Pour fêter leurs 20 ans de carrière, les toulousains de Sidilarsen ont vu les choses en grand : faire une gigantesque soirée d’anniversaire concert pleine de surprises dans la salle du Bikini en invitant des groupes (Black Bomb A, Gorod, Severny Flot…) et plein de potes pour faire des featurings sur scène, le tout filmé par de nombreuses caméras en vue de faire un DVD live. A quelques heures de ce Sidifest qui se tiendra le samedi 14 octobre, rendez-vous était pris avec Viber (guitare, chant) à L’Esquile, un petit bar du centre-ville Toulousain, histoire de tailler une bavette avec le bonhomme et de faire le point sur ses 20 ans de carrière. Et c’est un Viber tout sourire (malgré le stress qui monte) qui a pris le temps de répondre à nos questions, devant une petite mousse… Silence sur le plateau, on tourne… Action !
Après 20 ans à retourner les scènes de France et de Navarre, 6 albums, 5 démos et 1 compile, quel bilan tires-tu de l’aventure Sidilarsen ?
Voilà une question précise ! Ça fait plaisir… (rires) Le bilan est globalement très positif, car comme tu peux le voir, on est encore là après 20 ans ! (rires) Plus sérieusement, on a toujours essayé de maintenir quelque chose qui est assez difficile, c’est-à-dire garder l’envie de travailler et de jouer ensemble. Nous avons toujours cette envie d’avancer avec le groupe et nous faisons en sorte de rester inspirés. Et ça, c’est quelque chose de très positif. Ensuite, on a connu – comme tous les groupes – des passages un peu plus difficiles, des moments de bonheur puis tout ça s’est mélangé… Ceci étant, je pense qu’aucun de nous ne regrette le chemin parcouru.
Dans les 90’s tu ne pensais pas que l’aventure Sidilarsen durerait 20 ans, mais au jour d’aujourd’hui comment vois-tu la notoriété du groupe ?
Personnellement, je suis très satisfait de là on en est aujourd’hui, et de là où on est en phase d’arriver. Des nouvelles marches sont sur le point d’être franchies... Et d’après ce que j’ai lu / entendu à droite et à gauche, dans des articles ou au fil des interviews qu’on a données, il apparait que Sidilarsen est devenu une sorte de pilier de la scène metal Française. C’est quelque chose qui nous fait très plaisir, car pour nous, c’est une réalité qui se concrétise. Quand on se repenche sur notre dernière tournée, notre passage au Hellfest ou plus récemment lors de l’Xtreme Fest, on est très content de voir que pas mal de monde se déplace pour nous voir. Et même si notre public plus ancien nous a toujours été fidèle, on remarque que les rangs ont grossi… De plus, on ressent aussi beaucoup de considération de la part des professionnels du milieu qui ont confiance en ce qu’on représente, autant artistiquement que ce qu’on défend. Evidemment, peut-être que si on était monté à Paris au début de Sidilarsen, les choses auraient pu être différentes, mais avec des si on peut bâtir plein de choses, et même des châteaux en Espagne ! (rires). Quoiqu’il en soit, nous sommes très fiers de que ce nous avons construit jusque-là. J'ai l'impression que les choses montent encore très fort… D'ailleurs les préventes du concert du Bikini (du 14 octobre 2017 – ndlr) sont très bonnes et la soirée s'annonce sous les meilleurs auspices… Je pense qu'on a toutes les cartes en main pour jouer un bon coup, frapper fort et faire kiffer les gens !
Est-ce que ces 20 ans correspondent pour toi à un aboutissement ou une continuité ?
