respect que les autres groupes ou nos pairs nous donnent et le respect que nous voulons donner à tout le monde.

C’est un joli mot !

Tony : Je viens de l’inventer ! Je ne pense pas que ce soit un mot anglais !

Pourquoi pensez-vous que ce ne soit pas un mot anglais ?

Tony : L’anglais est une langue merdique. Nous n’avons pas de jolis mots. Je suis sûre que «respect» est un mot français.

On va devoir vérifier l’étymologie. Il y a eu tant de mélanges entre les langues qu’on ne se rappelle pas d’où viennent les mots et leurs significations.

Tony : Oui, absolument ! L’évolution des langues est incroyable ! Il y a tant de mots communs que nous utilisons en anglais, et Shakespeare, qui était un dramaturge, a inventé tant d’expressions et de mots que l’on utilise maintenant dans le langage courant. Je trouve ça extraordinaire. Donc, maintenant, je pense que je vais créer un dictionnaire avec les mots que j’ai inventé et voir si je finis comme lui. Vous pouvez m’aider ! J’inventerai les mots anglais et vous les mots français. On fera un dictionnaire Français/Anglais et on verra si ça se vend !

Ca peut être très lucratif !

Tony : Oui ! Je pense que ça pourrait l’être. Et pour faire ça, on devra travailler en intérieur et on ne sera pas brûler par le soleil parce qu’il fait trop chaud ! Ca nous permettra de faire deux choses : se protéger du soleil, et ça nous rapportera de l’argent. Je pense que c’est une bonne idée !

 

ENGLISH VERSION

We had the chance to talk to Tony Dolan, front man of Venom Inc. Sometimes, when you do an interview, you get to meet some incredibly nice and interesting people. Tony Dolan is one of them. Whether you liked Venom in its early days and Dolan’s other projects or not, you cannot but say that he’s got nothing to prove to the world. Some people with such a long and eventful career would look down on you, but Tony Dolan has never forgotten where he came from. This interview and Venom Inc.’s new album, Avé, as he said, is to thank to fans and all the people that made it possible. Here is what Tony Dolan has to say about this new album.

You’ve been playing with Mantas in M:pire of Evil for some times now and you started a tour with Abaddon in 2015 under the name of Venom Inc. to play some old Venom successes. My first question is why choosing to be named Venom Inc. and not only Venom as you played in the band until 1992?

Tony: You know, the whole thing was kind of an accident. Actually, we didn’t intend on being a band at all. We got invited to play at the Keep it True Festival, a festival in Germany. The organizer suggested booking M:pire of Evil, and also play some Venom songs if we could get Abaddon to appear and so we kind of agreed to do that. From then, it just kind of kept ruling. The initial intention was to go and do that show and then go back to finish the M:pire of Evil album and continue touring, myself and Mantas. But it went crazy, and people wanted to book us for some more shows as if we were a legitimate band. So, we agreed to do a year of shows and then we thought that would be it, that we would just go and play some of the legacies that was Venom and have some fun with the fans because we didn’t have a record label, we didn’t have any pressure. It was not about making money, it was just about playing music to the fans and having a good time. Then, as soon as we agreed to do that, people said: ‘’what’s the name of your band?’’ and we thought: ‘’Oh my God! We don’t have a name!’’ so we thought of some ideas and Mantas called us Iron and Steel because it’s a line from a single called Die Hard that Venom released and the agents and the bookers said: ‘’No, no, no, no! You have to be called Venom in some ways." So, while Cronos was still doing Venom under the name Venom, I didn’t want to be a twin brother to that, I wanted to find some kind of separation. So, we decided to use Iron and Steel and they said no, you have to keep Venom in it, and Abaddon designed the original logo and he said he wanted to use his original logo if we were going to use Venom in some ways. So, I thought ‘’okay, well… that’s gonna be very complicated!’’ So I sat, and thought, ‘’Well, we have M:pire of Evil, Abaddon did his solo project, Mantas just started this thing called Drill and sometimes I go out with Atomkraft and do some shows here and there", so I thought of incorporating everything that we do and that was it. It was going to be Venom Incorporate. Venom has been incorporated in the whole thing as well as everything else. That way, we use his logo and we call ourselves Venom Incorporate Iron and Steel. And that’s what we did, and we got merchandize printed up without Iron and Steel, and soon enough Iron and Steel was dropped, we didn’t say Iron and Steel anymore, and then, they abbreviated incorporate down to INC. so then, we changed the artwork. And then, the INC. was going smaller and smaller! It’s not that we planned to do it. It’s just that the whole thing, including this album is given by the fans. You know, the fans asked us to go and play. You know, the promoters, the agents, the fans, they all just wanted us to play those shows and we’ve just said yes. That’s what happened. We didn’t have a plan. We didn’t think we’d make an album. We didn’t think we’d still be here doing it all this time late, and we didn’t realise we’d have so much fun, but the whole thing was fine driven. All that is why the album is called Avé, because I wanted it to be an album not only for the fans but for every technician, for every journalist, for every blogger, for every photographer, for every kid, for every company, for every driver, for every promoter, for any technician who’ve been working with us on festivals and different shows, every single person that has been part of us, has welcomed us and be warm in every country, and driven us forward and wanted us to do more. I wanted to thank them by making this album and that’s why it’s entitled Avé. It’s a salute, it’s a greeting, it’s all hello and thank you to every fan. So, this album more than anything we’ve done is for YOU! It’s for the fans. It’s our gift to say thank you for everything.
 


