Vendredi 22 septembre, le gros plateau metal était de sortie à Saint-Etienne. Pour l'occasion, la grande salle du Fil nous ouvre ses portes, la première fois depuis un bon moment pour un concert de cette envergure. C'est donc devant une salle affichant complet que le duo Dagoba/Ultra Vomit va égayer la fin de semaine de tous les metalheads de la région qui avaient fait le déplacement. Les régionaux de l'étape de Zonure avaient la lourde tache d'ouvrir pour ces deux mastodontes et le moins que l'on puisse dire c'est que leur hardcore a fait mouche !
Zonure
Nous avons découvert Zonure par l'intermédiaire de leur excellent court-métrage fait maison intitulé Noir et qui met en scène pas moins de quatre morceaux ("Ground Zero", "Eleven", "Speak" et "Off the grid") du combo stéphanois. Membres de la petite famille Bloody Noise tout comme leurs frérots de Burn Your Karma, les six copains vont ce soir se produire sur l'une des scènes les plus importante de leur ville natale. C'est seulement une petite demi heure après l'ouverture des portes que Zonure débarque sur scène. Avec comme toile de fond le drapé de Dagoba, tous les protagonistes entrent en scène Laurent (aussi batteur des Burn) en tête. La salle est vraiment bien remplie, le public stéphanois vient soutenir ses locaux et ça fait plaisir à voir !
Une bande son de piano mêlée à de légers samples électro résonne, tout ce beau petit monde est en place, Laurent en retrait derrière ses fûts, Sam en plein centre entouré par ses deux chanteurs et les deux gratteux aux extrémités de la scène. C'est avec les trois premières chansons de Noir que commence le set. « Ground Zero » fait littéralement trembler les murs du Fil, la fosse réagit dès les premières notes. Sur les scream alternés de Pick et Bruno montant tour à tour sur les retours, les pogos s’enchaînent à vitesse grand V. Le premier circle pit de la soirée voit même déjà le jour, le public stéphanois a à cœur de mettre le dawa ce soir. Sous les jeux de lumières verts et bleus, Axel nous livre un solo en tapping énorme avant que ses deux chanteurs nous balancent de gros unclear saturés en pleine face sous les salves des canons à fumée.
« Eleven » prend la suite, l'occasion de pouvoir apprécier l'alternance de clear et scream de Pick dont les derniers sont magistralement soutenus par ceux tout en puissance de Bruno qui arbore fièrement un t-shirt des Burn Your Karma. Le jeu de basse de Sam est bien mis en valeur sur le break avant que les riffs hachés et saturés d'Axel et Nico fassent dévisser les têtes de la totalité de la fosse. « Speak » tout en vitesse et en rythme saccadé laisse libre court à Laurent qui use et abuse de sa double pédale sous les stroboscopes qui auraient facilement rendu épileptique toute l'assemblée. Après une outro clôturée par l'énorme scream en duo des deux frontman, l'heure est aux remerciements : aux organisateurs d’abord, à Léa la présidente de Bloody Noise, « aux deux monstres qui vont suivre » et le meilleur pour la fin, au public !
« Terminus » est lancé, tout comme le morceau précédent, la violence règne. Un wall of death se prépare et surprise, trois bouées sont lâchées dans la fosse (une licorne, un donut et un canard). A partir de là, ça part en vrille, en même temps c'était le but non ?! « Passenger », « Of the grid » et « Earth » viennent finir le set. Les stage diving et slam sont maintenant monnaie courante. La température monte d'un cran, Bruno quitte le haut, avant de rejoindre Pick sur les retours pour une bonne séance d'unclear. Sur les break Nico nous fait tâter de ses solos et sur le reste la double pédale domine, faisant chavirer la fosse dans une frénésie de brutalité à l'état pur. Quarante minutes ont suffi à Zonure pour poser les bases de la soirée. Le taff a été fait et avec la manière. La place est maintenant toute chaude pour les Marseillais qui ont hâte d'en découdre.