C'est vrai que ces 20 ans pourraient prendre la forme d'une célébration, d'une sorte d'un point d'orgue qui pourrait marquer la fin de quelque chose, mais on a toujours l'envie et l'énergie de poursuivre l'aventure, donc on va se servir de ces 20 ans plutôt comme un tremplin… Ça faisait longtemps qu'on avait envie de sortir ce DVD, les fans le demandaient aussi depuis longtemps, c'était donc l'occasion de le faire. En plus on a les moyens de réaliser ce DVD car notre maison de disque nous a suivi dans ce projet, la boîte de prod' qui bosse avec nous depuis pas mal de temps est aussi motivée. Il y a aura 9 caméras, et on compte faire quelque chose de qualité ! On se sent épaulé, et cette énergie-là va nous servir aussi pour la tournée qui va suivre car après la sortie du DVD vers le mois de mars 2018 (on ne connaît pas encore la date), découleront pas mal de dates… Ces 20 ans sont donc le début de quelque chose pour nous, on ne compte pas se reposer sur nos lauriers… et puis on n'est pas si vieux, quand même ! (rires)
C’est marrant qu’on ait dû attendre les 20 ans du groupe pour pouvoir se mettre sous la dent un DVD live alors que le groupe maîtrise à merveille son visuel qui est très lié à sa musique, autant dans les concerts, que dans les clips… et même dans les BD !
Ouais… comme je te l'ai expliqué, on attendait le bon moment pour sortir ce DVD et avoir toutes les cartes en main pour faire un produit de qualité. Il ne tient qu'à nous de faire un bon concert samedi soir au Bikini et de donner le meilleur de nous-mêmes. C'est vrai qu'on aurait pu faire un DVD pour nos 10 ans… d'ailleurs, on aurait été moins stressé si on avait fait un avant, car on aurait vu les défauts ! (rires) Mais bon, on a pas mal d'expérience maintenant et on a bien discuté avec l'équipe Sidi qui va être backstage, les techniciens, le son, la lumière et les cameramen pour que tout se passe comme sur des roulettes. Sur le papier, il n'y a pas de quoi trop flipper car tout est carré… sauf que c'est la première fois qu'on va monter sur scène tout en étant filmé de manière professionnelle, tout le long d'un concert un peu plus long que d'habitude, qui sera spécial avec des featurings etc...
La captation DVD semble déjà bien étudiée, mais est-ce qu'il y aura des petites improvisations ou est-ce que tout sera scénarisé ?
Bien entendu, le concert sera un peu chorégraphié dans la mesure où il faut présenter les gens qui seront invités sur des morceaux, il faut timer les sorties, les entrées etc. Il y a donc des petites choses qui doivent être bien carrées, histoire que les choses soient fluides pour les gens qui seront au concert et qui regarderont le DVD. Comme tu l'imagines, on ne peut pas penser à chaque mot qu'on va dire ou chaque geste qu'on va faire car ce serait trop chiant pour tout le monde et pas du tout rock n' roll ! (rires) Et puis, on a envie de vivre pleinement ce moment, nous aussi… Avant toute chose, on va faire un concert, dans une super salle du Bikini !
Le Bikini était-il important pour vous ?
Si on remonte à 1997 lors du premier concert de Sidilarsen en Ariège qui a posé les bases du groupe tel qu'il est, l'opportunité de jouer au Bikini (dans l'ancienne salle avant la catastrophe de l'AZF) était le graal ultime car la salle était déjà mythique à l'époque. On connaît toute l'équipe du Bikini depuis très longtemps maintenant, on adore l'esprit du Bikini et on y a joué de très nombreuses fois depuis 20 ans… c'était donc logique et naturel de faire ce concert à Toulouse, car notre ADN est Toulousain et le Bikini fait aussi partie de notre ADN !
Black Bomb A, Gorod, Severny Flot… Comment s’est passé le choix des invités ?
Plusieurs choses ont motivé ce choix. Tout d'abord, Sidilarsen est un groupe de metal même si on a été pendant un moment perçu comme des dissidents du fait des vieux schémas d'il y a très longtemps où on mélangeait l'électro metal… On avait d'ailleurs adopté le terme de "dance metal" un brin provocateur, qui nous a ancrés dans le neo metal. Avec les deux derniers albums, on a tenu à signifier qu'on faisait vraiment partie de la scène metal – car c'est une réalité – et de cette scène-là qu'on est le plus proche. Pour ce qui est de Black Bomb A, on les a souvent croisés sur de nombreuses dates et festivals. C'est un fer de lance de la scène, qui a une énorme énergie, un vrai sens artistique et un réel engagement. En ce qui concerne Gorod, c'est un peu pareil. De plus, le chanteur est Toulousain, on le connaît depuis longtemps. Le style extrême de Gorod est très pointu, on adore ce qu'ils font. Voilà… en fait samedi ce sera une soirée metal, on voulait que ça défouraille, et ça va défourailler ! (rires). En plus, on voulait qu'il y en ait pour tous les goûts. C'est pour ça qu'on a fait appel à Severny Flot, un groupe de metal Russe un peu progressif et mélodique qui chante en russe… Il va y avoir un panel musical très large !