Okay, so the message behind the making of this album is to say thank you, but in terms of lyrics and music, what kind of message do you want to give with this album?

Tony: There are two angles to this album. The first one is the music, you know, the intensity of the shows… Everything we love about performing and the fans. You know, songs like “Forged in Hell” and “Metal We Bleed” are about how we feel about our music, and the fans are part of us. You are the lightbulb, the air that we breathe. It’s about us together with our fans enjoying the music. And a song like “Black N Roll” on the album is a salute to the music that we love like Mötorhead, Judas Priest, ACDC, Jimmy Hendrix and Metallica, so we had fun lyricising that. It’s just a celebration to the music that inspired us and it’s fun to listen to. And the second theme of the album is about our nature as a race of Human. We are particular animals on this small piece of earth in this vast universe. On the one hand we’re capable of such amazing things from poetry, to literacy, to art, to protecting species, to saving children, to change some people’s heart from one body to another, to looking for cures against cancer, to helping people from starving to death and saving refugees; and on the other hand, we can destroy the planet, we can destroy places, we can chop people’s heads off, set people on fire and destroy whole cities in an instant. You know, I’m thinking Nagasaki, Hiroshima, Dresden… It just fascinates me that when you have an argument against good and bad, or evil and good, it’s US. We are the History. We’re not philosophers but it is a philosophical way to look at the Human condition. It’s kind of just story-telling. It’s: “How can we do what we do?”. It’s part of our primal instinct to protect ourselves. When somebody kills your neighbourhood, and you lose all your family, and your friends, and your brothers, and your sisters, your mother, your relations… then of course you want to retaliate. It’s a natural instinct to protect yourself and protect those that you love. But it leads to wars that we can’t seem to unstained the floor from the blood. The question is what will happen in millennia and millennia when somebody lands on this planet and they take through the Earth to look for amazing architecture and say: “Waouh! I wonder who built this? I want to know what they were like.” They may pick up the soil, maybe as red as it is on Mars, and this soil is just dripping from all the blood we spilled. That’s the danger of what we could leave behind. But, that’s the darkness of Humans, as well as the light of Humans. It’s not preaching anything, and it’s not giving everybody a really bad taste in their mouths about it’s hopeless as an end. It’s more asking: “How are we going to end it?”, “How we’re gonna realise that we’re all divided by maybe a culture, maybe a language, maybe some food, maybe some music, maybe some kind of History but we are all part of the same thing. We are all on a very small piece of rock.” I think there is hope for us, and the next generation can have all the riches of that, and celebrate the good things that we can do. Because, we do far more good things than bad things. It’s just that when they are bad, they are really bad.

Yes, and people tend to focus on the bad things more than on the good things.

Tony: Exactly! I’m not saying that the whole album is like: “Oh how lovely it is to be in the garden. Everything is beautiful, and it’s sunny outside. We should all have a pic-nick!” But there is a bit of humour in the album, but there is also a dark tale which says: “Look at the shit!”.  From the preacher man to bloodstainders, to war… You know, there are some songs like “I Kneel to No God” that sound anti-religious, and I guess that it is! It’s basically saying that: “I’m responsible.” Let anyone say that he didn’t believe in God and that he didn’t believe in Satan, because he won’t blame somebody that wasn’t him for his actions. He says “I’m responsible for all the good I do, I’m also responsible for all the bad I do. So, I’m taking responsibility for myself.” And I guess it’s kind of what a song like “I Kneel to No God” is doing. It’s telling you “I don’t kneel to something that I can’t see because I just have faith that it exists. I know I exist and I know I have the capacity to be good, to be lenient, to be sensitive to others, to be caring, to be good as a person; and I also have to capacity to be Evil and to be really bad as a person.” And those choices that we all make … I mean, we are influenced by the things around us of course, but we do have the choice to be good or to be bad. And one individual doesn’t make for anybody, you know. I think we are in an amazing time in our lives. We’re on an amazing planet and we are de-evolutionising ourselves to a very primitive form that we’ve just spent thousands of years going out of. I think we just need to stop for a minute. You know, music is not about politics, and I guess we are not preaching, but just from my view point I would hope that there is hope for people to realise that we have children that are going to inherite this planet. It should be their world, they should have to good times that we had as well. And they shouldn’t improve all our mistakes. I’m ever hopeful.

