Dimanche 17 juin, 12h15 - Mainstage 1
L'école des femmes !
"Ah moi c'que j'en dis mon cher Jean-Mimi, c'est qu'une femme est toujours plus utile derrière les fourneaux que derrière un micro, hééééé héééééé hééééééé !" ... Ah, si Thierry Roland avait vécu assez longtemps, c'est à dire deux jours de plus (lui qui nous a quitté pendant ce Hellfest), il aurait certainement pu dire cela avec toute sa maladresse qui le caractérisait en voyant débarquer les quatre dames de Girlschool sur la Mainstage 1 du Hellfest en ce dernier jour de festival. Bon, un brin mysogyne et pas très porté sur la musique forte, il aurait certainement eu du mal à apprécier... mais qu'en est-il du public amassé en nombre à cette heure pourtant "matinale" sous un début de chape de plomb ?
Le soleil est revenu sans sourciller et cela se voit sur le visage des quatre tigresses qui prennent place sur les planches. J'ai dit "dame" en introduction, et pour cause... Plus de 30 ans de carrière pour elles, les premières à oser infiltrer un monde parfaitement masculin avant même Doro ou autres divas du sympho. Des précurseusses (ça se dit ?) qui n'ont jamais cessé de dédier leur vie au rock 'n' roll, pas étonnant qu'un certain Lemmy Kilmister (veuillez oublier de suite les calembours à son sujet qui parcourent en ce moment Facebook ^^) les ait pris sous son aile pour ne plus jamais les abandonner par la suite.
Du bon heavy hard rock anglais un peu à la Motörhead donc, bien péchu et stylé, racé même pourrions-nous dire. Plus de trois décénnies à tourner sans relâche et un retour cette année au Hellfest, pour le fun et sans grande actu, pas là pour la promo donc mais simplement l'amour de la musique et des fans. Cela se voit de suite, heureuses d'être là elles communiquent sans mal avec la foule malgré une petite timidité de mise en route due à de sérieux problèmes de sons. Du gâchis sur le premier morceau lancé par une sirène, un "Demolition" qui se fera quasiment sans chant à cause de ces quelques soucis techniques. Ceux-ci reviendront sur l'un de leur tube, "Hit and Run" extrait de l'album du même nom et réédité récemment, où on entend que les refrains : la rousse bassiste s'égosillant dans le vide lors des couplets. Du mou au démarrage donc mais indépendant de leur volonté, le quatuor saura cependant redresser la barre par la suite lorsque les conditions deviendront plus normales.
"The Hunter" fera ainsi sensation, où le sosie de Catherine Lara se déchaînera tambour battant derrière ses fûts. On ne restera pas non plus insensible à l'hommage réservé à Ronnie James Dio sur le morceau "I Spy", extrait de l'album Legacy où le regretté chanteur fit une apparition. Que dire enfin de cette dernière chanson "Emergency", où les Girlschool haranguent enfin le public sans retenue, et qui se parachève sur un superbe solo parfaitement exécuté ? Le top pour conclure un set assez court et qui aura mis du temps à démarrer sur les chapeaux de roue.
Les quatre "mamies du rock" n'auront en tout cas pas fait le voyage pour rien, et auront su conquérir jeunes et moins jeunes avec une fougue qui, si elle n'exprime plus leur prime jeunesse, enterrerait encore aujourd'hui bon nombre de groupes masculins. Et c'est grâce à elles entre autres qu'une formation telle que Crucified Barbara prend la relève avec brio. Alors réjouissons-nous et souhaitons-leur encore de bien belles années de carrière !
Setlist (30 minutes) :
- Demolition
- C'mon Let's Go
- Hit and Run
- The Hunter
- I Spy
- Watch Your Step
- Race With The Devil
- Emergency
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Photos : © 2012 Nidhal Marzouk / Yog Photography
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