Der Weg Einer Freiheit (+ Regarde Les Hommes Tomber + Whêh) MJC Ô Totem Rillieux La Pape (05/10/2017)

Les six mois qui nous ont séparés de l'annonce de la tournée européenne de Der Weg Einer Freiheit et de cette dernière date de leur passage dans l'héxagone auront été d'une longueur interminable. Auteurs d'un Finistere s'inscrivant comme LA sortie black de l'année, on avait hâte de voir ce que les nouveaux morceaux pouvaient rendre en live. Organisé par Médiatone à la salle de la MJC Ô Totem de Rillieux-La-Pape, ce sont Whêh, les régionaux de l'étape, ainsi que les expérimentés Nantais de Regarde Les Hommes Tomber qui avaient comme lourde tache d'ouvrir et de nous plonger dans l'atmosphère ténébreuse des Bavarois.

Whêh

Les portes de la MJC Ô Totem s'ouvrent à 19h30 pétantes. Acceuillis chaleureusement par le staff de Médiatone, nous partons à la découverte du petit coin merch situé à proximité immédiate de l'entrée ainsi que du bar mis à notre disposition pour souffler un peu après cette journée de travail mais surtout pour se mettre dans des conditions idéales afin de vivre cette soirée black exceptionnelle qui nous attend. Les perturbations furent nombreuses sur les routes lyonnaises, beaucoup de monde rentre au goutte à goutte, mais c'est devant une fosse plutôt généreuse pour une date en plein milieu de semaine que Whêh ouvre à la maison. Une guitare, un pied de micro et une batterie en position latérale, c'est tout ce qui suffit aux Gones pour distiller leur doom teinté de sludge à l'univers clairement black.

Whêh 1

C'est avec une bande son du JT passant en boucle que le duo fait son entrée en scène. Sylvain se positionne confortablement derrière ses fûts casque anti-bruit bien vissé sur son crâne et Péah débarque vêtu d'une longue veste dont la capuche cache son visage. Les blast montent progressivement en rythme mais aussi en intensité, le son est laconique et empreint de noirceur pour ce "Hight & Laow". Il y a beaucoup de reverb sur les riffs de Péah dont la résonnance est amplifiée et d'un coup, tout s'emballe. Sous la violence de ses headbang la capuche tombe et on peut enfin découvrir le visage de ce chanteur/guitariste dont les scream déchirant sonnent comme une complainte au milieu du son atmosphérique et des percussions brutales. De gros samples résonnent en outro, on vient de se prendre une bonne claque en pleine face.

Whêh 2

Sylvain se boit une petit gorgée de ce doux breuvage pétillant houbloné que l'on connait tous et les hostillités peuvent reprendre. Péah gère la prog et les samples du bout de son pied gauche et c'est sous les spots rougeoyants qu"Acid Sweaty Weather" suit. Les martellements de la grosse caisse annoncent la couleur et ce sont les riffs bien chargés en saturation accompagnant les puissant unclears déchirant qui viennent nous tater les tympans. Les cymbales volent sous ses coups répétés puis d'un coup, gros blanc et le gros son repart. La chanson est longue mais empreinte de dynamisme. A fond dans ses blast, Sylvain en décolle de son siège avant une fin brève et brutale. La fosse est plutôt calme en ce début de soirée, hormis quelques headbang par-ci par-là, pas grand chose à se mettre sous la dent.

Whêh 3

C'est déjà l'heure du dernier morceau et c'est avec un titre qui n'a pas encore été baptisé par les deux Lyonnais que se clôture ce set d'ouverture. L'univers se fait de plus en plus ténébreux au fil de la montée en rythme des percussions de Sylvain mais surtout du son hyper distordu de la guitare de Péah. Les baguettes fusent autour des caisses claires, le growl est rocailleux et l'atmosphère de plus en plus pesante. Le son devient d'une clareté limite acoustique sur le break après un solo tout en saturation à la gratte, mais surtout avant une fin chaotique. Les deux donnent tout pour la fin. La saturation de son est totale, les blast pleuvent et Péah finit même à genoux devant nous pour nous balancer de bons samples en outro. C'est après un set percutant d'une demi-heure que Whêh quitte la scène sous les ovation en remerciant les groupes qui vont suivre, le public mais surtout le petit satan.

Line Up:

Péah Ligonnet: Chant, Guitare
Sylvain Macarez: Batterie

Setlist:

1 – High & Laow
2 – Acid Sweaty Weather
3 - ...

