Mallevs Maleficarvm nous vient de Westphalie en Allemagne. Ils existent depuis 2011 et viennent seulement de sortir leur premier album Homo Homini Lupus en 2017. Sur ce dernier ils sont plusieurs à se partager les vocals dont Robert Dahn d’Equilibrium qui reste le principal chanteur.
Ça commence avec une rythme soutenu limite punk. C’est une déflagration à laquelle on assiste sur « Homo Homini Lupus » suivie de cris de chiens (loups ?) et d’une voix parlée. La longue plage avant de relancer la machine est archi bien travaillée.
Quant à « Der Widerchrist », il est plus spartiate et la voix y est scandée. Les parties de batterie sont monstrueuses. Marius Berendsen abat un boulot monstre tout en soutenant la ligne mélodique dans un équilibre parfait, variant les rythmes tout au long du titre.
Mallevs Maleficarvm peaufine ses intros comme celle tout en attente sur « Under the Red Skies ». Ça attaque franchement par la suite, c’est inquiétant. Le groupe balance un vieux riff bien crade retrouvé en haut de l’armoire pour le mettre sur le côté gauche, avant de vous envoyer une grosse mandale du côté droit. Les loups sont affamés. Ils vont nous ronger jusqu’à l’os. Ils jouent à nouveau sur un break afin de calmer le jeu et de revenir avec un gros riff bien death pour maintenant cisailler les os. On retrouve beaucoup de changement de rythme, de riffs, d’atmosphère. « Tragedy and Triumph » a aussi son intro avec une guitare acoustique. Il faut dire que dans le black metal cela cache toujours quelque chose, genre un parpaing que tu te reçois en pleine tronche juste après les dernières notes. Mais cela revient sur des bases mid-tempo tout ambiant. Pas le meilleur des titres.
Encore une autre sur « A Blaze at Dawn » suivie encore d’un mid-tempo à l’atmosphère étouffante dotée d’un joli travail sur le son des guitares. En gros c’est leur ballade mais qui reste dispensable. L’enchaînement a le mérite de nous réveiller avec « He Shall Bring No Light » où la charge est violente : les riffs vont donner l’assaut. Debout face à un wall of death on attend le déclic avant l’attaque et c’est ce qui se produit à 1:33. C’est une puissance de feu phénoménale gorgée de solos et de riffs guerriers. Il y a de la mélodie, de l’émotion, du lyrique dans les guitares.
« Event Horizon » possède un son cradingue avec un rythme trainant, ça suinte le malsain. Il s'agit tout de même d'un titre moyen au début, avant de se revigorer au fur et à mesure de l’écoute pour finir à nouveau en explosion blastique, proche de l’esprit de Marduk post 2000. On continue avec du blast over blast écrasant sur « Sieben Sonnen » mais qui retombe sur un mid-tempo assez calme. C’est un groupe qui sait jouer entre attitude foncièrement black metal et attaque frontale death metal.
« War » a le mérite de bien porter son nom car on à l’impression d’être au front, les balles des snipers fusent autour de nos têtes. Sous les blasts, la sirène hurle. A l’image du titre on n’est pas là pour rigoler comme la batterie qui à coup de roulement de tambour lance des rafales de mitraillettes. Le chant scandé est à nouveau très guerrier tels des ordres pour aller mourir face à l’ennemi (vous m’avez parlé de Marduk ?).
« Mors Ultima Ratio » lance une intro assez longue avant de rentrer dans le vif du sujet avec le morceau le plus long de l’album me fait penser à certains passages dont se délectaient les membres d’Immortal.
C’est parti pour des envolées de solos toutes en finesse. C’est puissant, sans concession, on adhère dès les premiers instants par sa violence, son parti-pris, ses envolées, son rythme surgonflé qui ne lâche rien. On arrive même à se prendre à planer sur cette dernière partie instrumentale complètement dingue.
On sent que les mecs sont mûrs à travers leurs expériences précédentes au sein de divers groupes, et ne nous promettent que du meilleur pour l’avenir.
Sorti le 21/04/2017 - Noise Art Record
Lionel / Born 666