Quelques notes lointaines sorties d’un orgue hammond et c’est parti pour du lourd, du gros doom death épais ponctué par les percussions bien mises en avant par le nouveau venu, Waltteri (Väyrynen).
La couleur des Anglais est bien là, sombre à point avec cette voix, celle de Nick Holmes encore plus grave depuis son passage dans Bloodbath et cette guitare, pleureuse à souhait de Greg Mackintosh. On ne peut oublier les chœurs qui, en se répétant à l’infini accentuent cette lourdeur pesante avant de passer à un stade supérieur, avec un break qui élève la structure vers un nouvel horizon. Pour un titre avoisinant les neuf minutes « Fearless Sky » prouve dès l’entame de l’album que Paradise Lost aime les défis. Décidément les Anglais n’ont peur de rien.
« Gods of Ancient » fait encore plus dans le doom, moins fluide, plus rugueux où Waltteri doit faire ses preuves en essayant de redonner du rythme et du mouvement dans ses structures, assez gluantes, comme avec « No Passage for the Dead » un peu trop lourd.
Il faut à peine One Second pour reconnaître la patte de Paradise Lost. Ces longues notes de « From the Gallows » nous tirent du néant, sans parler de ces petites accélérations qui nous donnent envie d’aller plus loin, de nous extraire des profondeurs.
Les cordes de la basse vont faire vibrer vos enceintes avec « The Longest Winter », d'une lourdeur intemporelle malgré un tempo assez simple, alors que « Medusa » plus aérien, tel la chevelure de serpents balayée par le vent de la Gorgone. Les instruments s’entremêlent dans un jeu de clair obscur offrant des plages lumineuses très inspirées prouvant une nouvelle fois que pour atteindre les hauteurs il faut en accepter les abymes.
Alors que « Blood & Chaos » est plus enjoué (enfin, pour Paradise Lost parce que le texte nous explique que l’humanité ne mérite pas de vivre sur cette planète), relevé, plus court et plus abordable ponctué par le riff de guitare de Greg tel un coup de pistolet donnant le départ pour plusieurs 100 mètres qui se chevaucheraient toutes les deux secondes.
« Until the Grave », plein d’espoir mais réaliste montre à quel point les Anglais sont réalistes et comme le dit Nick « Accepter qu'il n'y ait rien d'autre après la mort n'est pas une belle pensée, mais en même temps, cela peut aussi vous faire apprécier le temps qu’il vous reste et de vivre la vie au maximum ».
Lionel / Born 666