En cette soirée d’octobre, le rendez-vous est pris pour voir le groupe phare de la scène "metal" parodique française : Ultra Vomit. Après la sortie de leur nouvel album, Panzer Surprise, qui remporte un énorme succès critique et commercial, le groupe a entamé une tournée française dont beaucoup de dates sont déjà complètes.
Dédo
La grande et belle salle du Trianon se remplit rapidement, jusqu’aux balcons. L’ambiance se réchauffe et les discussions vont bon train dans le public disparate qui s’est déjà assemblé dans ce théâtre. Avec sa classe habituelle, Manard, le batteur le plus médiatique et charismatique du metal mondial, entre sur scène pour présenter le spectacle qui va suivre. Enfin, il s’excuse plutôt pour dire que la première partie était finalement annulée.
Evidemment, ce n’était qu’une (mauvaise) blague et Dédo fait son entrée, sous les applaudissements nourris d’un public déjà très conséquent. Avouons que voir un comique en première partie d’un groupe de metal est une grande première pour beaucoup de monde. Compte tenue de la nature de la tête d’affiche qu’est Ultra Vomit, nous ne pouvons qu’approuver ce choix très logique.
D’ailleurs, l’inverse est vrai également pour Dédo. En effet, jouer devant un public de " metalleux " semble aussi une expérience intéressante pour lui. Les blagues s’enchaînent donc devant un public acquis à la cause de l’humour métallique. Dédo semble toujours improviser au fur et à mesure, même si évidemment les sketchs et la plupart des répliques sont prévus. C’est après tout le travail d’un comique de faire croire en une certaine spontanéité.
Que l’on aime ou que l’on n’aime pas son humour, Dédo sait préparer correctement la salle au spectacle qui va suivre. Il nous avoue d’ailleurs sa vocation ratée de chanteur et nous entonnera trois chansonnettes pleines d’humour, avec une mention spéciale pour celle sur les maladies, digne d’une Giédré en moins jolie. Après une bonne pause permettant au public d’aller boire un petit coup au bar, nous voilà donc fin prêts pour Ultra Vomit !
Ultra Vomit
Les lumière s'éteignent et une douce musique d’attente résonne dans la salle, après quelques minutes, c’est le générique des "Looney Tunes" que l’on peut entendre avec en fond les membres du groupe en personnages de cartoon puis s’en suit le générique de "Fort Boyard". Avec cette introduction originale, le public qui est bien évidemment conquis d’office est en délire et acclame son groupe favori avec ferveur.
"Darryl Cowl Chamber" sera donc le premier morceau que le combo de Nantes jouera ce soir, l’occasion de se rendre compte que Foetus imite particulièrement bien feu Lemmy Kilmister, tant et si bien qu'entre l’hommage et la parodie il n’y a qu’un pas.
Ce concert tient toutes ses promesses avec des blagues qui fusent à grande vitesse, entre chaque morceau, le niveau ras les pâquerettes en est plus qu'hilarant et on a l’impression de voir une bande de potes s’éclater à jouer ensemble.
Musicalement le groupe tape très fort, mention spéciale pour Manard qui officie à la batterie et qui enchaîne les genres avec une grande facilité. On sent que le bonhomme pratique depuis longtemps et les différents styles qui nous sont proposés font mouche à coup sûr.
Étonnement ce soir là Ultra Vomit jouera plus de titres issus de Objectif : Thunes et que Panzer Surprise !, le groupe n’en oublie pas pour autant ses racines originelles, puisqu' ils entonnent "Une Souris Verte" et "I like to Vomit" issus de Mr Patate, leur premier et excellent méfait grind.
Tout au long du concert, le groupe fait participer le public à ses délires et le fait d'être des acteurs du concert et non simples spectateurs donne une dimension toute autre. En effet, ils n’hésitent pas à faire monter sur scène des personnes du public. Un titre comme "Pauv’Connard" en est l’exemple parfait mais aussi un moment de franche rigolade quand tout le public crie “pauv’connard” à l’unisson en direction du spectateur qui a rejoint le groupe sur scène pour l'occasion.
Les titres s'enchaînent avec "Je ne t’ai jamais autant aimé", "Calojira", les surprises sont aussi de la partie avec des guests de choix, Patrick Baud (écrivain et vidéaste bien connu) vient sur scène pour faire l’introduction de "Takoyaki", mais aussi Andréa, l’acolyte de Foetus dans leur projet commun, pour chanter "Je Collectionne des Canards Vivants".
Manard prend le micro pour Chanter "Keken" tandis que Flockos se met à la batterie, un grand moment de n’importe quoi comme seul Ultra Vomit sait en proposer.
Rires en série, guests de qualité, références metal à foison, Ultra Vomit nous a offert un show frôlant la perfection, puis le groupe quitte la scène brusquement. Des bruits de moteur rugissent et le groupe revient pour jouer "Kammthaar" qui sera le clou du spectacle.
Un show de grande qualité mené de main de maître par des musiciens de talent, le temps va être long pour leur prochain passage à l ’Olympia en 2018.
Setlist :
1 - Looney tunes theme
2 - Fort boyard theme
3 - Darry Cowl Chamber
4 - Les bonnes manières
5 - Un Chien Géant
6 - E-TRON (digital caca)
7 -M echanical Chiwawa
8 - Je ne t'es jamait autans aimer
9 - Mountains of Maths
10 -P auv' connard
11 - Calojira
12 - Takoyaki
(feat. Patrick Baud)
13 - Boulangerie pâtisserie
14 - Jack Chirac
15 - La Marseillaise
16 - Pipi VS Caca
17 - Batman VS Predator
18 - Welcome to the Jingle
19 - Je possède un cousin
20 - Une souris verte
21 - La Ch'nille
22 - La Bouillie IV
23 - Improvisation
(Jazz diabétique)
24 - Keken
(Manard au chant, Flockos à la batterie)
25 - Anthracte
26 - I Like to Vomit
27 - Je collectionne des canards (vivants)
Rappel :
28 - Kammthaar
29 - Quand j'étais petit
30 - Evier Metal
Cet article a été rédigé en binome avec Thomas Orlanth et Kharnall.
Photos par © Thomas Orlanth - galeries complètes sur le site internet: www.thomasorlanth.com / Facebook