It's just like we’re going back in time and focus on religions more than on what we do. People prefer hiding behind something that is bigger than themselves instead of taking responsibilities. It’s easy now for politicians, or governments in generals to hide behind it. Religion is just a means to do something else, and people seem to be blinded by that.

Tony: Exactly! And you know, that’s a systematic thing. Goebbels, who was the propaganda minister for the third Reich said that “In order to convince the people to follow you, the first thing you have to do is to create the problem that you are the only solution to. So regardless of if they trusted you initially, they would come to you for the solution.” But you must create a problem that only you can fix and then the people would follow you to fix the problem. And when you've fixed the problem they would hail you as a hero and follow everything you’ll say. Once, you’re at that point, then you have them and you can do whatever you want, and you can see this happening across our planet, in so many areas. I won’t name countries, or particular people. But we all know it’s happening, and THAT’s my concern. You see, they’re using religion as a tool to set people against each other. They are using embargos and trade deals to manipulate people and at the end of the day, you know, these people are elected officials who have their own agendas. They don’t represent all of the people in all of the countries.

And I’m not sure they really care about the people they are ruling.

Tony: Absolutely! It’s not important. They want you to vote for them, and say everything you want to hear, and once you’ve voted for them they just don’t give a fuck. They just do their own things, that they were going to do anyway. They just needed you to vote for them, and once you’ve done that, they don’t need you anymore. And you know, I think every evolution has a revolution. For example, in music, Elvis in the 50s, all the nonconformists in the 60s, the Sex Pistols in the 70s, Venom became that in the early 80s by instead of going against the conformist state or the monarchy like The Pistols did, they went the other way, they went directly against religion and they turned the crucifix, spat on the Virgin and said the most blasphemous things, but that was them kicking against the idea that we came from a Roman Catholic area. Catholicism was a big thing, and under Catholicism you had to feel guilty for everything. You were constantly apologising and going to confession regardless, as if it was the only thing that could absolve you when you die. And I was like “fuck it, you want me to feel penance every day until I am 70, until I die for what? I didn’t do anything!” You know, I was born and if I do something wrong I take the blame for it, but I can’t be in penance just because you tell me I should because I am guilty of nothing. Now, I think that in music you cannot shock people with an album like Welcome to Hell. You can’t shock people with lyrics because when we turn on the Internet, within minutes of looking, Facebook included, you can see horrendous acts done by humans on animals, on people and we can also find these things on the news.

Absolutely! You can’t see an artistic picture with a nipple, even if it has nothing sexual in it, but you can watch people torturing animals, or images of terrorist attacks with blood everywhere.

Tony: Yes, apparently that’s perfectly acceptable! But what are we doing? How is that possible? You know, I shot the video for "Dein Fleisch" in Rome, and I did a four-minute edit of the song as a social experiment. I said no nipples, no pussies and no cocks shots and I got just one shot of a girl turned and you see the back of her back-side and I had to get special permissions from Facebook to be able to share it, and also from Youtube, and I was like “What The Fuck?!”… and two days ago I turned Facebook on and I saw a man stabbing a young guy seventy-two times to death 'cause this guy had raped the two-year-old girl of the other guy. I just found myself watching this young man die live and I was thinking “So, you can’t see a woman’s back-side, but I can watch this!” There is an incredible unbalance here. That’s also what I tried to talk about on the album. What the fuck are we doing? You know, you can’t preach the people and you can’t shock people but you can try to show people “this is what I see.” To say to them “Instead of blaming a cult, just take responsibilities! Instead of letting the governments trying to blame something that isn’t there to distract us from the fact that it is them! Just take responsibilities!” It is worrying and troubling. But maybe we need a new revolution, we should take back the Bastille again! Bring back the guillotine for the politicians.

Just to terrorise them?

Tony: Exactly! Let’s terrorise them back, the bastards!
 

