Il y a quelques jours, nous avons eu la chance de pouvoir interviewer Danny Worsnop, chanteur d’Asking Alexandria, pour son grand retour au sein du groupe. En effet, le combo a connu quelques déchirures, mais revient avec un nouvel album éponyme le 15 décembre, qui signe un nouveau départ prometteur. Voici ce que Danny a à nous dire sur l’aventure Asking Alexandria.
Bonjour Danny, on peut dire que l’histoire d’Asking Alexandria a connu ses hauts et ses bas. Vous avez dû quitter le groupe pendant quelques semaines à ses débuts pour reposer vos cordes vocales, puis vous avez décidé de quitter el groupe pour vous concentrer sur We are Harlot, un autre projet musical. Pourquoi ce grand retour au sein d’Asking Alexandria ?
Danny : Je n’ai jamais vraiment quitté le groupe pour reposer mes cordes vocales, ça a dû prendre deux semaines maximums. Et après cet épisode on a continué à tourner pendant trois ou quatre ans. Et concernant le deuxième évènement, je n’ai pas quitté Asking Alexandria pour me concentrer sur We are Harlot. J’étais déjà dans les deux groupes et j’ai continué à travailler avec les deux. Je n’ai pas quitté un groupe pour l’autre. J’ai quitté Asking Alexandria parce que c’était un environnement négatif. C’était la bagarre constante entre nous. On en venait aux mains tous les jours. On se détestait et on a fini par attendre ce point de non-retour où le ressentiment est plus fort que le reste. On ne s’entendait plus, on ne s’appréciait plus, et personnellement j’étais déjà dans une situation tellement difficile que je ne pouvais plus évoluer dans ce genre d’environnement. Donc, je me suis sorti de cette situation, et me suis concentré sur autre chose.
Aujourd’hui, vous êtes de retour pour un nouvel album avec Asking Alexandria qui est sorti le 15 décembre dernier. Cet album est intitulé Asking Alexandria, du même nom que le groupe, ce que l’ont fait normalement pour un premier album. Pourquoi ce choix ? Est-ce qu’on peut voir dans ce titre une sorte de renaissance ou de nouveau départ ?
Danny : Pour nous, c’est un premier album. J’ai évolué en tant que parolier, et en retravaillant ensembles, nous savions que nous allions prendre une nouvelle direction. Nous avons pris tout ce que les gens pouvaient penser de nous, toute l’image que nous pouvions avoir et l’avons mis à la poubelle pour pouvoir recommencer sur de bonnes bases. Nous avons décidé d’enregistrer toutes les idées que nous pouvions avoir. Si nous voulons faire une chanson acoustique et bien nous enregistrerons une chanson acoustique ; si nous voulons faire une chanson avec un rappeur, eh bien nous ferons une chanson avec un rappeur. Si nous voulons faire une chanson qui sonne comme si nous étions dans l’espace et qui aborde le sujet de la théorie du complot dans un aéroport, eh bien nous en ferons une. Et c’est ce que nous avons fait. Nous avons exploré plein de nouvelles choses. Nous nous sommes dépassés pour créer quelque chose de spécial.
Ok, et pour vous quelles sont les choses spéciales que vous avez créées pour cet album ? Qu’est-ce qui a changé musicalement parlant et dans les paroles ?
Danny : Eh bien, comme je l’ai dit, nous avons fait une chanson sur la théorie dans complot dans un aéroport qui sonne comme si nous étions dans l’espace, nous avons fait une chanson avec un rappeur, nous avons fait une chanson acoustique. Nous nous sommes juste dépassés. En tant que parolier, je me suis dirigé vers des choses que je n’avais jamais abordées. Je me suis toujours dit qu’il fallait se sentir mal à l’aise quand vous écriviez une chanson, car si vous n’êtes pas effrayé par ce que vous écrivez, vous écrivez la mauvaise chanson. Cela devrait toujours être effrayant. Il faudrait toujours voir le processus d’écriture comme une opération à cœur ouvert. C’est aussi abordé les choses plus personnelles dont vous ne voulez pas parler aux gens, mais vous le faites quand même.
Quelle a été votre partie préférée dans la création de cet album ? Le composer, l’enregistrer ou bien êtes vous pressé de le jouer sur scène ?
Danny : En fait, j’ai composé cet album en studio, donc j’ai écrit et enregistré en même temps. Ça a toujours été ma partie préférée. Si je pouvais vivre dans un studio d’enregistrement je le ferais ! Partir en tournée, c’est une heure et demi de ‘’génialitude’’ par jour et vingt-deux trente de connerie. Je déteste tout ce qui se passe en dehors de la scène. Le show en vaut toujours la peine mais tout le reste c’est l’enfer ! Donc, partir en tournée n’a jamais été la chose que je préfère. Mais bon, pour le moment, l’album est à peine sorti, on est encore assez loin des tournées, mais je suis à 100% sûr que la chose que j’ai préféré faire pour cet album est l’écrire et l’enregistrer. C’est ce que j’aime dans le métier d’artiste.
