Quand la plupart des groupes de black metal commencent à ralentir le tempo au bout du sixième album en explorant d'autres courants soit plus progressifs, soit plus rock ou même heavy (Erik Danielsson en parle dans notre interview), Watain, lui fait un pas chassé pour mettre de côté ses expérimentations avec un The Wild Hunt qui avait déçu certains de ses plus fidèles de la horde pour revenir à l’essence même du groupe et du black metal…la violence.
Comme à l’accoutumé le visuel de la pochette représente au delà des trois symboles du titre de l’album d’autres représentations chères au groupe. E., H. et P. se sont retrouvés. Trois noms, trois abréviations, trois lettres dans le titre…Watain est possédé par les nombres.
Illustré aussi par un clip à l’image des Suédois en live, « Nuclear Alchemy » est une déflagration représentant une violence absolue. Les ingrédients visuels des Suédois comme ceux qu’on retrouve sur scène sont là : tridents, armes, explosions, flammes...
C’est une grosse attaque, telle une percée en camp adverse à la Marduk, sans répit sur « Sacred Damnation », la batterie ne lâche rien. Le son des guitares est trainant. Heureusement que Watain est encore là pour tenir le flambeau en cette rentrée assez médiocre quand on voit ce que certains nous ont sorti depuis septembre.
« Teufelsreich » et son riff « mélodieux » qui ne laissera pas insensible les fans de Dissection. Sonorité, mid-tempo prenant aux tripes, riffs…, c’est une machine de guerre dont on a bien équilibré les chenilles… ça va droit tout comme avec « The Fire of Power ». C’est bien du black metal suédois, du vrai, dans sa structure qui n’est pas sans nous rappeler aussi ses ainés dans lequel Erik tenait la basse en live. Le chaos ambiant, ses mélodies, ce refrain qui s’incruste à coup de marteau (« The Fire, The Fire, The Fire, The Fire…) dans votre cerveau, ses relances et ses sonorités laissées en suspend nous prouvent que c’est du sérieux avant de devenir un morceau incontournable de la discographie de Watain.
Avec « A Throne Below » il n’y a plus de répit, la cadence est soutenue, le texte est scandé, avec ses riffs malsains, sa basse plombée et son orchestration cinématographique : trident, triton, tribal. Mêmes sentences avec la rythmique bestiale et violente sur « Furor Diabolicus », vous l’avez voulu ! La batterie claque à coup de riffs plus malsains les uns que les autres tout comme le nom du titre !
Un sentiment d’étouffement nous tombe dessus, c’est oppressant, on suffoque à chaque claquement de grosse caisse. Erik chante à coup de glaire dégoulinant de sang, de haine sur « Ultra (Pandemoniac) » avant que des solos ne déboulent tels des éclairs dans un nuit d’encre noire. Le traitement sur la batterie est à nouveau phénoménal, la voix y est travaillée forçant sur un côté possédé sur « Towards the Sanctuary ». Quelle classe, rapidité, déflagration, rituel, grosse machine
Et tout ça pour moins de 35 minutes… Avec Trident Wolf Eclipse, Watain retourne à l’essence même de son œuvre : ça suinte de haine, de viscères ensanglantés, bref ça sent la mort…
Lionel / Born 666
Photo Live : © 2017 Lionel / Born 666
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