Naamah – Naamah (EP)

Fondé en 2009, ce n'est pourtant que neuf ans plus tard que Naamah sort son premier EP. Ce laps de temps est certes particulièrement long, mais la maturité des cinq titres présents sur ce premier enregistrement studio justifie à elle seule une telle attente. En effet, en 24 minutes, Naamah met en avant tous ses atouts musicaux, à travers un death metal technique et progressif qui ne peut pas laisser de marbre.

Le titre d'ouverture, "Aphasie", plonge immédiatement l'auditeur dans l'univers du combo. Certes, on retrouve un style très proche de formations telles qu'Obscura, Beyond Creation, voire même Gorod par instants, mais cela prouve le grand niveau technique des musiciens en dépit de leur jeune âge. En effet, tout au long de ces cinq titres, on trouve des plans qui mettent à l'honneur les deux guitaristes, Cédric et Tom, à grand coup de tapping ou de sweep.

Mais restreindre Naamah à sa technique serait extrêmement réducteur, tant l'on sent chez le quintet une volonté d'écrire de vrais titres, aux ambiances parfois épiques et planantes (le final de "TPL" en est un bon exemple, tout comme le pont en son clair de "XIX"). Chaque musicien est au service de la musique, et chaque instrument est parfaitement placé, comme cette basse qui introduit brillamment "Lucidium". D'ailleurs, pour une autoproduction, on ne peut que saluer le travail réalisé puisque le mix ne délaisse personne, à l'exception peut être de Ludo (chant), dont les parties vocales sont peut être légèrement écrasées dans le spectre sonore.

Naamah, prog, death metal, review, EP,


Pourtant, ce dernier s'en sort très bien derrière le micro, évoquant plus le chant caverneux d'un Muhammed Suiçmez (Necrophagist) ou de Derek Rydquist (ex-The Faceless) que celui d'un Steffen Kummerer (Obscura). Et si les structures des morceaux sont particulièrement alambiquées, dans la pure tradition du death metal prog, à grand coup de cassures rythmiques, d'interludes instrumentaux et de parties plus directes (le final de "Aphen"), chaque titre parvient à garder une certaine cohérence et constitue un tout uniforme et de grande qualité.

Finalement, le seul reproche que l'on pourrait formuler à l'égard de cet EP, ce serait de mettre en avant des influences très marquées, à l'images de celles sus-citées. Mais cela est bien entendu courant lorsqu'un groupe propose son tout premier enregistrement et nous ne pouvons absolument pas en tenir rigueur à Naamah, tant ses compositions sont riches et complexes. C'est bien simple, en seulement cinq titres, le quintet parvient à se hisser au niveau de formations déjà bien établies dans le milieu du death metal progressif, sans sourciller. En proposant un premier EP aussi abouti, Naamah frappe fort et se place d'emblée comme une formation à suivre de très près pour les amateurs de death progressif.

Note : 4/5
Déjà sorti
Photographie : © Watchmaker 2018
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :

Ces articles en relation peuvent aussi vous intéresser...