Après la sortie de leur premier EP Principia le 24 Octobre, La Grosse Radio Metal à eu l'opportunité de s'entretenir avec Constance et Didier, respectivement chanteuse et guitariste du groupe français Attraction Theory.
Merci de nous accorder cette interview, pouvez-vous nous raconter comment s'est formé le groupe et le choix du nom ?
Didier : J'ai rencontré Constance à une soirée organisée pour mettre en relation des producteurs, artistes etc. Elle est venue me voir parce que je devais m'occuper d'un groupe - j'ai un studio et je suis aussi producteur - avec lequel elle collaborait mais finalement ça ne s'est pas fait. Elle est revenue plusieurs mois plus tard pour enregistrer un duo qu'elle devait faire avec un groupe anglais, je l'ai entendu en studio et j'ai fait "mais ça chante super bien !" du coup on a commencé à faire des morceaux ensemble, au début sans but préçis, et des amis musiciens nous ont rejoints. Le projet est parti comme ça, juste des gens qui avaient envie de faire de la musique ensemble.
Concernant le nom Attraction Theory, la théorie de l'attraction tout le monde en a un peu une perception différente. Les deux grands courants quand tu poses la question c'est soit l'aspect philosophique "on attire à soi ce que l'on est" qui est plus commun chez les femmes. Chez les hommes c'est plus cartésien genre Newton, les mathématiques, la gravité, quelques chose qui est complètement antinomique de l'autre aspect. C'est cette espèce d'opposition qui nous a interessé et ça tombe bien vu que le groupe est monté par un homme et une femme (rires).
Vous avez individuellement une carrière bien remplie, comment voyez-vous Attraction Theory ?
Didier : On a tous fait des choses différentes avant mais Attraction Theory c'est vraiment un projet de groupe, c'est quelque chose qu'on a vraiment envie de développer, c'est pas une bouteille à la mer genre "on lance ça et on voit ce qui se passe", c'est un projet mûri qu'on voit sur le long terme.
Comment se passe la composition ?
Didier : On a composé nos premiers morceaux tous les deux avec Constance mais sans fermer la porte à des collaborations avec d'autres amis musiciens. Le morceau "The Eye" par exemple à été composé avec Christophe, notre bassiste, on s'est pas dit "c'est un moule exclusif et on va procéder comme ça". On a des titres qui sont écrits de façon collégiale et d'autres par Constance et moi.
Avez-vous été influencés pendant le processus de création ?
Constance : Inconsciemment on a des influences qui nous reviennent volontairement ou pas, en fait on a plus été portés par l'inspiration du moment. Comme on ne se mettait pas de barrières ou limites on faisait les choses de manière naturelle et spontanée.
Didier : En fait en studio on est coupés du monde du coup on est pas au fait de l'actualité de ce qui sort à un moment T et on peut pas se dire "ah je vais essayer que mon groupe sonne comme untel etc". Dans mon cas je peux être influencé par des sons et me dire "j'ai une nouvelle pédale d'effets du coup je tenterais bien ça". Si tu regardes la fin du morceau "Attraction Theory", le riff de guitare est plus influencé par Daft Punk que par autre chose. Quand on a enregistré le morceau on voulait quelque chose de plus contemporain et on se disait "comment on pourrait faire pour imiter un son de synthé à la guitare" et "comment garder la puissance de la guitare en y mettant un riff qui pourrait être joué par un clavier".
De manière plus générale, y'a-t'il des artistes qui vous influencent ?
Constance : Une artiste française que j'admire énormement et que je respecte c'est Mylène Farmer pour son côté show grandiloquent, scéniquement et visuellement. Je suis très attachée au côté visuel et scénique donc si y'avait une référence musicale ça serait Mylène Farmer. Après il y a énormement d'artistes que j'apprécie et que j'écoute mais la liste serait longue (rires).
