Huitième album studio d'August Burns Red, Phantom Anthem fera son entrée dans les bacs de tout bon disquaire digne de ce nom le 6 octobre prochain. Le combo de metalcore mélodique à tendance chrétienne s'inscrit depuis le début des années 2000 comme la référence du genre. Auteurs de prestations live plus ficelés et efficaces les unes que les autres, les natifs de Lancaster répandent dans le monde entier leur son puissant et original inspiré du trash, du progressif et du rock pour sa nature mélodique.
Après une collaboration de près de huit ans avec Solid State Records durant laquelle l'album référence du groupe Rescue & Restore a vu le jour, c'est désormais avec Fearless Records que le combo pennsylvanien signe le 5 août 2014 pour prendre une autre dimension.
Le premier album de cette coopération naissante intitulé Found Far Away Places a été accueilli à l'unanimité par la critique rendant incontournable le petit groupe de potes du lycée sur la scène metalcore d'ores et déjà bien fournie. Inspiré d'un incident arrivé à leur premier frontman, John Hervey, dont la petite amie de l'époque (August) aurait mis le feu à son chien vivant (Red) par vengance suite à leur séparation, le quatuor, qui a depuis stabilisé son line up après le passage derrière le micro de deux chanteurs (John Hervey & Josh McManness) et d'un bassiste (Jordan Tuscan), résonne de façon tonitruante sur toutes les scènes du monde. Et ce n'est pas Phantom Anthem qui dérogera à la règle.
Pas de gros battage médiatique autour de l'album, seul « Invisible Enemy » a été porté à nos oreilles avant sa sortie. C'est par l'intermédiaire d'un clip vidéo, fruit de la collaboration de Samuel Hallen et Raptor House Effect LLC à la réalisation, que nous avons pu faire cette découverte sur la chaine youtube de Fearless Records le 27 juillet dernier. Et que ce choix a été judicieux ! Sur toile de fond d'un spectacle de marionnettes représentant chacun des membres du groupe avec son instrument, on retrouve le metalcore puissant et original d'August Burns Red.
Le mélodique est bel et bien présent, avec l'utilisation d'un shamisen traditionnel japonais en introduction. Ou encore les riffs cleans rapides de JB tout au long du morceau, ponctués par ses magistraux solos sur les breakdown dont le second, en tapping et techniquement parlant, est renversant. Le metalcore classique n'est pas loin derrière avec les unclears de Jake puissants et tenus en fin du premier breakdown et de l'outro, les blasts rapides et soignés de Matt et la rythmique saccadée et saturée assurée par Brent.
« King Of Sorrow » démarre cet opus sur les chapeaux de roues. Le son en introduction est étouffé dans un premier temps et comme si on tournait le bouton du volume de la chaine hifi à fond, le son monte d'un coup en intensité et les chevaux sont lancés. Le breakdown composé du son harmonique d'un piano auquel s'ajoute des choeurs de chorale et la superbe ligne de basse de Dustin vient ponctuer le déchaînement de brutalité que nous assène Jake et Matt en tête de meute. On retrouve comme à son habitude le duo Brent/JB faisant cohabiter les riffs ultra saturés et hachés avec les nombreux passages cleans mélodiques d'une façon homogène assez hallucinante.
« Hero Of TheHalf Truth » qui suit directement ne déroge pas à la règle qui fait le succès d'ABR : la mélodie au service du metalcore. C'est cette fois-ci une contrebasse accompagnant les percussions douces et le rythme groovy de la basse qui s'invite sur le breakdown terminé de main de maître par le splendide solo de JB qui fait une fois de plus mouche et par des tintements de cloches d'église qui clôturent cette seconde piste.
Tout au long de ce Phantom Anthem, la recette du succès est la même. Les alternances des rythmes sont énormes, apportant un dynamisme naturel au son du quintet. La base reste, bien évidement, une sonorité bien lourde, saccadé, et rythmée par les martellements frénétiques de caisses claires et les braillements au chant. Mais ce qui fait qu'August Burns Red se démarque tant des autres, c'est cette petite valeur ajoutée mélodique qui rend leur musique si unique. En témoignent les breaks de « The Frost », « Lifeline », « Coordinates » et « Float » où la basse de Dustin et les riffs clairs et chaloupés de JB prennent le dessus et apportent une sonorité rock à l'ensemble.
Sur celui de « Generations » les Pensylvaniens pousse leur musique jusqu'aux confins de la country, adoucie par le chant calme et bien rare de Jake. Pour celui de « « Dangerous » c'est le son acoustique classique qui vient titiller nos esgourdes avant la fin tonitruante du morceau. Et enfin pour « Carbon Copy », qui clôture l'album, ce sont des samples étouffés qui l'entrecoupent.
Phantom Anthem a la lourde tache de faire suite à l’exceptionnel Found Far Away Places qui a même été décliné en version instrumentale. On peut d'ores et déjà dire que c'est mission accomplie et haut la main ! Les cinq Américains ont poussé à l’extrême leur musique, piochant allègrement dans d'autres genres diamétralement opposés au metalcore rugissant qui les anime. Ils confirment tous les espoirs placés en eux, les rapprochant de plus en plus des mastodontes du genres que sont Parkway Drive, Architects, As I Lay Dying ou Bring Me The Horizon...
Line up :
Jake Luhrs : Chant
Brent Rambler : Guitare rythmique
J.B Brubaker : Guitare lead
Dustin Davidson : Basse, Choeurs
Matt Greiner : Batterie, Clavier
Tracklist :
1 – King Of Sorrow (4:06)
2 – Hero Of The Half Truth (5:04)
3 – The Frost ( 4:47)
4 – Lifeline (5:35)
5 – Invisible Enemy (4:38)
6 – Quake (4:09)
7 – Coordinates (5:12)
8 – Generations (6:00)
9 – Float (4:16)
10 – Dangerous (4:23)
11 – Carbon Copy (5:40)
Date de sortie : 6 octobre 2017
Label :
Crédit photos: Florentine Pautet