C’est un Olympia affichant complet qui accueille Alice Cooper pour la seconde date parisienne de cette tournée 2017. Et à en juger par la variété des visages que l’on retrouve dans le hall principal devant les bars, toutes les tranches d’âge sont représentées. On retrouve bien sûr des fans de la première heure, ceux qui sont restés fidèles depuis Killer voire même Pretties For You, mais également beaucoup de gens plus jeunes, eux qui n’ont vraisemblablement connu de leur vivant que la renaissance déclenchée avec Brutal Planet, il y a déjà 17 ans. Tous répondent présents à la promesse du show très visuel que Mr. Vincent Furnier et sa troupe viennent une nouvelle fois délivrer dans les salles parisiennes.
Boom ! “Brutal Planet” résonne et vient directement mettre une patate d’enfer à l’ensemble du public. Ça bouge pas mal sur scène et dans la fosse alors que les jeunes guitaristes du groupe prennent déjà volontiers la pose entre deux ou trois riffs bien sentis. Les lignes de chant sont interprétées sans bavures et le père Cooper avec sa majestueuse tenue en impose : les spectateurs sont largement conquis. Sans faire de pause, le show continue et l’équipe nous ravit en jouant coup sur coup “No More Mr. Nice Guy” puis “Under My Wheels”. Si sur ce titre, les presques 70 ans de Vincent Furnier se font quand-même sentir avec une légère fatigue dans la voix, le frontman conserve une énergie débordante et fait littéralement le show.
On regrette à ce moment un mix du son franchement hideux assourdissant l’ensemble des instruments. Impossible par exemple d’entendre correctement les guitares au tout début du concert (quel dommage !), et si ce défaut a pu être corrigé, le volume est resté très faible jusqu'à la dernière note. Dommage, on a connu la salle capable de mieux. Paranormal est sorti cette année, pourtant les titres censés le défendre ne se bousculent pas au portillon : à l’instar de ce concert au Zénith en 2011 pour la tournée Welcome 2 My Nightmare, seul le single “Paranoiac Personality” est de la partie.
À la place, le groupe nous gratifie d’une floppée de très bons titres des années 70 (les classiques “I’m Eighteen” ou “Billion Dollar Babies” ou encore “Halo Of Flies” et le duo “Killer”/”I Love The Dead”, bande-son servant à l’utilisation de la guillotine, passage obligé de tout concert du groupe) mais également de quelques choix beaucoup plus originaux (on pense à “Pain” et “The World Needs Guts”, rescapés parmi les second couteaux des années 80). Comme toujours, les hymnes “Only Women Bleed” et “Poison” réveillent le public moins réceptif durant les titres plus obscurs, tandis que le rappel sur l’indémodable “School’s Out” et son fabuleux medley “Another Brick In The Wall” font mouche. C'est un dessert auquel on est clairement habitué, mais on ne va pas s'en plaindre
En sortant, il est difficile de trouver à redire au set proposé. C’est sûr, le son n’était pas exceptionnel et on aurait aimé troquer “Cold Ethyl” contre “Black Widow”, ou, soyons fou, “Welcome To My Nightmare”. Mais en regardant la quantité de très bons titres interprétés, on ne peut que saluer la carrière fleuve et la remarquable santé d’Alice Cooper, alias Vincent Furnier. Quasiment 50 ans après avoir commencé à assumer ce rôle principal, celui-ci propose aujourd'hui très humblement à qui veut de prendre la relève. Pour l'instant savourons encore et toujours les tournées du bonhomme, mais si relève il y a, elle sera fort ardue à prendre.
Captation des photos à la Salle Pleyel le 3 décembre.
setlist:
Brutal Planet
No More Mr. Nice Guy
Under My Wheels
Department of Youth
Pain
Billion Dollar Babies
The World Needs Guts
Woman of Mass Distraction
Poison
Halo of Flies
Feed My Frankenstein
Cold Ethyl
Only Women Bleed
Paranoiac Personality
Ballad of Dwight Fry
Killer
I Love the Dead
I'm Eighteen
Rappel:
School's Out
Crédits Photo : Rodolphe Goupil
Production : Gérard Drouot
