Suffocation, Origin,
Slaughter Denial, Re Armed, Unbreakable Hatred
au CCO de Villeurbanne
le 17.07.2012
Comme nous vous l'avons annoncé précédemment dans nos pages, les groupes Origin et Suffocation ont été de tournée en France, à Lyon, Nantes et Colmar avec quelques guests. Nous avons eu la chance de les voir se produire dans le Centre Culture Oecuménique (oui, oui, vous avez bien lu) de Villeurbanne, près de Lyon, le 17 juillet dernier.
Ce qu'il y a de bien avec les concerts à Lyon c'est qu'ils vous laissent toujours des souvenirs impérissables et que l'ambiance et la gentillesse des personnes dans les salles (autant au Ninkasi Kao Lyonnais qu'au CCO de Villeurbanne) et du public font que Lyon nous a toujours donné envie d'y retourner pour voir du bon, du lourd, du Death.
My Reference Events proposait donc un événement de taille qu'on n'allait pas rater, à savoir Origin et Suffocation en pleine tournée portant le doux nom de « The End of Humanity ».
Mais la contribution et l'énergie des autres groupes qui ouvraient le show a également été de taille et nous avons fait quelques bonnes découvertes lors de cet événement.
Slaughter Denial
Ca démarre sous une après midi ensoleillée avec un Slaughter Denial en pleine forme. Le groupe de Death paraît jeune et effectivement les italiens n'ont qu'un album à leur actif, intitulé Treachery. La prestation se déroule devant un public encore éparse, voire quasi inexistant, puisque tous les métalleux ne peuvent pas se libérer un lundi après-midi.
Une prestation pas franchement en grande pompe, puisque l'interaction avec le leader reste relativement inexistante et ce dernier préfère se cacher dans ses cheveux plutôt que de vraiment communiquer avec le public.
Le groupe nous délivre tout de même un set Death bien clair avec une bonne rythmique et quelques moments de pur groove.
Unbreakable Hatred
Tout en prenant un bol d'air frais entre les concerts, nous nous sommes heurtés à un très sympathique batteur avec un accent Canadien qui nous annonce qu'il joue pour Unbreakable Hatred. Tout en s'échauffant pour le concert, il se présente à nous comme étant Dominic Drouin et nous présente en quelques mots le trio Unbreakable Hatred qui vient du Québec. Le groupe officie dans un Death technique assez proche du style Origin avec quelques accents Fleshgod Apocalypse.
Le groupe démarre tout juste également et possède déjà un album à son actif, intitulé Total Chaos. Mais cette fois-ci, malgré un titre d'album peu original, l'album s'avère être une tuerie sur scène.
Tout d'abord, les ressemblances avec Origin se confirment sur scène. Une prestation extrêmement pointue, avec une basse qui ne connaît aucun repos et une batterie survoltée.
Par moments, la batterie accompagne les solis de guitare de Philippe Drouin et c'est cet échange qui nous séduit tout particulièrement.
La prestation remarquable du guitariste Philippe Drouin est à noter, puisque celui-ci nous porte par des solis de guitare absolument hallucinants comme sur le très bon « Condemned to serve » ou encore un solo langoureux sur « Total Chaos ».
Ajoutez à cela un échange chaleureux avec le vocaliste et vous obtenez un Unbreakable Hatred vraiment inoubliable !
Re-Armed
C'est dans une salle bien chauffée par leurs prédécesseurs que les Finlandais de Re-Armed vont nous délivrer un set de qualité, dans un registre plus Death/Thrash et viendront assurer la promotion de leur dernier opus sorti cette année, Worldwide Hypnotize.
La musique de Re-Armed s'appuie sur une bonne dose d'agressivité et des riffs extrêmement accrocheurs. Le son est bien gras, voire « roots » et les musiciens se donnent à fond comme le très bon bassiste Kärtsy Hatakka qui est une grande personnalité du Rock en Finlande. En plus d'avoir un projet solo à son nom, il est aussi le fondateur du groupe de Rock Waltari dans lequel il exerce ses talents vocaux.
Le vocaliste Jouni Matilainen se donne également à fond et n'hésite pas à communiquer avec le public autant qu'il peut, et se mêle à la foule avec sa guitare tout en se faisant chouchouter par notre chroniqueuse Katarz de temps à autre.
Encore une fois, le groupe donne une très bonne prestation qui semble conquérir un public désormais essoré.
Origin
Le groupe Origin a été la véritable raison de notre venue. Le groupe excelle dans un Death Metal technique froid et surblasté mais qui s'avère chaud et extrêmement vivant sur scène.