Regarde Les Hommes Tomber


Beaucoup de monde s'active pour remettre la batterie en position classique, mais pas que. La mise en place de la scène de Regarde Les Hommes Tomber demande une grosse débauche d'énergie de la part des roadies. Une demi douzaine de chandeliers ainsi que de nombreux pains d'encens sont disposés sur la totalité des planches de la scène de la MJC ,nous plongeant par la même occasion dans une ambiance de cathédrale. C'est à 20h50, sans aucun retard sur le running order, qu'une bande son lourde et sombre claque dans les airs. Le jeu de scène des Nantais à beau être rodé depuis tant d'années, on est toujours surpris par son efficacité et son impact. Tout ce beau petit monde arrive vêtu d'une veste  à capuche vissée sur la tête, seule exception à la règle pour Thomas qui, lui, porte un cuir malgré la chaleur qui règne désormais dans la salle enfummée.

RLHT1


Les riffs et les blast pleuvent sous les flash rythmés des stroboscopes, "L'Exil" lance de la plus belle des manière ce set black atmosphérique à souhait. L'intensité de Romain est frénétique à la batterie et cela se vérifiera tout au long de leur performance de ce soir. Les scream de Thomas sont puissants et bien saturés, il alterne entre chant et headbang, bien suivi par la fosse qui dès le début est totalement réceptive. La vitesse d'exécution des protagonistes est hallucinante et l'expérience live nous met litéralement sur les fesses. Le début de leur dernier opus Exile ouvre le set, sans pause aucune c'est "A Sheep Among The Wolves" qui s'enchaîne directement. Les lignes de basse d'AB dominent ce qui apporte de la lourdeur au son des Bretons. Tout le monde sur scène est assez statique mais cela n'empêche pas le frontman de bien occuper l'espace sans empiéter sur celui des autres. Sa présence scénique est énorme, il est littéralement en fusion avec le premier rang.
 

RLHT 2

"Ov Flames, Flesh And Sins" fait figure de rescapé de leur premier opus portant le même nom que le combo. En effet, celle-ci sera la seule qu'ils joueront. Mieux vaux ne pas être épileptique ce soir, les flashs sont calés sur la frénésie rythmique de la double pédale de RR appuyée par les riffs soutenus de JJS et AM qui se mettent côte à côte pour l'occasion, faisant péter les cervicales de la totalité de la salle. Sous les applaudissements et en face d'un mur de horns, Regarde Les Hommes Tomber ne prend même pas le temps de souffler et enchaîne par la suite du menu : "... To Take Us". Un énième unclear déchirant lance les débats, la luminosité est toujours très faible contribuant encore plus à cette ambiance feutrée qui marque leur univers artistique. Le rythme est hyper soutenu et saccadé, son outro légère à la limite de l'acoutique contraste totalement avec la saturation qui est légion.

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Les cymbales tintent légèrement en introduction, personne ne s'y trompe c'est au tour d'"Embrace The Flames" d'être jouée. Le son lourd de la basse d'AB arrive en grosse saturation et les riffs du duo infernal JJS/AM font le reste du job. Thomas joue énormément avec son pied de micro, ses growl et scream se font de plus en plus déchirants avant une fin tonitruante sous les horns de l'ensemble de la fosse. Comme pour le début du set c'est la fin de leur ultime album qui est calquée pour terminer. Effectivement "Thou Shall Lie Down" et "The Incandescent March" viennent cloturer les débats. Pour le premier, c'est encore une fois AB et ses lignes graves et profondes qui débutent. Le rythme est plus lent avant que les riffs ne montent en intensité et lancent le gros son. Pour le dernier, on finit en beauté, les martèlements puissants de la grosse caisse marquent les esprits mais ce n'est rien à côté de l'énorme série de scream posés à genoux en face du premier rang que nous délivre Thomas avant une fin brutale sous les acclamations de l'assemblée.

RLHT 4


Avec un set où leur dernier opus en date a dominé de façon outrageante, Regarde Les Hommes Tomber nous a encore une fois prouvé qu'en plus de faire des albums studio d'une grande qualité, ils arrivaient à faire voyager leur public dans leur univers torturé à l'atmosphère irrespirable. Le ton de la soirée est donné, les Bavarois de Der Weg Einer Freiheit ont champ libre pour terminer cette soirée sous le signe du black.

Line Up:

Thomas: Chant
Jean-Jérôme (JJS): Guitare
Antoine (AM): Guitare
Antoine (AB): Basse
Romain (RR): Batterie

Setlist:

1 – L'Exil
2 – A Sheep Among The Wolves
3 – Ov Flames, Flesh And Sins
4 - ... To Take Us
5 – Embrace The Flames
6 – Thou Shall Lie Down
7 – The Incandescent March

Der Weg Einer Freiheit

Le gros drappé reprenant l'artwork de la scène de combat avec le loup de Finistere servant pour toutes les affiches de chacune des dates de la tournée de Der Weg Einer Freiheit est hissé fièrement en fond de scène, en lieu et place de celui des Nantais qui viennent tout juste de tourner les talons. Bien entendu le titre Finistere à l'artwork si particulier et si reconnaissable a sa place de choix et trône sur le pied de micro de Nikita et sur la grosse caisse de Tobias, les deux membres fondateurs du combo black bavarois. L'ambiance est de plus en plus pesante, la salle est chauffée à blanc, ça y est, avec quelques petites minutes de retard sur le running order, les lumières s'éteignent enfin. Une bande son très harmonique au piano résonne et Tobias, Nico et Sascha font leur apparition sous un faiseau légèrement bleuté.