A quoi peut-on s’attendre pour ce concert spécial ? Des vieux titres ? Des inédits ?
On n'est pas parti pour faire un set étrange qui part dans tous les sens… On va voulu garder le dernier set de Dancefloor Bastards car c'est un set qu'on adore, qui roule bien et qui a déjà fait ses preuves. De plus, on compte être bien efficace sur ce DVD, donc on ne va pas faire en sorte de perdre toutes nos habitude en incluant avec des titres qu'on ne joue plus depuis pas mal de temps. Bien évidemment, il y a des vieux morceaux qu'on va ressortir pour faire des petits clins d'œil à des moments clés de notre carrière… Mais on ne pourra pas satisfaire tout le monde, sinon on devrait jouer 5 heures ! (rires) De plus, on avait déjà fait un set de plus de 2 heures à Paris, au Divan du Monde avec que des anciens morceaux et des raretés. Pour ce DVD, on n'a pas envie de faire un concert infini, on veut faire un set concis, varié mais avec une préférence pour le dernier album car on en est très fier, et c'est ce disque qu'on est toujours en train de défendre.
Dans ce futur DVD, est-ce qu'on aura droit en plus du live avec des bonus ? Des vidéos inédites… ?
Oui, bien sûr ! Il y a aura des images inédites, des live, des clips, des images de l'envers du décor… Il va y avoir pas mal de chose car on a cumulé de la matière depuis toutes ces années ! (rires) On va trier tout ça et faire un joli package…
Et on peut s'attendre à des casseroles, aussi ? (rires)
Oh que oui ! Il y aura des choses très drôles… (rires)
Suite à la sortie du DVD courant mars, tu m'as dit qu'il y aurait une tournée pour le promouvoir, mais est-ce que des nouvelles compositions sont déjà sur la table ou du moins en cours de réflexion ?
On a d'ores et déjà commencé à poser les bases de compositions pour la suite. Chacun commence à avoir des idées; il y a des choses qui s'écrivent… On continue à composer car il va y avoir pas mal de dates suite au DVD, et on ne compte pas être à l'arrache pour rentrer en studio en 2018, comme on l'a un peu été pour le dernier album ! (rires)
Après 20 ans dans Sidilarsen vous prenez toujours autant à plaisir à monter sur scène et à composer ?
Avec le temps, je pense qu'on arrive plus facilement à toucher le but qu'on recherche…On ne perd pas de l'énergie pour rien, on devient plus détendu ! Ensuite il faut avouer qu'avec le temps, on s'est un peu embourgeoisé… Les rares fois où on a joué dans des conditions un peu limite, on l'a un peu mal vécu au début ! Mais une fois le concert lancé, l'énergie avec le public remotive beaucoup. C'est dans ces moments-là qu'on sait pourquoi on fait de la scène… Et ça, ça vaut tout le pognon du monde, ce n'est pas juste de l'émotion ou du futile… c'est quelque chose de très concert qui fait que tout le monde se rassemble autour d'un concert. C'est quelque chose de très important pour moi. Sans la musique et les concerts, je ne sais pas ce que je serais ! … et puis ce serait con de s'apercevoir qu'on n'aime pas la scène, ni composer au bout de 20 ans ! (rires)
C'est la transition idéale pour ma dernière question : qu’attends-tu de Sidilarsen pour les 20 ans à venir ?
Ce que j'attends ? C'est qu'on arrive à faire l'album parfait ! (rires) Le live me convient très bien : ce qu'on fait nous ressemble, il nous a permis de nous rapprocher de nous-même… J'espère qu'on va faire encore mieux dans les années à venir, qu'on va continuer à rester ouvert sur la musique… et sortir ce fameux disque bien carré, bien propre, inspiré ! Le disque parfait, quoi ! (rires)