Wardruna (+ Dayazell) à  la Cigale (14.10.17)

On prend les mêmes et on recommence. Presque un an après la venue de Wardruna au Trabendo, c’est cette fois à la Cigale que les Norvégiens avaient donné rendez-vous à leur public, dans une salle comble, la date ayant fait complet (encore) très rapidement. Et comme on ne change pas une équipe gagnante, c’est le groupe français Dayazell qui a une nouvelle fois ouvert les hostilités.

Dayazell
 

Les Toulousais décrivent eux-mêmes leur musique comme étant "une musique métissée, librement inspirée des répertoires anciens et traditionnels du monde". Les inspirations sont plus axées vers le monde méditerranéen, oriental, asiatique.
 


Et cela s’entend, aussi bien dans les paroles scandées que dans les mélodies qui parviennent à nos oreilles. Pendant 45 minutes, les natifs de la ville rose ont livré une musique harmonieuse, assez différente de ce que peut proposer la tête d’affiche du jour, mais similaire dans la recherche d’un son atypique.

La voix de Isao Bredel Samson est douce, et les divers instruments utilisés par les Français accentuent cette envolée lyrique.
 


Peu de connaisseurs sont présents, mais le groupe est acclamé assez chaleureusement par une partie du public. Ils rempileront même pour une dernière chanson après avoir salué une première fois la foule. Une formation prometteuse dans une sphère musicale vaste et infinie.

Wardruna 
 

A 21h, les lumières s’éteignent. C’est "Tyr" qui sert d’ouverture, avec la présence de deux membres dont l’un n’est autre qu’Einar Selvik, membre fondateur de Wardruna. Lur en main, ombres se reflétant sur le mur, le jeu de lumière et de mise en scène est de toute beauté, comme cela sera le cas pendant toute la durée du set.
 


Le mur du fond verra pêle-mêle de couleurs et de reflets, changeant à chaque chanson et alimentant la beauté du moment qui s’offre à nous. Car vivre un live de Wardruna, c’est être emporté dans un flux d’émotions sans pareil, unique en son genre. Un véritable voyage en terres vikings, voguant sur nos drakkars au son de la musique folklorique des Norvégiens.

Einar Selvik et Lindy Fay Hella sont au devant de la scène, leur voix se mêlant pour un rendu juste. La musique de Wardruna se livre en continue, avec peu de pause. Un choix judicieux, telle une épopée racontée dans son intégralité pour plus d’impact.
 


En toute logique, l’album le plus représenté est le petit dernier en date, Runaljod – Ragnarok, avec six titres, avec entre autres "Runaljod", "Isa" ou encore "Odal". L’occasion de faire découvrir au public les titres en live, et la magie est aussi prenante. Peut-être même plus.

Unique compositeur, Einar Selvik représente l’essence même de Wardruna, maniant divers instruments, soufflant dans sa corne de chèvre et faisant vibrer la salle avec sa voix portante, assurée et forte. Les musiciens présents uniquement pour les prestations live du groupe nous offrent un panel d’instruments traditionnels que l’on prend goût à entendre.
 


C’est bien évidemment, comme à leur habitude, "Helvegen" qui sert de (première) clôture. Le plus gros succès du groupe, notamment dû à la série Vikings, est précédé d’un discours poignant, rappelant le thème de ce titre, qui n’est autre que la mort. Et le deuil se ressent dans ce morceau poignant à souhait, interrompu malheureusement par quelques applaudissements précipités. On aura aussi été témoin d’affrontements verbaux dans une partie des balcons, dûs à des discussions ne prenant pas fin pendant la performance de Wardruna.

Outre ces petits faits de concert, ce dernier s’est déroulé sans à-coups côté scène. La performance des Norvégiens fut irréprochable et sincère, à l’image des discours d’Einar Selvik, dans un anglais correct mais emprunt à l’émotion et aux bégaiements. Touché aussi, par l’accueil des spectateurs ce soir, pour une date encore complète un an après leur venue au Trabendo. L’amour que porte les Français à Wardruna n’est pas prêt de se finir.
 


Le compositeur et multi-instrumentiste Einar Selvik viendra clore définitivement la soirée avec "Snake pit poetry". Un concert dont chaque personne présente ce soir se souviendra pendant longtemps.

Setlist :
Tyr
Wunjo
Bjarkan
Heimta Thurs
Runaljod
Raido
Isa
Jara
Algir - Stien Klarnar
Dagr
Rotlaust Tre Fell
Fehu
NaudiR
Odal
Helvegen
Snake pit poetry

 

Photos : Arnaud Dionisio / © 2017
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe.



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