Drakkar – Diabolical Empathy


Fondé en 1983 dans le Hainaut, Drakkar est un groupe de heavy/speed metal belge ayant fait parler de lui cinq ans plus tard avec son premier album X-Rated qui l’avait notamment vu ouvrir pour Metallica, Overkill, Queensrÿche et Slayer. Il aura malheureusement fallu attendre 2012 et que le guitariste Richy réactive le combo pour retrouver une trace discographique de Drakkar. Nous voici maintenant en 2017 et les Belges nous reviennent avec Diabolical Empathy.

Ce nouvel opus arrive à un moment particulier dans la carrière de Drakkar. En avril 2016, alors que le combo surfait sur le succès de l’album Once upon a Time… in Hell, le guitariste Thierry Del Cane, l’un des membres fondateurs, décède d’un arrêt cardiaque juste après un concert. Une épreuve que l’on devine difficile à surmonter, dont l’annonce a affecté une grande partie de la scène metal en Belgique, et qui a sans aucun douté donné de la rage aux membres restants puisque l’album qu’ils nous proposent aujourd’hui est dur et sans concession. Aidée par une production très moderne, la musique des Belges nous fait souvent penser à la scène heavy allemande, Accept en tête sans pour autant se détacher totalement de son ADN speed metal, notamment grâce au jeu de batterie d’Adrien Delgambe.

Diabolical Empathy est une sorte de concept album, chaque titre étant lié à une œuvre d’art ou une personne/entité mythique. C’est ainsi que les Belges nous parlent du Sabbath des Sorcières de Francisco Goya ("The Witches Dance"), l’Enfer de Dante ("The Nine Circles of Hell") ou même la Pieta de Michel-Ange ("Stay With Me"). En plus de cette idée originale, surtout prétexte à des thèmes variés pour les paroles, la musique se veut plutôt efficace, ce qui est rassurant une fois passé le début un peu maladroit ("Rose Hall's Great House" est sans doute l’un des titres les plus faibles de l’album malgré sa position d’opener).
 


Ce qui est certain, c’est que les Belges ont eu raison de faire de "Hitchhicking of Pain" le single de l’album, tant cette composition à propos du serial killer Jeffrey Dahmer est efficace en diable. C’est d’ailleurs dans les titres énervés et rapides que Drakkar brille le plus. Citons ainsi "Lucifero Moderno" ou le court mais efficace "The Endless Way" et son refrain qui pourrait bien marcher en live.

En parlant de refrain, si certains tombent un peu à plat et manquent de punch, d’autres s’avèrent plutôt réussis et dans la plus pure tradition heavy/speed metal. C’est notamment le cas de celui de "Stigmata" qui vient relever un titre par ailleurs assez moyen. Enfin, il convient de mentionner la réussite de la ballade "Stay With Me" (en duo avec Julie Colin du groupe Ethernity, convaicante) qui malgré son sujet religieux (Marie tenant le corps de Jésus dans ses bras) aborde le sujet du deuil d’une belle façon.

Malgré sa relative ancienneté, le combo du Hainaut nous offre un album qui ne sonne pas daté et qui fera date dans sa discographie. Le seul problème viendra peut-être de la comparaison qui pourrait être faite avec les productions d’autres groupes de la même mouvance. En effet, Diabolical Empathy ne marquera certainement pas l’histoire du genre et peut par moment s’avérer un peu lourdingue, mais cet opus possède son lot de qualité pour que l’auditeur passe un bon moment. Une réussite donc, mais peut-être pas indispensable.
 

Sortie le 20 Octobre 2017 chez Spinal Records.

 

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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