DWEF 1

Le noir est total et d'un coup d'un seul, avec une violence extrême et une frénésie du riff inouïe, Nikita fait son entrée avec "Einkehr" issue du précédent album Stellar. La fosse n'est pas trompée sur la marchandise, de nombreux headbang bien marqués sont réalisés dans toute la salle. Les lueurs deviennent verdâtre et c'est au tour de "Der Stille Fluss" dont les paroles sont littéralement vomies dans un growl profond et guttural frappant. La vitesse du stromboscope est calée sur la rythmique plus qu'élevée des riffs de Sascha et Nico en face to face avec Tobias qui martèle plus que brutalement ses pauvres caisses claires. Encore une chanson de Stellar au tableau en la personne de "Repulsion". Le rythme est plus lent dans un premier temps avec le son bien lourd et juteux des lignes de Nico et la clareté du chant de Nikita. Tobias fait monter le rythme crecendo et bientôt, le frontman abandonne son clear au profit d'un growl criard et tenu à la perfection.

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Comme un tournant dans le set des Teutons, les deux premiers morceaux issus de leur dernier album Finistere font chavirer la fosse dans une folie furieuse. "Skepsis, Part I" et "Skepsis, Part II" gardent bel et bien toute leur puissance et leur impact en live, nous confirmant par la même occasion que ce dernier opus est La sortie black de cette année. Le rythme est toujours aussi frénétique et les nombreux headbang de la fosse aussi d'ailleurs, mais les quelques passages de répit mélodique et langoureux permettent aux metalheads les plus aguéris de reposer leurs cervicales avant la dernière salve de riff qui se termine par un énorme mur de horns. Du dernier album au tout premier il n'y a que huit années qui nous séparent, c'est avec un temps record que nous remontons donc le temps avec un retour au sources avec "Ewigkeit". Cette piste est annoncée comme l'une des plus rythmée et des plus rapide de DWEF. C'est ce que l'on pourra constater par la suite. Les riff sacagés provoquent un grosse agitation de la fosse. Une fois le chaos passé, les classiques horns sataniques vienent acceuillir cette performance exceptionnelle.
 

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Ce sont "Zeichen" et "Aufsbruch" qui viennent clôturer cette première partie de set. Pour la première, le retour brusque du son violent nous scotche littéralement sur place. Il en est de même pour la seconde qui, comme dans l'album, nous fait sursauter suite à la coupure brutale de l'introduction parlée de Nikita par le bon gros son black scandinave mélodique, nous emportant dans les abysses ténébreuses du combo natif de Wurtzbourg. "Aufbruch" est la dernière chanson issue de Finistere jouée ce soir et la puissance toute particulière qu'elle dégage en version studio nous confirme qu'elle est vraiment taillée pour le live. Après une fin dantesque marquée notament par la maitrise de Tobias de la double pédale ainsi que du scream distordus par Nikita, tous les protagonistes partent dans les coulisses, une bière chacun en main.

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Quelques minutes de repos nous sont accordées avant un rappel qui va terminer de la plus belle des manières ce long set des Allemands. "We have one more song for you" balance Nikita avant de faire hurler la totalité de la salle qui reprend avec lui le refrain de "Lichtmensch". Tobias a tout juste le temps de s'essuyer le visage avec une serviette, que "Ruhe" issue de leur tout premier opus auto-produit vient finir ce set qui aura duré presque une heure et demie. Sascha se déchaîne à la gratte. Les riffs sont d'une vitesse inhumaine, le growl et les blast aussi d'ailleurs. Les ovations sont bien méritées, et c'est après un traditionnel selfie de fin que les Der Weg Einer Freiheit tirent leur révérence, l'occasion pour Nikita de serrer quelques pinces au premier rang avant de disparaitre dans les coulissses pour un repos plus que mérité.

Line Up:

Nikita Kamprad: Chant, Guitare
Sascha Rissling : Guitare
Nico Ziska: Basse
Tobias Schuler: Batterie

Serlist:

1 – Einkehr
2 – Der Stille Fluss
3 – Repulsion
4 – Skepsis, Part I
5 – Skepsis, Part II
6 – Ewigkeit
7 – Zeichen
8 – Aufbruch

Rappel:

9 – Lichtmensch
10 - Ruhe

Crédit Photos: Lukas Guidet.
Toute reproduction interdite sans l'accord écrit du photographe.



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