Stoned Gatherings nous a concocté une belle affiche en ce dimanche 8 octobre 2017. La journée semblait cependant mal engagée. En effet, le groupe qui devait ouvrir la soirée a eu des problèmes avec son van et allait donc arriver en retard. Peu importe, l'ouverture a été repoussée d'une heure et l'ordre des groupes remanié afin de permettre aux Satan's Satyrs de jouer malgré leur retard. La fête de la lourdeur et de la lenteur a donc bien eu lieu !
Conan
Ce sont donc les Anglais de Conan qui ont l'honneur d'ouvrir les hostilités avec "Crown of Talons" Alors que le public s'était assemblé déjà dans la fraîche entrée près du bar du Glazart, on sent immédiatement un changement climatique en entrant dans la salle de concert. Nous venons de gagner 15 degrés et l'air devient vite tropical. Cela convient aux lourds sons embrumés de Conan. En effet, leur stoner/doom est particulièrement réputé pour sa lenteur et sa lourdeur, encore plus marquées que ce qui est habituel pour ce style éléphantesque.
Les fumigènes font leur travail et l'atmosphère sur la scène est vite aussi épaisse que leur musique. Le chant crié et quelque peu éthéré de Jon Davis et les growls de Chris Fieldling transpercent cette purée de pois et, à l'occasion de quelques vigoureuse accélérations de rythme, les têtes se secouent déjà allégrement alors que la soirée ne fait que commencer. Cela promet en tout cas !
Setlist:
Crown of Talons
Throne of Fire
Thunderhoof
Battle in the Swamp
Gravity Chasm
Horns for Teeth
Foehammer
Total Conquest
Monolord
Après une bonne pause, permettant de se désaltérer, nous voilà devant Monolord. La température vient encore de grimper puisque la salle est pleine de corps en sueur. L'humidité devient digne d'une serre tropicale.
Les Suédois exercent un autre style de stoner/doom, plus teinté seventies. Là où la fumée épaisse de Conan s'associe simplement à la lourdeur, on voit bien que cette musique là se fumerait bien pour certains. Mais nous sommes là pour assister à un concert, donc il va falloir plutôt secouer la tête en suivant les rythmes lancinants de leur musique.
Le groupe était aussi là pour présenter des titres de leur nouvel album Rust, avec le titre éponyme notamment. A ne pas en douter, il a fait très bonne impression ce soir si l'on en juge les nombreux spectateurs en quasi-transe mystique devant leur musique.
Setlist:
Where Death Meets The Sea
We Will Burn
Audhumbla
Rust
Empress Rising
Satan's Satyrs
Les malheureux retardataires sont finalement arrivés et ne semblent guère indisposés par leur contretemps. Au contraire, on pourrait presque croire qu'ils se défoulent sur scène. L'énergie est là, mais il faut avouer que leur style musical diffère quelque peu du reste de la soirée. La salle est moins remplie, mais peut-être faut-il également mettre cela sur le compte de l'excellente prestation de Monolord, et certainement aussi sur les conditions de chaleur moite qui règne dans la salle. Et après tout, il y a des boissons fraîches et de l'air tout aussi frais un peu plus loin dans l'autre salle...
Quoiqu'il en soit, les Américains se démènent comme des beaux diables et leur show est à l'image de leur musique: déjantée, festive et pleine de dynamisme. Le chanteur attire les regards féminins et la musique a ce côté rock'n'roll punk qui permet d'apporter une petite touche de fraicheur à cette lourde soirée.
Ceci dit, la fraîcheur est toute relative, car le fait de s'agiter devant le groupe ne peut qu'augmenter encore l'humidité ambiante à un taux sans doute proche des 100% !
Windhand
La tête d'affiche mérite amplement sa place. En effet, le public ne s'y trompe pas et vient en masse s'agglutiner dans une ambiance suintante. Ceux qui n'étaient pas encore en transe ne tardent pas à l'être à leur tour... Le charisme et la maîtrise vocale de Dorthia joue pleinement et on se croirait presque revenu dans les années 70. Sans le LSD bien sûr ! L'oeuvre de Windhand rend clairement hommage à cette époque. Le chant s'accorde à merveille avec l'ambiance recherchée et il est évident qu'il est responsable d'une part essentielle du succès de la prestation, sans vouloir nullement amoindrir le mérite des musiciens !
Une excellente soirée donc, placée sous le signe du doom et du stoner. A part ajouter Electric Wizard à l'affiche - on peut toujours rêver - et installer une petite climatisation dans la salle, je ne vois guère ce qu'on pouvait attendre de mieux. Merci en tout cas à Stoned Gatherings de proposer des belles affiches de ce genre !
Thomas Orlanth
Photos : © Thomas Orlanth
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