Grosse date de gens pas contents au micro ce soir au Backstage BTM qui plus est dans une salle qui affiche complet ! Thy Art Is Murder vient nous présenter son nouvel opus et les Australiens emmènent avec eux d'autres pointures en la présence de After The Burial et Oceano ainsi que les Anglais de Justice For The Damned. Prêts à vous prendre une déferlante de growls et de blast beats dans la face ? Suivez le chemin, on vous raconte.
JUSTICE FOR THE DAMNED
OCEANO
Nous arrivons alors que c'est à Oceano de prendre possession de la scène du Backstage BTM devant un parterre déjà bien consistant. Il est difficile de se frayer un chemin que ce soit sur la partie supérieure comme dans le pit et on se réfugie donc à côté du bar pour avoir une vue somme toute correcte de la scène. Le quatuor se met en place et va nous dérouler pendant une bonne demi-heure son deathcore d'une puissance et d'une technicité incroyable. Mené par Adam Warren (chant) depuis sa création en 2006 dans l'Illinois, Oceano est un groupe reconnu dans le genre pour la qualité de ses sorties et ce n'est pas la prestation de ce soir qui nous fera dire le contraire.
Premièrement, Adam Warren remporte le titre de vocaliste le plus impressionant de la soirée tant son growl et son pig squeal sont d'une brutalité et d'une férocité rare. Ensuite le groupe alternera entre les compositions de son petit dernier, Revelations qui signe d'ailleurs l'arrivée du combo chez Sumerian Records, et les quatre autres albums de la discographie.
Le public se prend au jeu et on surprend même des conversations de personnes n'ayant jamais vu le groupe auparavant qui sont bluffés par la qualité de la prestation proposée. C'est carré, c'est propre, ça groove et on en prend pleins les écoutilles. Que demander de plus finalement ?
AFTER THE BURIAL
On reste aux USA et dans le même coin puisque de l'Illinois on se déplace dans l'état du Minnesota pour accueillir After The Burial. On reste dans un registre deathcore même si le combo diversifie sa musique qui penche (selon les compos) plus vers le djent par moment. Endeuillé en 2015 par le départ puis la mort de Justin Lowe (guitariste), c'est en quatuor qu'évolue maintenant After The Burial et se positionne face au public parisien.
Le combo entame son set avec le second titre de son dernier opus, Dig Deep, qui s'intitule "Lost In The Static". Le pit est en feu, les mosheurs sont en forme et ça pousse contre les premiers rangs dans un effort désespéré de se faire une place au plus près de la scène. L'album le plus représenté ce soir sera Wolves Within ayant vu le jour en 2013 et vu les pépites présentes sur celui-ci, on ne pourra pas reprocher ce soir au combo.
On comprend parfaitement le choix du combo de ne pas vouloir ajouter de deuxième guitariste au vu de la tragédie subie mais on se rend vite compte qu'une seconde guitare ne serait pas de refus au vu de la richesse et de la complexité des compositions. Adrian Oropeza (basse) fait du bon travail mais un peu de lourdeur supplémentaire ne serait pas de refus pour être honnête.
Après une bonne trentaine de minutes, After The Burial se retire pour laisser la place aux héros de la soirée : Thy Art Is Murder.
THY ART IS MURDER
Il est maintenant temps d'accueillir le groupe que tout le monde attend dans la salle et qui a réussi à remplir une salle parisienne malgré sa faible notoriété en dehors des fans du genre : Thy Art Is Murder. Avec un nouvel album sous le coude, Dear Desolation, et surtout le retour de CJ McMahon (chant), le combo Australien est sur la pente ascendante et c'est mérité au vu du travail fourni à la fois en studio et sur la route.
C'est d'ailleurs avec deux titres de son nouvel opus que Thy Art Is Murder entame sa prestation, "Dear Desolation" et "Slaves Beyond Death", devant une assemblée qui ne jure que par le frontman du groupe à en juger par les acclamations qui lui sont réservées. Et nous qui pensions que cela était prévu pour les boys bands ! Pas de surprise dans les titres joués de ce nouvel album puisque l'on navigue entre le titre éponyme et les trois morceaux ayant eu le droit à un clip. On notera qu'il aura fallu deux titres à CJ McMahon pour être en forme vocalement, sa voix s'améliorant d'ailleurs au fur et à mesure du concert.
Hormis Dear Desolation, c'est Holy War qui sera majoritairement représenté ce soir avec la présence de six titres dans la setlist. C'est pour nous une bonne nouvelle étant donné le quasi sans faute qu'est cet album alors que son successeur sans pour autant être mauvais est un peu moins enthousiasmant. On se délectera donc de la présence des rares "Violent Reckoning" et "Emptiness" en plus des singles de l'album.
Après nous avoir ouvert l'appétit avec deux titres de Dear Desolation, Thy Art Is Murder nous ramène vers son premier opus Hate avec un des plus gros tubes de sa carrière, "The Purest Strain Of Hate". La fosse s'agite encore plus et le groupe peut même se permettre de s'arrêter de jouer pour laisser le public chanter tant le morceau est iconique !
En dehors de CJ McMahon, le membre du groupe qui nous impressionne le plus est Andy Marsh (guitare) qu'on avait aussi pu voir à la basse chez Parkway Drive. Le musicien est d'une précision chirurgicale et on se surprend à fixer ses mains et son instrument durant la grande majorité des titres et notamment des solos. En dehors de JB Bubaker (August Burns Red), rares sont les musiciens du genre avec une telle capacité en concert.
Justement en parlant de Parkway Drive, c'est le frontman de Justice For The Damned qui viendra chanter la partie de Winston McCall sur "Coffin Dragger". Thy Art Is Murder termine son set avec le duo "Holy War" - "Light Bearer" qui terminent d'user les cervicales du public parisien.
Après quelques instants de répit, le quintet revient sur scène auprès d'un public qui scande le titre du morceau qui va clore la soirée, "Reign Of Darkness". Derniers moshparts, derniers stagedives, derniers crowdsurfs et il est temps de remballer pour ce soir. Thy Art Is Murder aura mis une énorme mandale à Paris ce soir et le public l'aura bien rendu aux Australiens, CJ McMahon n'hésitant pas au fur et à mesure du concert à offrir ses éloges à l'audience.
Setlist:
Dear Desolation
Slaves Beyond Death
The Purest Strain of Hate
Shadow of Eternal Sin
Violent Reckoning
Emptiness
No Absolution
Coffin Dragger
Absolute Genocide
The Son of Misery
Puppet Master
Holy War
Light Bearer
Encore:
Reign of Darkness