After talking about the message you want to share with this album, let’s talk about the making of it. What was your favourite part in the making of it? Was it composing it, recording it, or are you eager to go on tour and play the new pieces on stage?

Tony: I think that’s it. We were not planning to make an album, but when Jon Zazula got on board… You know, he was responsible for taking Venom Inc. to America in the early days. He owns the Rock’n’Roll Heaven Record store and he also owns the Megaforce Records label and launched Metallica, so he is kind of legendary, and he was always like my guru. And he got to the point where we were doing so much that I needed some help, so I asked him for some help, but at first, he said no and then eventually he said “okay, I’m on board.” He was the one that said we needed an album, but we never thought we were going to make one. He said to us: “Yes you are going to make an album! Give me some demos”, so Mantas and I, we got together and made some stuff together, we sent it across, he said “Okay, have you labels that you are interested in?” and I said “Of course”, I had a couple but, “Nuclear Blast, really.” So, he sent off the tapes and basically the returns were great so we made the album. We only had a month or so. So, I went to do all the artwork and Mantas kept writing riffs down! He tends to write a lot!  We put all the music we liked together. We sent them to Abaddon. He took them straight to his studio and played all the drums tracks. He then sent them to Mantas and I flew to Portugal, where Mantas live. We put all the bass down and finished the lyrics and recorded all the vocals. Mantas mixed it and mastered it and he we sent all of it with the artwork to Nuclear Blast and that was it! The response was amazing and we were sort of taken aback by how much they liked it! Couple of weeks ago Danzig kind of invited us to play at this festival called the Blackest of the Black in Silverado, California. We were honoured to be there, of course with Ministry and Danzig, Suicidal Tendencies, Devildriver… and there, we played “Avé Satanas” at the show… you know, it is always kind of a risk to play new songs, because people don’t know what it is. They hear it for the first time, and particularly without an album because, they don’t know the reference. But it went down incredibly well. It was fantastic to play it live! And from there, I think it is the new excitement. I went to hear what people thought of the album. What they liked and what they didn’t like, the feelings that it gave them, because I hope it will give them feelings. And I wanna play the stuff live because I know we are a live band and when we take these songs out of the studio and play it live, they have a completely different energy. They come to life even more and I guess that’s what I’m most excited about. We are starting a world tour in September. We’ll start in Philadelphia, in North America, then we’ll go back to Europe for some shows, then South America and finish it in Christmas. Then, after Christmas we’ll come back to Europe, and then go to Asia: China, Singapore. Then, we’ll end up in Australia, New Zealand. I just want to go everywhere and play the music to the fans. And maybe, after we’ll finish all that we’d make another album! Who knows?!

Speaking about the new songs and tours… I have a very stupid question to ask you…

Tony: Good, good!

I wanted to know if you were not fed up with playing “Black Metal” and “Countess Bathory” at every single show, just to please the old fans?

Tony: You know, I’ll always remember Lemmy saying “Shit, we have so many good songs others than “Ace of Spade”. It’s not the only album we did!” He said that because people were always asking for “Ace of Spade”. But when you’ve got some iconic songs that people just want to hear it’s very difficult not to play them. The magic of the Venom catalogue is that we’ve got so many songs that the people ask for. People say: “I really want to hear that song, and that song!” But, each time you put a song in, you have to put another one out, but people don’t want the songs to come out! So, they want you to put some more songs in but without taking any songs out! But we can’t keep doing that because the shows are going to last two fucking days! And it’s the kind of thing that you can think that it is repetitive. And yes, it could start being boring because you have to play the songs over and over. But none of us look at it like that. Because, we don’t play the same shows twice. We may have the same songs in the sets, but the audience, the venue, the location, the country, or the part of the country, the accent, the language change, even the weather changes, the food changes… So as all that changes, you play thoses songs to different people, with a different kind of energy. So, every time we play those songs, it’s as if we play them for the first time to those people. So, it never gets boring. And it’s also quite fun to know that they are enjoying it. You know, a few months ago, we played at the SWR Barroselas in Portugal and what was amazing was that it was packed in there, we played the set, but I knew, because I talked to some people before going on stage, that a lot of them were dying to hear “Black Metal”. They were almost weeping for it. So we looked down at the audience and saw everybody losing their minds and moshing, enjoying themselves with huge smiles on their faces, knowing that within minutes they were going to get to that one song that they were so desperate to hear. It is really exhilarating and then, you get to announce it and start playing, and they just lose their minds and it’s like “wouah”… You know, music is such a good way to see people with huge smiles on their faces. You see people singing along, and then going out of the venue sweaty, and happy is really amazing! So, it never gets boring playing the songs that people want to hear. It’s always very humbling that they want to hear them. But, it’s also great to be on stage and not being able to hear you sing the chorus of “Countess Bathory”. It’s amazing! You know I’m singing at the top of my voice and I can’t hear myself because there is a whole audience singing! It is quite an amazing experience!

