Voodoo Circle – Raised On Rock


Raised On Rock, le nouvel et cinquième album des Allemands de Voodoo Circle, permet par la même occasion au groupe fondé par Alex Beyrodt de fêter ses dix ans d'existence. Loin du style qu'il développe avec son ami Mat Sinner dans Primal Fear, c'est vers Whitesnake et Rainbow plus que du côté de Judas Priest qu'il faut ici chercher des influences.

Ceci dit, inutile de chercher bien longtemps : les premières secondes de "Running Away From Love" vous ramèneront immédiatement trente ans en arrière, en 1987 précisément, année où le Serpent Blanc sortait l'un de ses plus grands succès. Les riffs incisifs, la production claire, l'accroche immédiate, tout est réuni pour ce flashback pas désagréable du tout. La prestation vocale de David Readman (Pink Cream 69) est impeccable, sa voix chaude et puissante trouvant logiquement sa place au milieu du reste. L'effet est particulièrement saisissant sur "Walk On The Line", dont le refrain bardé de chœurs et de claviers (signés Del Vecchio, le mercenaire de Frontiers) s'avère une franche réussite.

Les guitares de Beyrodt – un artiste encore trop méconnu - sont une véritable démonstration de maîtrise et de talent, ses envolées se faisant toujours au service des chansons et de la mélodie. Un morceau tel que "Where Is The World We Love" (bon, on est pas obligés de parler des paroles...), s'il pompe un peu trop sur le "Is This Love" de Coverdale, n'en reste pas d'une redoutable efficacité. Idem pour "You Promised", dont l'introduction est très - et même trop - proche de Rainbow, mais qui se rattrape largement par la suite, en grande partie grâce à un très bon refrain.

C'est sur ce dernier point que le groupe se montre le plus redoutable. C'est bien simple, tous les titres possèdent ce même refrain travaillé, destiné à s'implanter dans votre cerveau le plus longtemps possible. Les guitares acoustiques introduisent avec bonheur des titres comme "Where Is The World We Love", évoqué plus haut, ou "Love Is An Ocean", apportant une variété bienvenue. La musique des teutons sait aussi se faire plus sombre (toutes proportions gardées, ce n'est pas Behemoth non plus), "Time For The Innoncent" se rapprochant de la grandiloquence d'Avantasia. Étonnamment, ce titre n'est disponible qu'en bonus sur la version digipack, alors qu'il aurait largement mérité de figurer sur la version standard.

Un opus qui comporte onze chansons dans son format de base, tournant en moyenne autour des cinq minutes. Si le quintet n'a pas été trop gourmand, quelques moments plus dispensables parsèment néanmoins Raised On Rock, notamment sur sa deuxième partie. Quand bien même "Ultimate Sin", "Unknown Stranger" et "Dreamchaser" s'écoutent sans déplaisir, ils n'apportent pas grand chose à l'ensemble. Ne cherchez évidement pas non plus de véritable nouveauté ou prise de risque durant les quarante cinq minutes que dure l'album, ce n'est absolument pas l'objet de cette sortie. 

Malgré ces longueurs et influences encore trop présentes, impossible de jeter la pierre à Voodoo Circle. Ecoutez donc "Chase Me Away", une chanson d'une classe peu commune, pour comprendre que les Allemands jouent avant tout la musique qu'ils aiment, avec leur cœur. Voici donc pour résumer un disque de hard rock classique, dans le bon sens du terme : bien produit, efficace, appliqué, que l'on écoute et réécoute avec un plaisir non feint. C'est déjà énorme, non?

Sortie le 09 février 2018 chez AFM Records

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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