Vous n’avez jamais écrit de paroles avant d’entrer en studio ? C’est toujours sur le moment ?
Danny : Je fais quelques sessions d’écriture. Mais en général, Ben écrit toute la musique et je n’aime pas qu’il me l’envoie, que je l’écoute, que j’écrive des paroles, lui renvoie et me disent qu’il les déteste. Je préfère écouter sa musique en studio et écrire les paroles à ce moment-là. C’est un peu comme si nous nous étions assis et avions tout composé ensemble. On vit dans des états différents, donc nous ne pouvons pas faire ça au quotidien. Donc, c’est pour ça que nous travaillons ainsi en studio. Et je pense qu’en écrivant en studio, c’est là que nous pouvons enregistrer les prises les plus honnêtes. On a la fraîcheur du moment. Je n’ai pas le temps de réfléchir, tout se fait dans l’énergie du moment et cela donne un côté plus authentique.
Si on revient sur le sujet des tournées, j’ai vu que beaucoup de dates été prévues aux USA, quelques dates au Royaume-Uni mais pas de dates en France. Avez-vous prévu de venir jouer en France ou pas du tout ?
Danny : Les concerts européens n’ont pas encore été annoncés.
Une question qui peut être difficile. Si vous deviez choisir seulement un mot pour définir Asking Alexandria, quel serait ce mot et pourquoi ?
Danny : Ça pourrait être beaucoup de choses mais je vais utiliser un mot composé : en évolution constante (‘’EVER-EVOLVING’’) car nous n’avons jamais fait deux fois le même album, aucun n’a jamais sonné comme le précédent et ce ne sera jamais le cas. Nous progresserons toujours, nous avons grandi en tant que parolier et artistes. On peut dire, que nous sommes toujours impatients de voir ce qui se passera après. Nous ne nous dirons jamais : ‘’Cet album a eu du succès, faisons-en un qui sonne exactement pareil.’’ Cela n’arrivera jamais. Vous n’entendrez jamais ces mots sortir de ma bouche. Cela peut être un peu frustrant pour les fans qui ont aimé telle ou telle partie de tel ou tel album. Mais si on y réfléchit bien, cet album ou cette chanson existe toujours et on peut les réécouter alors pourquoi refaire exactement la même chose ?! Nous voulons donner quelque chose de nouveau. Quelque chose de différent. Donc, nous repoussons nos limites pour devenir meilleurs. Je pense que notre groupe est en avance sur son temps dans ce sens car beaucoup de groupes restent coincés dans le son qu’ils ont créé. Ils ont trouvé quelque chose qui marche pour eux et se contente de le répéter. Et je pense que c’est pour ça que beaucoup de groupes ne durent pas. Les gens se lassent. Il y a tellement de groupes de nos jours, et c’est tellement facile de s’ennuyer. Et si on continue à toujours donner les mêmes choses, les auditeurs arrêtent tout simplement de les prendre. Donc, pour nous, c’est important de toujours leur donner une nouvelle musique, de nouvelles sonorités. Nous évoluons constamment donc nous ne devenons pas ennuyeux.
Vous avez dit un peu plus tôt que vous travailliez toujours avec We are Harlot. Est-ce que vous travaillez également sur un nouvel album avec ce groupe ?
Danny : J’ai écrit quelques choses avec Jeff, mais là maintenant tout de suite, rien n’est vraiment prévu. Nous sommes tout deux très occupés. Nos emplois du temps son blindés. Peut-être plus tard, quand nous aurons plus de temps à nous consacrer. Mais pour le moment je suis concentré sur cet album, et après je devrais me concentrer sur quelques films. Mais après, ça oui, très probablement.
Avez-vous d’autres projets parallèles ?
Danny : Je ne fais pas de projets parallèles. Tout est un projet en soi. Je ne fais jamais les choses à moitié. Rien ne passe en premier, donc rien ne peut être un projet parallèle. Mon prochain album sortira au printemps prochain. J’ai travaillé sur quelques autres projets musicaux mais à l’arrière de la scène pour d’autres musiciens. Mais on verra bien si quelque chose en ressort. Mais j’ai pas mal de choses à faire en ce moment. J’aime me tenir occupé.
Et concernant Asking Alexandria, est-ce que toutes les rancœurs ont été mises de côté et pouvons nous espérer d’autres albums dans le futur ?
Danny : Oui nous avons mis tout ça derrière nous. Nous sommes des gens différents de ceux que nous étions. Nous avons évolué dans nos vies et l’alchimie entre nous est géniale. Nous nous entendons très bien, et nous voulons déjà étendre Asking Alexandria à d’autres projets. Nous serons là pour très longtemps.
Interview: Eloïse Morisse