Didier : J'ai pas vraiment un artiste emblématique, y'a des gens à un moment donné qui ont joué un rôle bien sûr, Dream Theater par exemple, quand Images & Words est sorti on était en pleine période Nirvana et enfin y'avait un groupe avec un chant mélodique, qui savait jouer et où y'avait autre chose que cette énergie brute qu'il y avait à ce moment là. On avait d'un côté les groupes de grunge et de l'autre les groupes extrêmes et y'avait pas de juste milieu. Après je peux remonter bien loin avec Led Zeppelin où y'avait juste pas de cadre, ils pouvaient te jouer un morceau à la mandoline, un truc avec un orchestre oriental etc et j'aime justement ce côté non cadré.
Quel est votre morceau préféré sur le disque ?
Constance : On les aime tous, impossible de choisir pour le moment ! (rires)
Didier : Oui ! "Silent Signs" c'est un vrai morceau de scène qui va être un peu puissant et j'aime le côté chanson de "Attraction Theory" que quelqu'un de lambda pourrait arriver à mémoriser. J'aime aussi le côté guitaristique de "The Eye" qui est plus du riff donc pour l'instant c'est trop frais (rires).
Les membres du groupe sont majoritairement Français, comment en êtes-vous venus à travailler avec le batteur américain John Macaluso ?
Didier : Je connais John depuis des années et je devais bosser avec lui sur un projet solo qui malheureusement ne s'est pas fait. Quand on a monté Attraction Theory on s'est dit que c'était le bon moment pour travailler ensemble et comme les plannings collaient ça a marché. Tout s'est fait naturellement et il fait partie de l'aventure avec nous !
Que pensez-vous de la scène metal/prog française ?
Didier : C'est difficile, à l'époque de Headline, quand on était dans ce milieu là on avait déjà du mal à savoir ce que faisaient les autres si on tournait pas avec eux. J'aurais aussi du mal à te dire qui est prog ou qui ne l'est pas vu que pour moi le terme ne veut pas dire grand chose. On a lu à droite et à gauche qu'on était soit dans le prog soit dans le metal alternatif mais en fait ça dépend vraiment de la perception et des goûts personnels des gens. La définition du prog c'est des morceaux longs et avec l'arrivée de Dream Theater des passages instrumentaux très techniques et longs. On a rien de tout ça. Nous on recherche juste à ce que la musique fasse voyager.
Vous avez inclus une reprise de "To France" de Mike Oldfield sur Principia, pourquoi ce choix ?
Constance : et pourquoi pas ! (rires) "To France" c'était déjà un morceau qui faisait partie du répertoire live de Headline et pour lequel ils m'avaient invitée sur scène pour un duo. C'est aussi tout simplement l'envie de faire une reprise qui nous plaise.
Avez-vous envie d'en faire d'autres ?
Constance : En live pourquoi pas mais pas forcement pour en enregistrer une. C'est pas du tout notre priorité.
Principia est sorti le 24 Octobre, avez-vous déjà des retours ?
Constance : Ils commencent à arriver et c'est plutôt encourageant !
Didier : On a fait un showcase chez Gibert Jospeh, quoi de mieux qu'un showcase chez un disquaire pour vendre un disque (rires) avec un public plus traditionnel qui savait d'où on venait et qui nous a réservé un super accueil. Dans le même temps on est entrés dans les charts Itunes et là tu te dis que c'est forcement une autre génération donc c'est cool.
Avez-vous commencé à travailler sur un album ?
Constance : Oui ! On a quelques morceaux à finaliser mais le plus gros est fait.
Didier : Il faut aussi qu'on sélectionne les titres qui seront dessus mais tant que la deadline est pas tombée tout est ouvert, on continue à enregistrer etc. On souhaitait sortir l'album pour le printemps mais il va peut-être sortir un peu plus tard car on a du travail à faire en amont pour l'international.
Vous avez des concerts prochainement ?
Didier : Des showcases pour le moment et on part aux USA en début d'année mais pas de concerts avant le printemps.
Que souhaitez-vous pour l'avenir ?
Didier : Que les gens aiment notre musique, qu'ils soient....
Constance : T'as envie de le dire "attirés", dis le, dis le ! (rires)
Didier : (rires) Ouais, attirés par le projet et faire des concerts et des disques.
Constance : Des belles scènes aussi et être en phase avec les gens qui nous écoutent.
Merci beaucoup à vous deux !
Constance & Didier : Merci à toi !
Crédit photos : Marc-Patrick Gatling
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