La seule possibilité de voir Origin dans une petite salle surchauffée aux odeurs de bière aurait bien mérité un détour de 4 heures en voiture, d'autant plus que le groupe s'est avéré extrêmement sympathique en interview qui sera bientôt publiée sur La Grosse Radio.
Autant vous dire tout de suite le show donné par le combo américain sur la scène du CCO de Villeurbanne a été de la même envergure que celui auquel nous avons assisté au Neurotic Deathfest aux Pays-Bas cette année.
Avec une setlist un peu différente de ce dernier, c'est avec un "Entity" qu'ils ouvrent le bal mené par un Jason Keyser qui nous fait directement participer au show en nous invitant à monter sur scène pour mieux slammer et en nous faisant chanter dans le micro avec lui sur certains titres.
A ce propos, sans vouloir critiquer les fans présents ce soir là, je me permets de citer Johan Hegg de Amon Amarth qui disait : « Chantez avec moi, il ne faut pas être gênés, de toute façon c'est du Death Metal et on ne comprendra pas ce que vous dites ».
La salle est survoltée, notre amie Katarz reviendra avec des contusions multiples et une bonne gueule de bois après avoir slammé à plusieurs reprises et participé au Wall of Death silencieux, une spécialité de ce groupe de fous furieux.
Le public est en effet très participatif et un bon pogo se met en place assez rapidement.
Malgré un son de basse de Mike Flores assez inaudible, ce qui est dommage pour un des meilleurs bassistes au monde, le set dégage une puissance monumentale avec une batterie placée sur le devant de la scène que John Longstreth pousse à son maximum. Ainsi, les blasts de « Saligia » et « Entity » sont juste impressionnants.
Même si le groupe préfère jouer de nouveaux titres, tirés des deux derniers albums : « Antithesis » et « Entity », il reste toujours une petite place pour un bon vieux «Staring at the Abyss » sur lequel le public est en frénésie totale. Le chanteur Jason Keyser invite même le vocaliste de Unbreakable Hatred à chanter avec lui.
Dans une ambiance surchauffée, Origin nous laissera sur notre faim puisqu'ils ne joueront que 45 minutes ce soir là mais le set se terminera sur un « Portal » plus monumental que jamais.
Suffocation
Malgré l'absence de son leader Frank Mullen au chant, qui n'a pas pu assister à la tournée actuelle pour des raisons que Suffocation nous a exposées lors d'une interview qui sera publiée très prochainement, le groupe Suffocation nous a délivré un set gigantesque ce soir là à Lyon.
Ca démarre avec un bon vieux « Thrones of Blood » qui nous sera délivré par Bill Robinson (Decrepit Birth) au chant et toujours le reste de la bande mythique de Suffocation aux commandes.
Il est rare de voir Suffocation dans une si petite salle avec une ambiance presque intimiste et pendant tout le set l'on se demande si nous sommes dans une sorte de rêve, avec un enchaînement monstrueux de blasts et de groove (jugez plutôt « Effigy of the Forgotten » suivi d'un « Catatonia » qui nous fait headbanguer jusqu'au sol) sans les sermons interminables de deux heures entre chaque morceau dont Frank Mullen abuse malheureusement.
Au contraire, Bill Robinson nous (me – vu l'envergure de la salle) parle brièvement, et, tel un prophète, nous comprend. Il sait qu'il doit rapidement la fermer pour commencer à chanter et il est au mieux de sa forme. Sa voix gutturale qu'il met au service de Decrepit Birth d'ordinaire sied parfaitement à la musique de Suffocation. Elle est profonde, chaude, « roots » !
Les musiciens ne connaîtront aucun repos et, pendant que l'on oublie l'amie Katarz qui se fait les plus beaux slams de sa vie tout en échangeant une armada de bisous avec un Derek Boyer toujours souriant (vraiment n'importe quoi), on peut tranquillement admirer un Terrance Hobbs qui joue de la même manière pour une salle de 100 personnes que dans un gigantesque festival.
Et c'est vraiment ce qu'il y a de plus noble chez Suffocation, cette énergie qu'ils nous donnent et que le public leur offre en retour lorsqu'ils rappellent le groupe pour quelques titres de plus... « Devoid of Truth » et le très court « Infecting the Crypts ».
Le public ressortira de ce concert médusé et rassasié par un groupe légendaire et toujours aussi chaleureux.
Setlist :
Thrones of Blood Ӭ
Effigy of the Forgotten Ӭ
Catatonia Ӭ
Pierced From Within Ӭ
Liege of Inveracity Ӭ
Funeral Inception Ӭ
Cataclysmic Purification Ӭ
Abomination Reborn Ӭ
Mass Obliteration Ӭ
Devoid of Truth Ӭ
Infecting the Crypts
Texte : Katarz
Photos : Thomas Orlanth