Line Up :
Bruno : Chant
Pick : Chant
Axel : Guitare
Nico : Guitare
Sam : Basse
Laurent : Batterie
Setlist :
1 – Ground Zero
2 – Eleven
3 – Speak
4 – Terminus
5 – Passenger
6 – Off the grid
7 – Earth
Dagoba
Les Sudistes sont de retour depuis peu avec dans leurs valises Black Nova, leur désormais huitième album studio. La scène reste fidèle à ce que l'on connaît du combo. La batterie imposante arborant fièrement le logo du groupe sur les deux grosses caisses est installée devant le drapé reprenant le magnifique artwork du dernier opus réalisé par Seth Siro Anton (Septicflesh) et les fameux pieds de micro en maillons de chaîne trônent sur les devants de la scène. Les blast envoyés pendant les balances annoncent de la puissance sonore tout comme les riffs de la basse réalisés comme d'habitude par Werther lui-même, casquette Dagoba vissée sur la tête. Malgré leur renommée croissante avec les années, le combo reste toujours aussi accessible avant et après leur set, que ce soit au merch ou au bar autour d'une bonne petite mousse bien fraîche.
Le running order annoncé sur tous les écrans dès notre arrivée est respecté à la lettre et c'est à 21h45 pas une minute de moins qu'ils entrent en scène. Leur entrée est à présent rodée, sous le son de « Bram Stoker's Dracula » Nicolas torse nu se place derrière ses caisses, Werther rentre en hurlant et en faisant des horns, JL fait son apparition en toute décontraction et enfin Shawter se positionne en plein centre, pied sur le retour . L'ambiance qui était déjà chaude grâce à Zonure n'a pas fini de grimper et c'est avec « I, reptile » qui suit que l'on s'en rend vraiment compte. Pendant que Nicolas fait tourner ses baguettes entre deux blast bien rythmés, que JL se boit une goulée de binouze pendant le break et que Shawter assène des headbang bien appuyés sur les riffs lourd de Werther et JL, la fosse se tape gentillement la tronche avec comme point d'orgue un violent premier circle pit.
« The man you're not » est du même acabit, les pogos s’enchaînent, le public s'égosille en reprenant en chœur les refrains clear et s’époumone en hurlant tout ce qu'il sait pendant les grosses séances de scream que nous envoie Shawter qui semble être vraiment en forme ce soir. « on le fait en fin de soirée normalement, mais là vous êtes trop chaud » balance-t-il avant d'organiser un énorme circle pit autour de la console sur le son puissant et brutal de « Black Smokers (752°F) ». « Tenebra » résonne, les quatre protagonistes disparaissent dans la pénombre et font leur retour revêtu chacun de la veste à capuche qu'il portent dans le clip vidéo d' « Inner Sun ». La température monte d'un cran à l'approche de cette dernière, et dès que les premières notes de sample résonnent, c'est la guerre dans la fosse. Shawter s'amuse avec les canons à fumée et balance en l'air des crachats d'eau pour rafraîchir l'atmosphère.
Ces deux premiers titres issus de leur excellent dernier album Black Nova sont suivis par le plus calme « Stone Ocean », deuxième single de cet opus. JL monte sur son retour pendant que Shawter et Werther naviguent sur la totalité de la scène tout en faisant hurler la totalité de la salle. Dès que le morceau s'achève le frontman attrape sur le côté de la scène une bouteille de jack et s'en tape une bonne rasade avant de lancer l'une des chansons les plus fédératrice du groupe : « When winter... ». Les horns s'agitent au rythme de l'intro, un circle pit est lancé et le morceau se termine par un bon gros jump des premiers rangs de la fosse. Comme lors de leur dernière tournée en compagnie d'Apocalyptica, c'est l'enchaînement « Epilogue » et « Sunset curse » introduisant Tales of the Black Dawn qui suit. Werther chauffe la fosse, les canons de fumée se déclenchent et le gros son qui s’enchaîne fait chavirer le public dans un énorme circle pit.
Avant de lancer « The infinite chase », la dernière chanson du set issue de Black Nova, Shawter prend le temps de prendre une ultime gorgée de whisky. Sous la frénésie des stroboscopes de lumière bleue, la fosse se caresse encore délicatement les clavicules, un slammeur se faisant même attraper en vol par le frontman lui-même avant une bonne salve d'unclear. Toutes les chansons issues de ce dernier opus sont vraiment taillées pour le live, on s'en rend réellement compte ce soir là. Sur l'outro les bras s'agitent de gauche à droite sur des « ohohohohoho » harmoniques de clôture, une animation efficace au rendu très convaincant. « on est pas fatigué stéphanois, jamais ! » lance Shawter avant de faire réaliser un ultime circle pit autour de la console lors de « The white guy ».
