A quelques jours de la sortie du nouvel album de Stolen Memories, Paradox, nous avons rencontré le guitariste du groupe, Baptiste, qui a répondu à nos questions sur cet opus, sa conception ou encore l'évolution musicale des Français.
Bonjour. Tout d’abord, pouvez-vous vous présenter pour celles et ceux qui ne vous connaitraient pas ?
Je suis Baptiste, guitariste de Stolen Memories, un groupe de metal progressif originaire de Lyon qui s’est formé en 2007 et qui sortira le 27 octobre son troisième album.
Par rapport à cet album, que pouvez-vous me dire sur sa conception, notamment avec l’absence d’un bassiste ?
A la base, depuis le départ de Stolen Memories, on est trois membres impliqués. Sur ce troisième album, on ne s’est pas pris la tête à chercher à tout prix quelqu’un. On a préféré prendre quelqu’un pour les concerts. Et s'il voulait s’intégrer au groupe par la suite, tant mieux, mais on ne voulait pas prendre de risques. Concernant l’album, c’est moi qui ait fait la basse. Mais depuis, on a trouvé quelqu’un qui va assurer les concerts avec nous, avec qui ça se passe super bien, donc il n’y a pas raison que ça ne marche pas.
Par rapport à vos deux précédents opus, quels sont les différences par rapport à cet album-là ?
Il est beaucoup plus ambitieux au niveau de la production, des sonorités, des arrangements et de l’accessibilité. Les morceaux sont plus courts, les chansons sont mieux travaillées en donnant une priorité au chant supplémentaire, en alternant quand même avec des passages instrumentaux comme on le faisait dans le passé mais de manière plus originale et osée. Cet album est plus osé, en fait, avec l’envie de franchir un cap.
C’était un choix, de faire un album plus osé ?
Oui. Quand les morceaux se composent, il y a une volonté d’amener de la nouveauté tout en respectant ce qu’on aime. C’est un compromis entre ce qu’on aime, la nouveauté qu’on pourrait amener et ce qui pourrait marcher. La nouveauté que vous apportez, elle est en rapport avec vos influences ? Oui, par rapport à nos influences, à ce que l’on a pas pu amener avant, ce qu’on a jamais essayé et de ce qui se fait actuellement aussi. On est obligé de tenir compte de l’époque, de ce qui sort maintenant.
Du coup, avez-vous de nouvelles influences musicales ou êtes-vous toujours attaché à vos premières inspirations ?
Oui, on a des nouvelles influences qui arrivent et qui bouleversent notre façon de voir la musique. Evergrey reste d’actualité, tout comme Symphony X qui est notre principal source d’influence. Mais dans les influences plus récentes, je pourrais te citer Periphery, Leprous et pleins de groupes car il y a sans arrêt de nouvelles choses. On s’influence aussi de vieilles choses. On est par exemple très fan de l’époque thrash, de Megadeth ou encore Pantera. Les albums cultes restent les albums cultes. Ils ont réussi à faire évoluer leur style, et on veut faire pareil avec le nôtre. On s’inspire plus de leur façon à s’adapter.
Pourquoi avoir appelé votre album Paradox ?
Déjà parce que la musique de Stolen Memories est paradoxale. Il y a des moments très thrash, d’autres très atmosphériques, des ambiances très posées. Il y a un gros son de guitare, une voix claire. Il y a beaucoup de choses qui font que c’est paradoxal. L’histoire du groupe aussi est paradoxale. Cela fait dix ans que l’on existe, et malgré les bonnes critiques que l’on peut recevoir, on a du mal à trouver des concerts et à franchir un cap. On a des difficultés de label, aussi. On en a encore changé. Enfin, le monde d’aujourd’hui est paradoxal. Il a pas mal influencé les textes de Najib sur cet album. L’Homme pourrit la Nature, alors que tout était bien à la base. Toutes ces guerres, tout ce côté paradoxal de l’actualité d’aujourd’hui.
Pourquoi le choix d’ "Exile" pour le clip vidéo ?
C’est lié au texte. Ça parle de l’avenir, ce qu’il adviendrait de nous, de la Terre, si on continue comme ça. La Terre serait dévastée et on aurait pas d’autres choix que de la quitter pour aller habiter ailleurs. L’exile ça serait ça, d’envisager la vie sur une autre planète. Et le clip raconte cette histoire. Des gens ont eu leur billet et qui ont pu quitter la planète, et ceux qui restent sont condamnés, notamment l’enfant qui erre dans le clip avec son masque à gaz car l’air est irrespirable.