And when you look back at your career, which is huge, what do you think about all you’ve achieved?

Tony: You know, as well as the music I did some movies, and some TV and stuff. Once, someone said to me: “You had an acting career but you weren’t very successful.” And I said: “Who said I wasn’t very successful? I didn’t intend to be Tom Cruise. I didn’t mean to have a career in movies like some other actors.” I had an opportunity. I accepted the opportunity as a challenge and I did it! Then, I wanted to do a television programme and I did it. I thought it would be nice to do a movie and I did a few. It’s very much like the young guy I was when I was fifteen with a handful of vinyl records, looking through them, wishing that one day I’d have a record that I could see. I even had a white cardboard cover where I put some artwork and wrote my name on it, and my band’s, and put it in my record collection. So, when I was browsing through my records to listen to some music, I was like: “Oh, there is my record!” My achievement was making that record. Everything after that is a bonus. If I had only made that one record, that was my goal. If I’d only made one movie, my goal was to be in a movie. One TV show… that was my goal to do a television show. To be on stage in a play, that was my goal! If I had the chance to play with the Royal Shakespeare Company doing a Shakespeare's play, that was my goal and my ultimate adventure, and I did so! You know, when people measure success, they are measuring it by commodities like a house in Malibu or the number of flashy cars you have. But I don’t drive flashy cars. I have no interest in cars! I don’t need a yacht. I can’t sail! If I want to go to the beach, I just find a nice place to go. I don’t need to own an island. You can be caught up in the money, and success. But success is to set your goals for yourself and to achieve those goals, no matter how small or how big they are. The most important is that you succeeded. Everything I wanted to do, I have done. It can’t be measured in financial terms but I’m not interested in that. Money comes and money goes. You have it and you don’t have it. I’m just more interested in having fun, enjoying life, not worrying, making sure that everything is okay and that my health is good and meeting people! You know, meeting people, meeting cultures, embracing the planet, the world. You know, it’s being part of this planet and enjoying it for all its incredibleness! So, it has been a long career and I’ve done the most amazing things, and I’m so grateful that I had the opportunity to be doing it now again, and this time being older and wiser I can just take my time and really enjoy it. It is an amazing opportunity. You know, normally, you just get one shot, so to have a second shot is phenomenal, and I’ll always be grateful. And it is fine driven, so I have to thank the fans because they are why we are doing it. I am very grateful for that.
 

I have a last question that may be a bit difficult to answer. If you had only one word to define Venom Inc., which one would it be?

Tony: Respect.

Why did you choose “respect”?

Tony: Because WE as a team respect each other. We respect our abilities. We respect our friendship. We support each other. We respect our privacy. We respect our togetherness. As a band we respect the industry that gave us the opportunity to be a band. We respect the people in this industry from caterers to drivers, ground staff to technicians, to promoters, to agents, and labels, everything leading up to the fans. We respect everybody for being part of this. From the very beginning, from all our music, from all that led us to now. Honesty and respect are the two things that we founded ourselves on. So, yes, the first word that comes up is respect. The respect we’re given by bands, or pairs and the respect we want to give to everybody.

That’s a nice word!

Tony: I made it up! I don’t think it is an English word. I think I made it up!

Why don’t you think it’s an English word?

Tony: English is just a shit language! We don’t have nice words. I’m sure “respect” is a French word.

We have to check the etymology. There have been so many mixes between the languages that we don’t remember where the words come from and their real meaning.

Tony: Yes! Absolutely. The evolution of languages is so amazing! You know there are so many common words we use in English, and Shakespeare, who was a playwright, invented so many phrases and words that we use now in common language. I find that incredible. So now I think I’ll make a whole dictionary with the words that I made up and see if I end up like him [laugh]. That's my next goal! You can help me! I come up with the English ones and you come up with the French ones. We’ll do our French/English dictionary and see if we can sell it!

That can be very lucrative!

Tony: Yes! I think it could! And for that we get to work inside and not be burnt by the sun because it’s too hot. So it does two things: protects us from the sun and makes profits. I think it’s a good thing!
 

Interview : Eloïse Morisse
Photos : © 2017 Lionel / Born 666
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe



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