Ca commence vraiment à sentir la fin, Shawter chante en duo avec la fosse « The great wonder » sous les coup hachés de Werther sur le manche de sa pauvre basse. Comme pour chaque set de Dagoba, on a le droit à la même chanson en clôture. Vous connaissez l'expression on ne change pas une équipe qui gagne?! Le combo nous le prouve à la perfection ! Et le public le leur rend bien, c'est un gigantesque wall of death qui se prépare, et la brutalité qui s'ensuit est impressionnante. Passé le traditionnel selfie de fin de concert les quatre compères balancent médiators et baguettes dans la fosse avant de nous quitter après ce set intense d'un peu moins d'une heure. Dagoba est fidèle à sa réputation : des bêtes de scène qui donnent tout pour le plaisir de leur public. La salle est chaude comme la braise, nous sommes prêts à accueillir la tête d'affiche de la soirée.
Line Up :
Shawter : Chant
JL Ducroiset : Guitare
Werther Ytier : Basse
Nicolas Bastos : Batterie
Setlist :
1 - Bram Stoker's Dracula
2 – I, reptile
3 – The man you're not
4 – Black Smokers (752°F)
5 – Tenebra
6 – Inner Sun
7 – Stone Ocean
8 – When winter...
9 - Epilogue
10 – The sunset curse
11 – The infinite chase
12 – The white guy
13 – The great wonder
14 – The things within
Ultra Vomit
Beaucoup de monde s'active du côté de la scène, il faut dire qu'entre Dagoba et Ultra Vomit il y a du matos à bouger. Les dates s'enchaînent pour les Nantais qui, en peu de temps, ont navigué dans la France entière, faisant salle comble pratiquement à chaque soirée grâce au succès énorme de Panzer Surprise !. L'écran sur lequel sont projetées les animations prend la place de l'imposant drapé de Dagoba et on peut facilement se rendre compte qu'il commence légèrement à souffrir, une légère déchirure commence à le fendre sur toute la longueur. Chacun des memebres a le droit à un personnage cartoon à son effigie sur son matos, tous sauf Matthieu, allez savoir pourquoi?! Peut-être paye-t-il ses infidélités avec son autre groupe Rage Against The Peppers ? Nous ne lèverons jamais ce mystère. Manard et Matthieu viennent accorder leurs instruments, Flockos et Fetus en font de même mais dissimulé derrières des sweat de roadies. Le show UV commence d'entrée.
"Mesdames et messieurs, veuillez patienter, le groupe procède à l'accordage de ses instruments" est annoncé par l'écran avec comme bande son une musique kitch à souhait. Tout le monde se marre et ça ne fait que commencer ! Les lumières s'éteignent, la chanson des looney toons est lancée dévoilant chacun des personnages représentant les membres du combo nantais, l'hilarité est générale quand celui de Matthieu qui est minuscule apparaît. La bande son de Fort Boyard résonne et tout le monde entre en scène en faisant de grands gestes plus comiques les uns que les autres. Une fois tout le monde en place, sans attente le set commence par « Darry Cowl Chamber ». Dès les premières notes ça tape vraiment fort dans les rangs de la fosse, il n'y a pas du sang comme l’annonce la chanson mais pas loin !
La setlist est bien huilée c'est au tour de « Les Bonnes Manières » et pour l'occasion Pick et Bruno de Zonure montent sur scène avant de partir en stage diving sur toute la longueur de la salle du Fil. Manard y va de sa petite blague en nous disant qu'on à pas loupé le coup de fil ! La parodie des Tagada Jones, « Un Chien Géant », est un réel succès, le public connaissant par cœur ce titre presque. Les pogos s’enchaînent sur les riffs puissant de « E-TRON (digital caca), les sets précédents ont bel et bien motivé les troupes car les mouvements dans la fosse se font de plus en plus brutaux. La reprise du "Tirelipimpon" de Carlos version metal a encore de beaux jours devant lui au vu du succès qu'il remporte auprès du public juste avant LA chanson d'amour de la soirée. « Je ne t'ai jamais autant aimée » faisant l'apologie de la nécrophilie est a mourir de rire.
