Jorn – Bring Heavy Rock to the Land

Ce n’est un secret pour personne, la Scandinavie est une fourmilière à très bonnes sorties musicales, et même s’il est vrai qu’elle est surtout réputée pour ses productions à caractère dark, elle n’est jamais en reste d’artistes au caractère rock et iconique. Jorn Lande en est un digne représentant, et c’est ainsi que le très prolifique chanteur Norvégien (près de trente disques à son actif tout de même) nous présente aujourd’hui sa dernière progéniture sous le patronyme Jorn avec un titre qui aura le mérite d’être on ne peut plus clair : Bring Heavy Rock To The Land. Comme l’annonce également sa pochette (avec son fidèle corbeau à l’honneur sur fond de toile religieuse), l’album promet d’emblée de porter à bien la mission dont Lande est investi, à savoir défendre la cause du heavy rock au fil des onze titres qui le compose.

Enregistré dans les terres brumeuses du Pays de Galles, et mixé selon la tradition au Danemark, ce septième effort solo du chanteur (si l’on excepte ses albums de reprises) aura le mérite de ravir les amateurs de classic rock, opérant un digne retour aux sources pour ce dernier, avec des clins d’œil évidents à Ronnie James Dio et David Coverdale, ses inspirations de toujours.

Dès le premier titre, « My Road », la couleur est annoncée : “ Le berceau était vide avant même que je n’apprenne à marcher, je rampais à la recherche de la provenance de la chanson, la musique et la mélodie furent capturées par le cœur, ainsi commençai ma route vers la lumière et les ténèbres… » (« Empty was the cradle before I learned to walk, I crawled to find where the song played, the music and the melody were captured by the heart, and so my road to light & darkness had begun … »). Comme toujours, une dimension quasi-mystique entoure la musique de Lande, car même dans un effort artistique promettant pourtant un retour aux sources du hard rock, le chanteur parvient à auréoler le tout du voile épais de ce qui est résolument sa marque de fabrique.

Jorn Lande

Complexe, mystérieuse, la voix prodigieuse taillée dans le rock nous porte au fil de ce nouvel album vers un rock classe et de grande qualité. La production est soignée, et les musiciens triés sur le volet comme à l’accoutumée, avec entre autre le retour de l’excellent Jimmy Iversen à la guitare, dont les lignes lead se livrent à un question-réponse des plus astucieux avec les envolées vocales de Lande. Les rythmiques carrées portent à merveille des structures allant droit au but, sans détail ‘fancy’.

Certains pourront évidemment reprocher un manque de fantaisie, dans la mesure où le disque ne se veut ni expérimental ni révolutionnaire, juste un très bon album de classic rock selon la charte artistique et la patente du chanteur. Quelques très bons titres ponctuent l’album, tels que « The World I See » et « Black Morning » qui ne manquent pas de tenir la promesse d’album de rock classieux, avec leurs mélodies de qualité et leur interprétation vocale très inspirée. Lande ne manque pas de se fendre d’une reprise judicieuse du « Ride Like The Wind » de Christopher Cross, revisité à la sauce hard rock et qui comme son titre le suggère si bien, donnera à tout bon rockeur l’envie instantanée de faire tourner l’album dans son véhicule, cheveux au vent et volume à fond.

L’invitation au voyage est au rendez-vous, et Jorn nous y convie : « Follow your destiny, don’t fake your future » (« Suis ton destin, ne feins pas ton avenir »). 

 

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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