C’est officiel, la rentrée a belle et bien démarré pour nos hôtes de SPM Prod qui font bouger les lignes du côté de Toulouse ! En effet, en attendant une ribambelle de concerts pour la fin d’année et pour 2018, voilà que les costauds ont mis les petits plats dans les grands pour accueillir au sein de la salle du Metronum, la tournée européenne de Satyricon, accompagnés pour l’occasion des grecs de Suicidal Angels. Et même si la bande à Satyr et Frost a cueilli à froid plus d’un fan de black de la première heure il y a pas mal de temps (notamment depuis Volcano), on ne peut pas dire que Satyricon laisse de marbre. C’est pour cela qu’un peu plus de 300 personnes se sont déplacées du côté du nouveau quartier de Borderouge pour en découdre avec ce groupe à la personnalité bien trempée…
Suicidal Angels
C’est devant un public plutôt clairsemé que débute le set de Suicidal Angels. Evoluant dans un thrash à l’ancienne, les grecs vont vite se mettre le public dans la poche grâce à une déferlante d’énergie pure et des morceaux plutôt bien ficelés. Il faut dire aussi que les gars ont du métier, vu que le groupe formé autour de Nick Melissourgos tourne depuis plus de 15 ans. Du coup, on sent qu’il y a beaucoup de professionnalisme et de métier sur les planches, si bien que Suicidal Angel arrivera sans peine à fédérer le public devant la scène et même à faire rentrer une bonne partie du public qui était bien posée dans le patio au début du set. Chapeau, les gars…
Au fur et à mesure du set, nos amis Helléniques vont véritable avoir la main mise sur le Metronum et imposer leur musique d’une remarquable efficacité ("Capital Of War", "Bloodbath", "Front Gate" ou le costaud "Seed Of Evil"). Malgré des compositions plutôt longues avec pas mal de structures à tiroirs et de parties qui alternent bourrinages intensifs et approches plus aérées, Suicidal Angels réussit sans peine à tirer son épingle du jeu et de lancer pour de bon les hostilités !
Satyricon
Après un changement de plateau très rapide, voilà que Satyricon arrive sur les planches du Metronum à 21 heures pétantes sans crier gare sous une bande son grandiloquente en forme d’intro.
Et vlan ! Promo de Deep Calleth Upon Deep oblige, c’est "Midnight Serpent" qui fait office d’opener : le morceau est plutôt énergique et les riffs engageants. Et bien qu’on soit à des années-lumière du Satyricon du début des 90’s, force est de constater que le groupe fait une bonne impression dès son entrée sur scène. L’ami Satyr semble bien en voix ce soir et n’a pas de mal à focaliser toutes les attentions (vu que Frost est bien planqué derrière son imposante batterie…).
Le public du Metronum déjà conquis d’avance (même si on entend toujours ici et là que c’était mieux avant à l’époque de Shadowthrone…) rentre facilement dans le set axé sur une très grande majorité de morceaux issus des quatre derniers albums des Norvégiens à l’image de "Our World It Rumbles Tonight", "Black Crow On A Tombstone", "Deep Calleth Upon Deep", "Walker Upon The Wind", "Commando", "Repined Bastard Nation" etc... Les die hard fans de la première époque resteront sur leur faim et n’auront pas grand-chose à se mettre sous la dent hormis "Transcendental Requiem Of Slaves" et "Mother North" (de Nemesis Divina de 1996).
Il faut s’y faire : Satyricon a choisi d’évoluer et la veine black metal d’antan ne fait plus partie du groupe… Malgré tout, force est de constater que le projet de Satyr et Frost tient toujours le haut du pavé en live. On sent que le set est plutôt bien rôdé et que la setlist tourne bien (même si le groupe joue parfois d’autres morceaux que "Blood Cracks Open The Ground" sur d’autres dates). Malgré quelques petits problème de son ici et là, Satyricon maîtrise son sujet à merveille et n’a pas de mal à se mettre le public dans la poche grâce à une bonne communication de Satyr, en véritable maître d’œuvre qu’il est.
En ce qui concerne les nouveaux morceaux issus de Deep Calleth Upon Deep, on ne peut pas dire que ce soit une franche réussite en live. En effet, mis à part l’explosif "Midnight Serpent" qui prend à la gorge, les titres comme "To Your Brethren In The Dark", "Deep Calleth Upon Deep" qui présentent un côté épique sur disque avec des facettes sombres et parfois dissonantes, n’arrivent pas vraiment à décoller. Peut-être que plusieurs écoutes du dernier album s’avèrent nécessaire pour appréhender les nouvelles compositions… ?
Passé cette petite déception, on ne regrette pas de s’être déplacé ce soir : on a droit à du (très) bon Satyricon et on ne va pas s’en plaindre ! Surtout que le set passe plutôt vite et qu’après le diptyque "Transcendental Requiem Of Slaves" / "Mother North", les Norvégiens attaquent déjà le rappel, histoire d’enfoncer le clou avec "The Pentagram Burns" et "Fuel For Hatred". Ça fait du bien par où ça passe… Et petite cerise sur le gâteau, Satyricon clôturera son set avec l’art et la manière au travers d’un "K.I.N.G. " qui écrase tout sur son passage ! What else ?
Au final, la bande à Satyr et Frost aura (encore une fois) défendu sa ligne artistique débutée il y a une bonne quinzaine d’années et démontré s’il en était besoin que Satyricon n’est pas une entité figée dans le temps. La musique a évolué, le groupe aussi et ça le public l’a bien compris. La poignée de grincheux qui espérait entendre des titres de l’ère de Shadowthrone est partie déçue. Mais il faut se faire une raison : Satyricon ce n’est plus du black metal… et ce n’est peut-être pas plus mal !
Crédits photos : Vincent B.
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Un grand merci à Fred ainsi qu’à toute l’équipe de SPM Prod.
(Intro)
Midnight Serpent
Our World It Rumbles Tonight
Black Crow On A Tombstone
Deep Calleth Upon Deep
(Interlude)
Walker Upon The Wind
Repined Bastard Nation
Commando
Now, Diabolical
(Interlude)
To Your Brethren In The Dark
Blood Cracks Open The Ground
Transcendental Requiem Of Slaves
Mother North
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The Pentagram Burns
Fuel For Hatred
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K.I.N.G.