Issue de leur excellent Objectif Thune (pas loin d'une douzaine de chanson de la set list ce soir là), "Mountain of maths" fait ériger un mur de horns en intro à la demande de Fétus. Petite pause au milieu de ce déferlement d'humour sur scène et de violence dans la fosse, il lance sa minute hypnotisation. Spécialement prévue pour la tournée de Panzer surprise !, le but de la manœuvre est de trouver la personne la plus réceptive aux conneries lancées par le groupe, le faire monter sur scène et lui faire subir une legère mais drôle humiliation toute en finesse à l'image de l'univers humoristique gras du combo. Après un pet provoquant un canon de fumée Fetus s'insurge : « mais c'est dégueulasse, c'est un scandale... Pauv'connard ! ». L'intéressé se lance en stage diving tout en se faisant insulter par la totalité de l'assemblée au beau milieu des pogos devenant monnaie courante maintenant.
S'enchaine le mix Gojira/Calogero qu'est « Calojira » ainsi que « Takoyaki », clin d’œil du côté de la scène metal du pays du soleil levant. Ce qui est impressionnant c'est le nombre de personnes chantant à tue tête les paroles de ces morceaux. Panzer Surprise ! est un énorme succès, l’expérience live en est la preuve irréfutable. « Boulangerie,Patisserie » un grand classique maintenant des lives des Nantais est l'occasion pour Manard de nous lancer une énième blague : « J'espère que vous n'avez pas perdu le fil du concert ! ». En plus d'être un batteur de talent c'est aussi un humoriste de renom ! Ou pas ! Par rapport à leur set list de début de tournée, on peut noter un léger changement. « Super Sexe » et « Hyper Sexe » sont remplacées au bras levé par « Pipi vs Caca » et « Batman vs Predator ». La fosse se sépare en deux un côté pipi, un côté caca, et tout ce beau petit monde se rentre joyeusement dedans pour un magnifique wall of chiasse.
La fin du concert est un melting-pot géant des deux pièces maîtresses de la discographie d'Ultra Vomit. Une chenille géante voit le jour avant de partir bien évidement en pogo sur la version grindcore « La ch'nille » enchaînée avec « La bouillie ». C'est toujours plaisant de profiter de ses musique d'enfance mais cette fois en version metal ! Flockos prend la place de Manard à la batterie lui laissant place libre pour chanter « Keken » chanson apologique de cette divine boisson qu'est la bière et qui coule à flot ce soir. Andréas (le mec des canards) fait son entrée sur scène en caleçon est masque de canards faisant monter à son paroxysme l'ambiance sur « Je collectionne des canards (vivants) » titre le plus emblématique d'UV.
Les Nantais disparaissent un bref instant, juste le temps de se revêtir d'une combinaison de l'armée allemande pour « Kammthar ». Premier single de ce Panzer surprise !, le succès auprès du public est indéniable, les chants s’enchaînent, les pogos aussi ! « Quand j'étais petit » et « Evier metal » terminent ce set volumineux en nombre de titres. Sur la dernière, Flockos nous fait tater de ses riffs, se rapprochant de façon hallucinante de ceux d'Iron Maiden. La fin du set est malheureusement arrivée. Dernière animation de la soirée, le groupe cherche des sosies au sein du public avant de partir en slam dans la fosse pour le traditionnel selfie humoristique de fin de soirée. On quitte la salle aux alentours de 00h45, content du plateau metal proposé mais surtout de l’accueil et de la gentillesse de tout le staff du Fil, fidèle à sa réputation.
Line Up :
Fetus : Chant, Guitare
Flockos : Guitare, Chant
Mathieu Bausson : Basse, Chœur
Manard : Batterie, Chœur
Tracklist :
1 – Looney toons theme
2 – Fort Boyard theme
3 – Darry Cowl Chamber
4 – Les Bonnes Manières
5 – Un Chien Géant
6 – E-TRON (digital caca)
7 – Mechanical Chiwawa
8 – Je ne t'es jamais autant aimé
9 – Mountains Of Maths
10 – Pauv' connard
11 – Calojira
12 – Takoyaki
13 – Boulangerie, Patisserie
14 – Pipi vs Caca
15 – Batman vs Predator
16 - Welcome to the Jingle
17– Je possède un cousin
18 – La ch'nille
19 – La bouillie
20 – Keken
21 – Anthracte
22 – I like to vomit
23 – Je collectionne des canards (vivants)
Rappel :
24 – Kammthar
25 – Quand j'étais petit
26 – Evier metal
Crédit Photos: Lukas Guidet.
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