A l’heure actuelle quand il s’agit de trouver du metalcore de qualité, c’est beaucoup plus vers le Royaume-Uni et l’Australie que l’on se tourne tant les groupes américains ont la fâcheuse tendance à faire quasiment tous la même chose. Grâce à l’explosion de Parkway Drive sur la scène internationale et la présence de labels comme UNFD et Resist Records, il nous arrive très souvent de belles pépites en provenance d'Australie, et c’est avec l'une d’elle que l’on va se poser pendant quarante minutes.
Polaris est un quintet en provenance de Sydney qui sévit depuis 2013, et nous avait mis une petite mandale dans les gencives avec la sortie en 2016 de son deuxième EP, The Guilt and the Grief. Pendant cinq morceaux, Polaris nous envoyait toutes les bonnes idées de l’histoire du metalcore à sa sauce technique derrière le chant crié monstrueux de Jamie Hails (chant) et le chant clair – pour une fois un point fort – de Jake Steinhauser (basse/chant). L’EP a tourné pendant de nombreux mois dans nos oreilles et c’est avec un plaisir non dissimulé que l’on attendait le premier album du groupe pour savoir si l’essai allait être transformé.
Introduit en premier par le morceau « Consume » au cours de l’été, un titre qui a d’ailleurs eu le droit tout récemment à son clip, puis par « The Remedy » avant sa sortie officielle en novembre dernier, The Mortal Coil nous présageait du bon avec quelque chose dans la veine directe de The Guilt and the Grief. La recette n’a pas changé et elle ne s’est pas foncièrement amélioré pour autant, les musiciens de Polaris se contentant d’appliquer à la lettre ce qu’ils savent faire. Ce n’est pas une mauvaise chose, loin de là puisque le groupe affirme sa patte sonore au travers de onze morceaux avec une musique qui nous fera penser à un Northlane plus radiophonique qui s’accouple avec un chanteur qui n’a rien à envier aux plus grands en terme de charisme.
L’introduction absolument dévastatrice de « Lucid » est notre premier contact avec The Mortal Coil et l'on peut dire que Polaris ne nous épargne pas dès le début avec ce titre qui va faire un ravage dans les fosses du monde entier. Le breakdown donne envie de lancer des moulinets avec le bras tandis que le refrain scandé (un des rares refrains qui rentre en tête de cet album d’ailleurs) est assez efficace. « Lucid » est à l’instar de « The Remedy » et « Consume » un titre phare de ce premier album et on comprend aisément le choix du label d’avoir fait de ces trois titres les ambassadeurs de la promotion tant on tient là trois tubes.
Cependant quand on est sorti de ces morceaux, on a du mal à se faire accrocher l’oreille par un autre titre en particulier. Attention aucun morceau n’est mauvais, le tout est simplement un petit peu insipide par moment et il n’y a aucun véritable élément de surprise, à de rares exceptions. On pourra noter l’intro de « In Somnus Veritas », la basse surpuissante de « Dusk To Day » ou la superposition de plusieurs lignes de chants sur « The Slow Decay ».
Polaris nous surprend encore une fois par la qualité de ses musiciens, le duo Rick Schneider - Ryan Siew à la guitare nous colle des moulinets toutes les trente secondes et l'on trouve sur chaque morceau un petit riff qui nous fait plaisir. La base rythmique basse-batterie est assez classique pour du metalcore moderne, le travail est bien fait sans atteindre les sommets d'un August Burns Red sur la batterie par exemple.
The Mortal Coil ne réinvente définitivement rien et au vu de ce que nous proposait The Guilt and the Grief, on ressort un poil déçu de ce premier album de Polaris. Par contre c’est un groupe à surveiller de très près car le potentiel est incroyable, l’exécution est parfaite, il ne manque que des refrains plus mémorable pour que les Australiens deviennent dans quelques années les rois de la discipline. Restons aux aguets.