Pour la réalisation du clip, vous vous êtes entourés de qui ?
On a fait appel à des gens qu’on connaissait, qui nous ont proposé un scenario qu’on a validé. Après, on leur a donné carte blanche. On n'a pas eu un seul doute sur le résultat, car au fur et à mesure que le projet avançait, tout nous montrait que ça allait dans le sens qu’on voulait. Et le résultat est super.
Comment s’est fait le rapprochement avec Stan W Decker pour la pochette de Paradox ?
Je l’ai contacté pour la pochette, je lui ai donné le nom de l’album et je lui ai expliqué qu’on voulait quelque chose de moderne, d’assez osé et d’actuel. Vu qu’il connaissait le style du groupe, il connaissait les précédents albums, il est parti dans son idée et nous a proposé une première ébauche qui nous a tout de suite plu. On lui a dit de foncer dans cette direction, il a peaufiné ça jusqu’à ce résultat. On est très satisfait de la production, de la pochette, du clip, de tout cet album et tous les gens qui nous ont entourés ont fait du super boulot.
Vous avez annoncé un concert le 24 novembre 2017 à Décines. D’autres dates de prévues ?
C’est notre manager qui s’en occupe et il nous tiendra informé. On a hâte d’aller jouer à des endroits différents. Mais déjà, on a hâte de faire ce concert, c’est celui que l’on attend le plus car c’est le premier, celui de la sortie d’album. Ça fait longtemps qu’on a pas joué en live donc on est vraiment pressé.
Vous avez une petite particularité dans Stolen Memories ; vous êtes deux frères. Est-ce que c’est un avantage d’être frères dans un groupe ?
C’est un avantage car on est tous les deux autodidactes. On a pas besoin de discuter pour se comprendre musicalement. Moi qui suis le compositeur du groupe, quand je compose le morceau, je fais des maquettes. Antoine et Najib apprennent le morceau comme ça et le retravaillent. Antoine va refaire toute la piste batterie et avec la maquette, il a une idée de ce que je veux mais le fait qu’on soit frères, je pense que si je composais la maquette sans mettre la boite à rythme dessus, il me sortirait le rythme que j’imaginais, car il ressent les parties comme moi je les ressens. Pour lui, c’est une évidence qu’on va la jouer comme ça. Je n’ai pas besoin de lui dire, il sort ce que j’ai dans la tête. Après l’inconvénient, c’est qu’on se prend la tête mais ça va, on a tous un rôle défini dans le groupe et on respecte ça. On connait tous nos défauts et nos qualités.
Est-ce que vous suivez un peu la scène de la région de Lyon ?
Honnêtement, non. On assiste à des concerts, on a des copains qui jouent dans des groupes et avec qui on a joué, mais on a pas le temps pour suivre tout ce qui se passe car on est obnubilé par notre projet. La scène lyonnaise nous intéresse mais sans plus.
Quel est ton top cinq groupes de tous les temps ?
1. Symphony X
2. Megadeth
3. Metallica, car même si je ne les écoute plus aujourd’hui, c’est vraiment eux qui m’ont amené au metal.
4. Van Halen
5. Queen, car c’est le groupe qui m’a poussé à prendre la guitare. C’est ma première inspiration, en soi. Et c’était déjà progressif.
Si tu devais faire la première partie d’un groupe, ça serait qui ?
Symphony X.
Et si tu devais prendre un groupe en première partie ?
C’est difficile car beaucoup de groupes mériteraient d’être plus connus. Par exemple, un groupe de metal prog comme Andromeda n’a pas eu le succès qu’il mérite, car il a un style, un univers à lui.
Est-ce que tu as des albums préférés en cette année 2017 ?
J’ai un problème avec cette année, car il n’y a pas un bon cru pour moi. Aucun album ne m’a transcendé. J’ai été déçu par beaucoup de sorties cette année. Par exemple, le dernier Evergrey ne m’a pas transcendé. L’année d’avant, il y avait plus de bons albums pour moi, comme Legacy de Myrath qui était génial, ou encore le dernier Symphony X. Il y avait aussi l’album de Zierler (ancien compositeur de Beyond Twilight) qui était hallucinant.
Et tes cinq albums préférés de tous les temps ?
Master Of Puppets de Metallica, Countdown to Extinction de Megadeth, The Divine Wings of Tragedy de Symphony X, Passion and Warfare de Steve Vai et Somewhere In Time de Iron Maiden.
Merci beaucoup pour cette interview.
Merci à toi !